— Isabella !
Je soupirai en retirant le drap qui me couvrait. Je m'assis au bord de mon lit et me passai une main dans les cheveux. Il devait être à peine 8h du matin et ma grand-mère m'appelait déjà pour petit-déjeuner. Je ne voyais pas à quoi ça servait un dimanche matin si ce n'était pour faire la grasse matinée.
À contrecœur, j'enfilai mon kimono noir en satin pour couvrir mon corps vêtu d'une simple chemise de nuit et après m'être lavé le visage et les dents, je quittai ma chambre.
Je déambulai lentement sur les marches des escaliers, mais me stoppai dans mon élan en apercevant ma grand-mère qui m'attendait de pieds fermes. Je roulai intérieurement des yeux.
— Bonjour, fis-je d'une manière impromptue.
— Isabella ! Combien de fois t'ai-je dit d'être à l'heure pour te mettre à table avec nous ? Tu sais pertinemment que dans cette famille, on a horreur du retard.
Tu as horreur de ça, vielle mégère.
— Désolée, m'excusai-je sans réellement le penser.
Je la contournai pour m'approcher de mon grand-père sagement assis sur son fauteuil habituel en train de lire son journal.
— Isabella ! gueula ma grand-mère dans mon dos.
Elle détestait quand je ne lui obéissais pas ou quand je l'ignorais délibérément comme je venais de le faire.
— Bonjour grand-père, lui souris-je avant de lui embrasser la joue.
— Oh, bonjour ma princesse, tu as passé une bonne nuit ?
— Oui, mais malheureusement mon réveil ne fut pas des plus paisibles.
Il rit en jetant un coup d'œil à sa femme.
— Ne sois pas trop dure avec ta grand-mère, tu sais qu'elle t'aime ma chérie.
Je haussai les épaules. Je savais qu'elle m'aimait, mais sa façon de me le montrer ne me plaisait pas, si ce n'était qu'elle me dérangeait. Mon grand-père, quant à lui, était plus souple avec moi. Il était de nature drôle et empathique. J'étais sa princesse comme il aimait bien m'appeler.
— Je t'ai élevé mieux que ça Isabella ! s'approcha-t-elle de nous.
Je fermai les yeux, essayant de garder mon sang-froid. Je faisais vraiment des efforts pour ne pas péter un câble.
— Tu peux, s'il te plaît, arrêter de me prendre la tête ? m'agaçai-je.
Soudainement, je sentis deux mains m'agripper les épaules puis un chaste baiser atterrit sur ma joue. Je tournai la tête et le grand sourire de mon frère m'accueille.
— Salut petite sœur !
— Bonjour ! Ravie de te voir de bonne humeur ! ris-je.
Sébastien, mon grand frère, aimait la vie. Il était plus optimiste et plus joyeux que moi. D'autant plus qu'après la mort de nos parents, il fut dix ans, il avait mieux tenu le choc que moi.
Physiquement, il avait les yeux bleus, identiques aux miens, sauf que ses cheveux blonds étaient plus foncés que les miens. Sa barbe finement rasée de près lui donnait un petit côté distingué. Il était beau à faire tomber plus d'une à ses pieds et tout cela sans faire trop d'efforts, mais mon frère aimait prendre soin de son corps ; avec du sport et des plats équilibrés.
— Je suis toujours de bonne humeur, me tira-t-il de mes pensées.
Je secouai la tête, amusée. Nous nous installâmes à table et Marie, notre gouvernante, s'occupa de nous servir le café et des croissants bien chauds accompagnés d'œuf au plat, du bacon, des fruits de saison... La table était garnie du bout à l'autre. L'un des avantages à être l'une des familles les plus riches de New York était qu'on pouvait vivre comme des rois.

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Engagement [Tome 1]
RomanceDu haut de ses vingt-quatre ans, Isabella est une jeune femme qui n'a pas eu le privilège de vivre comme les autres personnes de son âge. Orpheline depuis ses quatorze ans, elle est captive de sa famille conservatrice. Elle n'a jamais rien connu de...