Je suis resté couché dans mon lit tout le reste de la journée et le soleil a fini par disparaître. J'ai essayé de ne pas pleurer, mais c'était très compliqué. Je n'ai pas arrêté de penser à ma mère même si elle, elle ne se préoccupe pas de moi, moi elle me manque. Ma vie me manque malgré tout ce que j'ai vécu, malgré que je n'ai personne qui s'inquiète pour moi là-bas. Je veux retrouver ma vie. Je ne veux pas resté enfermé ici avec ces gens qui m'ont kidnappé et qui m'ont enfermé !
Personne n'est venu voir comment j'allais même pas Alexis, comme s'il s'en foutait de moi. Et visiblement, c'est le cas. Maintenant, je comprends pourquoi aucune fille ne l'intéressait à Seattle, parce qu'il a vingt-quatre ans certes, mais aussi parce qu'il a une petite amie... Une petite amie ! C'est vraiment sa petite amie ? Quelque part, j'espère me tromper, mais je dois me rendre à l'évidence, ce que j'ai vu n'était pas une hallucination.
Je suis jalouse ? Oui, c'est vrai, mais pourtant je ne devrais pas, je devrais le détester, le haïr. Il m'a laissé l'apprécier, il m'a laissé tomber amoureuse de lui à Seattle, il m'a laissé le toucher, l'embrasser, il m'a laissé croire qu'il ressentait peut-être la même chose que moi. Et à présent je n'arrive plus à être objective.
Alors que je suis enveloppé sous la couette, j'entends la porte de la chambre s'ouvrir, je ferme instinctivement les yeux, je l'entends s'approche de moi et poser quelque chose sur la table de chevet, puis quand je pense qu'il va partir. Je sens le lit bouger, il vient de s'assoir sur le rebord du lit à côté de moi. J'ouvre un peu les yeux et son dos est tout près de moi je reconnais la carrure d'Alexis, il passe une main dans ses cheveux, et reste assis. J'arrive à voir sa joue et sa barbe de quelques jours. L'homme que je vois aujourd'hui est encore plus froid et distant avec moi, et le pire c'est que j'ai l'impression que c'est vraiment lui. Parce qu'il n'a plus besoin de jouer le rôle de l'ado du lycée. Il peut redevenir l'homme qu'il est réellement... un mafieux.
Je regarde l'assiette qu'il m'a apporté, encore un sandwich, je meurs de faim donc je ne vais pas faire la difficile. Je me redresse doucement et prend l'assiette, je le vois tourner légèrement sa tête, mais je ne vois pas ses yeux, je commence à manger.
- J'aurais préféré une bonne omelette, mais un sandwich ça me va pour cette fois. Dis-je d'une voix douce pour plaisanter. Je vois ses lèvres s'étirer un peu, signe qu'il sourit. - Merci. Finis-je par dire. Et pour seule réponse, il tourne un peu plus la tête et j'ai le droit à son regard inexpressif. Je détourne le regard et continue de manger, avant de lui poser cette question qui me trotte dans la tête.
- Pourquoi ? Demandais-je doucement. Alors qu'il ne me regarde plus. Je l'entends soupirer.
- Pourquoi quoi ?
- Pourquoi tu ne me tues pas alors que ton père pense que ce serait plus simple pour toi ?
- Tu as parlé avec mon père ? Me demande-t-il de sa voix grave.
- Oui, tout à l'heure. Il m'a dit qui vous étiez et j'ai fini par réaliser que tu m'as enfermé avec vous ici pour toujours. Ma voix est triste malgré moi. Il tourne sa tête et plonge son regard sombre dans le mien. Je ne peux pas m'empêcher de penser à cette femme qui était avec lui tout à l'heure.
- Pourquoi est-ce que t'es revenu ce soir-là ? Demande-t-il lentement.
- J'avais oublié mon portable. Dis-je simplement. Son regard m'analyse, pour savoir si je dis la vérité, et il soupire. Peut-être s'attendait-il à ce que je dise autre chose ? Mais pourtant il n'y a rien d'autre à dire.
- Il a fallu que tu l'oublies ce soir-là. Gronde-t-il doucement.
- J'ai un mauvais karma, si tu n'avais pas encore compris.
Il me lance un regard amusé puis son regard change et il a l'air soucieux. Pendant que mes yeux se perdent dans les siens, je réalise qu'il a évité ma question avec beaucoup de finesse.
- Pourquoi tu ne me tues pas ? Demandais-je à nouveau. Et son regard s'assombrit.
- Je n'en sais rien Mélanie. Mais si tu continues à m'emmerder, je pourrai vite changer d'avis ! Son ton est dur, mais son regard est amusé. Je le bouscule doucement et il bouge à peine, je fronce légèrement les sourcils. Je ne suis pas encore prête pour ce genre de blagues, et je ne crois pas que je serai prête un jour.
Il se lève et me fait face. J'aurais aimé qu'il reste encore, mais je ne dis rien, et je chasse cette pensée de ma tête.
- Je te laisse tranquille. Dit-il doucement. Puis, il sort de la chambre sans se retourner.
*
Le lendemain matin, je prends ma douche, je mets un jean et un débardeur avant de descendre. Je ne croise personne, jusqu'à ce que j'arrive dans la cuisine et que je vois Vassily assis sur un tabouret avec un bol de lait et des céréales.
- Salut.,Dit-il quand il me voit.
- Salut.
Je fais comme chez moi et me prend aussi un bol de lait et le réchauffe. Ensuite, je viens m'assoir à côté de lui.
- Je peux ? Demandais-je en montrant les céréales.
- Ouais. Dit-il en me donnant les céréales. Je me sers et commence à manger.
- Tu parles bien anglais à ton âge.
- Oui, C'est mon père qui m'a appris, il dit que sait une langue internationale donc qu'il faut la connaître pour le business.
J'hoche simplement la tête en pensant à la signification du mot business pour lui et sa famille. Mais cette pensée est vite remplacée par une autre qui m'intéresse tout autant, est-ce qu'il connaît cette femme que j'ai vue dans la chambre avec Alexis ?
- Est-ce que je peux te poser une question ? Il hoche simplement la tête, des céréales dans la bouche.
- Qui est cette femme que j'ai vue dans les escaliers la dernière fois ? Il réfléchit un instant.
- Oh, c'est la future femme d'Alexis, Selena, il se marie dans quelques mois. M'annonce-t-il avec un grand sourire. Alors que mon visage se décompose, sa future femme rien que ça ! J'ai l'impression que mon cœur s'arrête pendant un instant. Pourquoi est-ce que ça me blesse ? Pourquoi ça me fait mal de l'apprendre ? Pourquoi il ne m'a rien dit ? Pourquoi il m'a laissé l'embrasser ?
- Ça va ? Me demande Vassily, me sortant de ma stupeur. J'hoche simplement la tête et me lève rapidement en prenant mon bol de lait, je n'ai plus faim d'un coup.
Mais alors que je me retourne pour partir je cogne quelqu'un de plein fouet et laisse tomber le bol au sol qui ce brise en morceaux, je lève les yeux et c'est cette femme Selena, elle a du lait partout sur sa robe, et derrière elle je vois Alexis, qui s'approche, qu'est-ce que j'ai encore fait...
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Sauve moi de Toi - Tome 1
De TodoSi j'avais su qui il était vraiment dès le début, jamais je ne me serais approché de lui. La vie de Mélanie n'était pas un long fleuve tranquille avant de le rencontrer, et sa dernière année de Lycée était censé être comme tout les autres horribles...