3

6.5K 436 68
                                    

Je commence à avoir sérieusement la tête qui tourne.
Les parties se sont enchaînées, les verres accumulés et l'alcool plus le décalage horaires dont je souffre manifestement encore, ont raison de moi.

Je bouscule une grande rousse gaulée comme un foutu mannequin et me précipite à l'extérieur, le cœur au bord des lèvres.
Le jardin est aussi bondé que la maison, des dizaines de petits groupes de personne discutent un verre à la main, certains plus bourrés que d'autres.
Ma tête recommence à tourner et je me dit que j'aurais peut-être mieux fait d'éviter d'aller dehors inspirer de l'air frais...

Je finis par me laisser tomber sur l'herbe humide, et place ma tête entre mes jambes, afin de mieux respirer et de contrôler mes hauts-le-cœur qui me déchire les entrailles. Qu'est-ce qui m'a prit de boire autant ?

Ah oui ! Pour faire taire son air suffisant à ce prétentieux de Jake !

- Hey, ça va ? Tu vas gerber ?

Je relève la tête brusquement, et grimace de douleur alors qu'un mal de crâne me vrille le cerveau. Je le mate aussi sévèrement que possible :

- Dégages, Jake ! Grognai-je

- Quand on tient pas l'alcool frenchie, on ne boit pas. Dit-il en riant

Je soupire, je capte pas un foutu mot de ce qu'il peut dire mais je sais déjà que c'est une remarque que je ne vais pas apprécier comme il a utilisé le mot « Frenchie ». Je lui montre mon majeur et essaie tant bien que mal de calmer ma respiration saccadée.

- Allez, je te ramène à la maison, Princesse.

Je ne comprends toujours pas, mais le ton de sa voix est moins condescendant ; aussi, quand il me soulève et passe son bras autour de ma taille pour maintenir mon équilibre, je me laisse faire et passe à mon tour un bras autour de lui.

Attentionné, il veille à ce que je m'installe correctement dans la voiture, m'attache et s'installe à l'arrière. Je le regarde bêtement et désigne le siège conducteur du doigt.

- J'ai bu autant que toi, Frenchie. J'appelle Quinn.

A l'entente du prénom de notre colocataire, je me détends et ferme les yeux.

•••

J'ai mal au cœur.

Je repousse la couette qui me recouvre et passe ma main sur mon visage humide. J'ai chaud, beaucoup trop chaud. Je me lève rapidement et vacille. Un haut-le-cœur me prends et je me précipite à l'extérieur de ma chambre et regagne la salle de bain.

Affalée sur le sol, la tête reposant sur la cuvette des WC, je me laisse aller, les larmes aux yeux.
Je tremble, j'ai chaud et froid à la fois. La tête me tourne encore. Résignée à passer la nuit ici, je m'allonge sur le carrelage froid et soupire d'aise au contacte de la fraîcheur.

Je ne sais pas combien de temps je reste là, allongée sur le sol mais je décide tout de même de me lever et de me brosser les dents rapidement avant de retourner me coucher.

•••

Le soleil caresse et réchauffe ma peau, je suis bien au chaud et rechigne à ouvrir les yeux malgré le mal de crâne qui me vrille le cerveau. Je tente de bouger mais quelque chose m'en empêche. Je tâtonne, un truc mou et dur à la fois.

Hein ?

Je touche, palpe et me rends compte qu'un corps est collé à moi. Ou plutôt que je suis enroulé autour d'un corps chaud et musclé.

Je me redresse d'un coup, parfaitement réveillée cette fois, et parcours la pièce des yeux. Ce n'est pas ma chambre.

- Qu'est-ce que tu fous là, Frenchie ?!

UTOPIA PRKWY - Terminée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant