Jake
C'était un samedi. Il pleuvait des cordes, un orage grondait et cela m'arrangeait bien. Mon cœur et ma vie était aussi sombre que cet après-midi là.
Cela faisait des semaines que je me battait contre mes envies, contre mon addiction.
Des semaines où j'arrivais à peu près à ne plus penser à Lucy lorsque je voyais ma fille.Maman.
Le premier foutu mot de ma gamine, à été, Maman.
Pourquoi il fallut qu'elle me sorte ça ? Qu'elle le dise pour la première fois devant moi ? Avec son air angélique et sa bouille adorable, mon cœur s'est de nouveau brisé lorsqu'elle l'a dit.
Je me souviens avoir appelé Mona, l'avoir harcelée de messages textes pour qu'elle vienne chercher ma gamine. Elle et Arthur étaient à un mariage, le genre d'événement qui me donne la gerbe. J'avais la garde de Matysse pour la journée et je ne voulais pas faire de connerie en sa présence, je tenais beaucoup trop à la revoir après cette après-midi.
Cela faisait quelques mois maintenant que j'étais en sevrage, et je ne voulais pas replonger mais la tentation était là, bien trop forte et bien trop attrayante.Alors, je me suis assis dans la cuisine, le dos contre les meubles, et j'avais entouré mes jambes de mes bras. Je devais avoir l'air d'un gosse terrorisé, et je l'étais. J'avais peur.
Peur de moi-même, peur de mon addiction et peur de l'envie qui devenait de plus en plus forte. Peur de replonger comme le putain de camé que j'étais.
J'avais commencé à me frotter le bras, jusqu'à ce qu'il devienne rouge, que la chaleur dû aux frottement me brûle la peau. Les petits points dans le creux de mon bras se balançaient devant mes yeux et semblaient m'appeler. La sueur et le froid dû au manque envahissaient tout mon être alors que je pensais au bien que me ferai une dose à cet instant précis, à tout le bien que les autres m'avaient apportées jusqu'alors. L'écho de la voix de Matysse me hantait, de plus en plus fort, avec plus de violence encore que la première fois.
J'essayais de résister, de ne pas me laisser tenté mais la douleur ne partait pas. Elle avait élue domicile dans tout mon être.L'appel de la drogue m'a foudroyé. J'attendais, essayais de réprimer l'envie qui me tenaillait, en vain. A chaque fois que je posais les yeux sur Matysse, ce foutu mot me revenait en pleine face comme un putain de boomerang.
J'avais encore appelé Mona à l'aide. Puis Quinn. Même Anna, cette garce qui lui servait de petite amie. J'étais seul, désemparé et en manque. J'avais finit par mettre ma gamine au lit pour sa sieste, puis j'étais redescendu au rez-de-chaussée. Je me rappelle avoir retournée la cuisine de Mona. Je cherchais le nécessaire pour me faire une dose, mais évidement, ils avaient trouvés toutes mes cachettes. J'étais entrain de péter un cable, j'avais besoin de ma dose.
J'ai finis par téléphoner au seul mec que je connaissais qui me filerait de la came.
Mon pote est venu rapidement chez moi, le pauvre, il savait pas encore ce que j'allais lui demander.
Il m'a salement engueulé, il me hurlait dessus. Mais je n'étais déjà plus moi-même, alors quand il m'a parlé de Lucy, ça a été la goutte de trop. Je n'avais jamais frappé un pote, mais là, il était aller trop loin.Il a finit par me balancer le sachet de poudre au visage, avant de se barrer. Et moi... j'ai sombré.
J'avais prit le nécessaire dans l'armoire à pharmacie de mes parents. Mona étant infirmière, tout ce dont j'avais se trouvait à portée de main. Seringue, élastique pour le garrot, mon briquet dans ma poche et une petite cuiller que je suis allé chercher sur le sol de la cuisine.
Je me souviens m'être dit que Mona allait hurler quand elle verrait l'état de la baraque, j'ai même songé à ranger... puis, Matysse s'est mise à pleurer et l'image de Lucy s'était imposée à moi. Je n'arrivais plus à penser, j'étais comme dans un autre monde. Tout ce à quoi j'arrivais à réfléchir, c'était comment j'allais planer après.
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UTOPIA PRKWY - Terminée
RomanceKristen, 20 ans, est contrainte d'aller faire une année d'étude à l'étranger, aux États Unis, pour améliorer son anglais. Pas vraiment ravie d'y aller, elle découvre rapidement que la vie New Yorkaise lui plaît, par contre, l'accueil froid et dista...