Permis de tromper [Tome 2 :Terminé]

23. Un visiteur imprévu...

-  ça alors! La pute de service est là.

- je pourrais en dire autant de vous . Apparemment la frontière est très mince entre la pute de service et la belle mère dérangée.

- je ne te permets pas! Espèce de...

- celle à qui je ne permets pas c'est vous Mélissa! Je ne suis plus l'épouse de votre fils. Ce n'est pas suffisant ? D'ailleurs je n'ai plus à supporter toutes vos insanités et vos inepties pour un respect dont vous n'êtes même pas digne

- tu te crois supérieure maintenant que tu as mes deux fils à ta portée mais sache que moi tu ne m'auras pas avec tes airs de sainte.

- expliquez moi une chose Mélissa. Vous êtes soit en proie à un tourment psychologique où est-ce seulement votre vétuste vie de cinquantenaire qui vous ennuie tant? Parce que sérieusement je ne vois pas comment justifier votre comportement effronté.

- tu vas regretter tes mots sale arriviste !

- je ne regretterais rien du tout et n'osez plus jamais lever la main sur moi très chère. Vous l'avez bien cherché avec vos airs de grande dame imbue d'elle-même qui croit tout connaître sur tout.
Ouvrez les yeux ,enfin! Vous ne voyez pas que vous terrorisez plus votre entourage que vous n'inspirez du respect ?

- contrairement à toi, je ne suis pas la naïve à qui l'on pique son mari pour ensuite lui faire un enfant.

-Certes mais vous savez quoi?  j'en doute. Je vais finir par croire que quelqu'un vous a fait pareil, voilà pourquoi vous êtes aussi aigrie et que vous vous en prenez à moi sans raison. Sinon pourquoi tant de ressentiment  envers moi Mélissa ? Expliquez moi

- et toi qui crois-tu être pour t'autoriser ce genre de familiarité avec moi?

-familiarité? Laissez-moi rire.
C'est vous qui me cherchez et me provoquez en permanence pour je ne sais quelle raison et vous me parlez de familiarité. Je n'en ai que faire de vos sombres conspirations à mon sujet.
Ce dont je suis sûre, c'est que moi au moins je n'ai rien à me reprocher . Du reste ,j'ai la conscience tranquille.
Dixon, Ivan, faîtes en sorte qu'elle voit un prêtre, je suis certaine qu'elle doit avoir beaucoup à confesser. Il y a quelque chose qui tourmente ma chère ex belle-mère, je vous le dis.
Sur ce , excusez moi. Et ravie de cette charmante conversation Mélissa.

****

- Cette garce me paiera l'affront qu'elle a osé me faire. Vous l'avez vue ? pour qui se prend-elle donc ? Ceci n'est que
le résultat du pouvoir que tous les deux vous lui avez donné !

- tu as tort maman. Ceci, comme tu le dit, n'est que ton œuvre, les retombées de toutes tes provocations et celles de toutes les humiliations que tu as infligé à la mère de tes petits-enfants !

- Ivan a raison . Tu l'as bien cherché . Je me demande si quelque part elle n'a pas raison

- qu'essayes- tu d'insinuer Dixon?

- Absolument rien. Je ne fais que me poser des questions et des réponses j'en trouverai bien crois moi maman.
A présent, je m'en vais aussi. Faut bien que quelqu'un reçoive tes nouveaux administrateurs .

- cesse de chercher des problèmes là où il n'y en a pas maman.

-vous êtes vraiment tous devenus fous ? Vous croyez cette femme plutôt que votre propre mère ?

-Jusque là on ne peut pas dire que tu aies fait ou dit quoique ce soit qui nous convaincrait du contraire maman.
Mais bon nous en discuterons plus tard. Tu viens ? Nous avons déjà pris du retard avec cette foutue réunion . Alors allons-y qu'on en finisse.

******Roxanne*******

Enfin tout le monde était présent .

J'avais remis cette bonne femme à sa place et j'avais un peu plus le coeur tranquille.

Enfin pas tout à fait.

Pendant un moment je me suis sentie un peu étourdie et nauséeuse.

Le voyage avait quelque peu bouleversé mon organisme et mon estomac semblait en pâtir.

Tantôt je sentais une faim atroce et l'instant d'après je perdais le peu d'appétit qu'il me restait.

Autant le dire. J'avais réellement besoin d'un sommeil réparateur mais on ne peut pas dire que pour le moment, je suis tranquille.

Mes filles me manquent horriblement.

Or j'en ai encore pour deux jours. En gros ca va faire cinq jours de distance et trois jours déjà que je ne les ai pas vu.

Je me demande sans arrêt si elles n'avaient pas besoin de moi.

J'ai les eu ce matin au téléphone et elles allaient bien certes mais être auprès d'elles à cet âge n'est pas quelque chose à laquelle je pensais me soustraire si rapidement.

On peut dire que c'est moi qui ait besoin d'elles en ce moment .

Elles sont ma dose de bien être qui me manque pour que tout soit complet dans ma vie.

Bref.

J'inspirai fortement en entendant enfin Ivan prononcer les premiers mots de cette rencontre infernale.

Dieu faîtes qu'elle finisse .

J'en ai marre d'avoir cette femme en face de moi . Et être entourée de mon ex ainsi que du frère qui selon les tabloïds, a lâchement abandonné l'entreprise familiale, doit être une image assez déroutante  et peu magnifique pour que tout le monde nous observe avec autant d'insistance.

- hey ça va? tu es toute pâle, chuchota Ivan contre mon oreille

- je vais suffoquer avec cette ambiance .

- détend toi c'est bientôt fini. Ils n'en n'ont pas après toi. C'est simplement que personne ,à part le comité de direction, n'est informé de ce qui va se produire.

Je lui répond d'un simple hochement de tête et me focalise à nouveau sur mes dossiers.

Ce ne fut que lorsque tous les murmures de la salle prirent fin subitement et que la porte claqua en signe d'un nouvel arrivant, que je relevai la tête.

- désolé du retard. J'ai dû mettre des détails au point avec mon associé.

A cet instant précis, ma mâchoire se décrocha.

J'avais le choix entre être entrain de rêver ou de faire un cauchemar et entre être entrain d'halluciner ou de faire du somnambulisme.

Dans les deux cas, je n'allais pas bien du tout.

Que quelqu'un me réveille , me secoue ou me pince , peu importe mais qu'on fasse quelque chose parce que là je suffoquais pour de vrai.

J'avais la tête comme engourdie et je respirais difficilement.

Ce n'était pas possible.

Pas encore .

Pas cette personne.

Les seuls mots que je me répétèrent furent ceux-ci puis le trou noir.