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Plusieurs secondes s'écoulent avant que je ne le vois s'assoir à côté de moi sans rien dire, il reste silencieux et observe la mer. Le son des vagues est agréable et l'air frais de la mer m'apaise. Pourtant depuis qu'il s'est assis à mes cotés une question me brûle les lèvres.

- Comment tu m'as trouvé ? Lui demandais-je d'une voix enrouée sans le regarder.

- J'ai croisé ton amie devant le centre commercial tout à l'heure, elle m'a dit que je te trouverais peut-être ici, parce que tu venais souvent quand tu n'allais pas bien,. Dit-il doucement.

- Pourquoi tu es venu ?

- Je n'en sais rien. Commence-t-il, sa voix est plus dure que tout à l'heure, puis il continue. - Pour te dire que cette femme à tort, elle ne te connait pas... tu n'es pas comme ton père Mélanie.

- Comment tu peux en être sur ? Comment je peux en être sûr ? Regarde ce que j'ai fait à Stella ! Dis-je honteuse. C'est peut être psychologique, à force d'entendre à longueur de journée que je suis comme mon père peut-être que je suis en train de le devenir.

- Mélanie, un crêpage de chignons entre fille ne fait pas de toi une future meurtrière. Dit-il sévèrement. Il me toise en secouant la tête.

- Qu'est-ce que t'en sais peut-êtr....

- Mélanie, arrête... Gronde-t-il doucement. - Quand je te regarde, je vois une fille douce et bienveillante. Et lorsqu'on creuse un peu on s'aperçoit, que tu es une fille forte qui supporte beaucoup de choses sans rien dire. Pleins de gens auraient déjà pété un câble depuis longtemps comme moi par exemple. Dit-il en affichant un lège sourire qui disparaît rapidement. - Mais tout le monde à ces limite Mélanie, toi y compris.

Ces mots me touche plus qu'il ne peut le croire. Moi qui pensais que je n'aurais jamais su ce qu'il pensait de moi, maintenant je le sais.

Ce qu'il dit est peut-être vrai, mais ça ne m'a pas enlevé mon envie de me bourrer jusqu'à ne plus pouvoir tenir debout.

J'ai mal, j'ai tellement mal... Boire est mon seul remède. Je le sais, je l'ai déjà vécu. J'ouvre la bouteille mais je joue avec le bouchon en hésitant malgré tout... Je regarde à ma droite et croise son regard sombre. Il me fixe sans dire un mot. Je le vois dans ses yeux me dire ne fais pas ça Mél ! Mais...

- C'est tellement plus facile à supporter une fois que je suis bourré Zack. Dis-je désespéré.

- Alors bois. M'ordonne-t-il. Sa voix sèche et froide me fait légèrement sursauter.

Et sans que je m'en rende compte, une larme coule le long de ma joue, je la laisse couler et s'écraser sur mon jean. Un long silence s'installe, alors qu'une lutte acharnée se déroule dans mon esprit.

- Tu n'es pas un très bon psychologue, j'espère que ce n'est pas le métier que tu veux faire.

Je l'entends rire doucement. Puis son rire disparaît remplacé par le bruit des vagues qui s'écrase sur la plage. Sa présence m'aide à ne pas céder. Et je n'ai pas vraiment envie qu'il voit comment je suis quand je suis bourré. Je pourrais dire des trucs où même faire des trucs que je n'aurais jamais eus le courage de faire sans l'alcool. Je prends la bouteille d'une main et la tourne pour la vider sur le sable, c'est ma mère qui va être contente.

- Je ne suis pas si mauvais que ça. Dit-il en me regardant vider la bouteille.

Quand je le regarde, son regard est froid, mais ses lèvres s'étire en un léger sourire.

- Vu que tu as été sympa avec moi, je ne vais pas être méchante, je vais te laisser croire à ce que tu dis. Répondis-je en souriant à mon tour. Il me bouscule doucement et je ris.

Son comportement avec moi est tellement impossible à prévoir, mais quand il est comme ça, je me sens bien avec lui, et je voudrais qu'il soit tout le temps comme il est maintenant. Sans ces sautes d'humeur étrange.

Depuis que je le connais, il a toujours été là quand je n'allais pas bien, et je me demande vraiment pourquoi ? Pourquoi il cherche à m'aider ? Je n'ose pas lui demander de peur qu'il se braque. Je préfère ignorer la réponse et qu'il reste près de moi plutôt que d'ignorer la réponse et qu'il s'en aille.

On discute de tout et de rien, allongée sur le sable, parfois il y a des moments de blanc mais ce n'est pas gênant. Ensuite plus rien, je n'ai aucun souvenir du reste de la soirée...

« Je suis une personne forte, mais de temps en temps, j'ai besoin d'amis qui me prennent la main et me dise que tout ira bien. »

Sauve moi de Toi - Tome 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant