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Trois heures plus tard je suis réveillé par l'alarme de mon téléphone, - Putain. Râlais-je.

Je suis crevé et c'est rien de le dire. Je mets mon oreiller sur mon visage et pousse un cri étouffé. Manquer de sommeil pour affronter l'enfer du lycée n'a jamais été une de mes meilleurs idée.

Je soupire un bon coup et sort de mon lit pour me préparer, j'enfile le premier truc que je trouve, un jean, un t-shirt blanc et une veste. En regardant ma tête dans le miroir, je ne peux que constater les cernes omniprésentes sous les yeux, mais je n'ai absolument pas le courage de me maquiller et puis j'ai peur de m'endormir devant le miroir. je me mets de la crème et me fait un chignon rapidement, puis je descends, prête à faire un serment à ma mère.

Dans le salon, elle est toujours endormie. Je ne vais pas me gêner pour la réveiller, parce que je suis certaine qu'elle ne sera plus là quand je rentrerais... Mon père la détruire, c'est plus la même depuis son arrestation.

- Maman, Dis-je en la secouant doucement. Elle dort tellement bien qu'elle ne m'entend pas. - Maman ! Répétais-je un peu plus fort. Toujours rien. - Maman ! Criais-je cette fois-ci. Elle sursaute en se redressant d'un coup. Enfin.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Dit-elle, en se tenant la tête, toujours à moitié endormis.

- Maman, il faut qu'on parle, avant que je parte.

- Quoi ? Tu as encore eu des problèmes au Lycée ? Demande-t-elle en se recouchant, prête à se rendormir.

- Non maman, c'est de toi qu'on doit parler. Répondis-je calmement.

- De moi ? S'exclame-t-elle en riant les yeux fermés.

- Maman où t'était pendant deux jours, je t'ai cherché partout hier soir, Dis-je un peu énervé.

- Eh bien il ne fallait pas.

Sa réponse ne m'étonne pas, elle ne me dit plus rien depuis longtemps maintenant. Je ne sais pas si elle ne me parle plus pour me préserver ou parce qu'elle n'en a plus rien à faire de moi.

- J'ai eu peur, j'ai cru qu'il t'était arrivé un truc, en plus tu ne répondais pas à ton téléphone.

Elle ne répond rien, prête à se rendormir. Comme si mon inquiétude ne l'atteignait pas. - Maman !

- Qu'est-ce que tu veux que je te dise Mél, je n'ai pas entendu mon téléphone et ce ne sont pas tes affaires de savoir où j'étais et avec qui ! C'est moi la mère pas toi. Dit-elle avec tout l'autorité qui lui reste.

- Et pourtant, c'est toi qui rentres bourré tous les soirs et moi qui m'inquiète pour toi.

- Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi, tout ce qui doit t'inquiéter ce sont tes études.

- Tu m'avais promis que tu allais ralentir sur la boisson et les sorties maman. Dis-je énervé par l'état dans lequel elle est encore ce matin.

- Va en cours, tu vas être en retard. Dit-elle blaser.

- Maman tu...

- Je T'ai Dit D'Aller En Cours ! Crie-t-elle furieuse cette fois-ci. Je fronce les sourcils et me tourne pour quitter la maison, je n'oublie pas de claquer la porte au passage...

*

Les cours du matin se passe tranquillement pour ma part, Dylan et Stella ne m'ont pas calculé de la matinée, c'était plutôt agréable même si je sais que ce n'est que temporaire et qu'ils reviendront à la charge tôt ou tard, mais pour l'instant ils ont mieux à faire puisqu'ils ne se parlent plus de ce que j'ai vue... À part ça, Zack n'est pas venu ce matin, et je me demande bien pourquoi. L'envie de savoir qui il est est de plus en plus présente. À chaque fois que je lui ai posé une question, il n'y a pas répondu, à croire qu'il cache de sombres secrets.

L'après-midi non plus, mon voisin de table n'est pas venu, et en quittant le Lycée, je fini par comprendre qu'il m'a bien eu. On était censé faire le devoir de philosophie après les cours, s'il croit que je vais le faire sans lui et bien il se goure. Je préfère me taper une mauvaise note que de le faire toute seule.

Je rentre chez moi et comme je le pensais ma mère est déjà partie. Je m'installe devant la télé sur la table base et commence mes devoirs, mais le sommeil menace de ne submerger, je n'ai pas la tête à travailler, je sens mes yeux se fermer, et fini par m'endormir sur la table basse.

*

Je sursaute brusquement, réveillé par la sonnerie de la porte. Un long soupire s'échappe de mes lèvres en me levant. Persuadé que c'est ma mère qui a oublié ses clés, j'ouvre sans même regarder dans le judas et je tombe nez à nez avec un torse qui se veut musclé sous ce t-shirt noir, je lève légèrement les yeux, et rencontre le regard fermé de ce mystérieux Lycéen, je le dévisage longuement. Qu'est-ce qu'il fait ici ?

- Pourquoi... qu'est-ce que tu fais ici ? Demandais-je à moitié dans mes rêves, il souffle lourdement.

- On a un devoir de philosophie à faire non. Dit-il blaser, c'est vrai oui ! Je passe ma main dans mes cheveux et ouvre un peu plus la porte pour le laissez-passer, il me frôle en entrant ce qui me provoque un léger frisson et je referme la porte derrière lui.

Je vais dans le salon et range toutes les feuilles qui se sont éparpillées dans mon sommeil.

- On va travailler ici si ça te va ? Je lui indique le canapé et la table basse. – Ok. Répond-t-il simplement avant de retirer sa veste et de s'installer sur le canapé.

Ok... cool, j'espère qu'il va faire des phrases plus longues que ça pour notre devoir, sinon on est mal barré. Je m'installe à côté de lui, mais je garde une distance de sécurité malgré tout. Je prends une feuille et un stylo, j'attends un peu, mais il ne dit rien, et fixe son portable. Comme s'il était venu ici pour ça.

- Alors as-tu une idée ? Dis-je pour attirer son attention. Mais il ne dit rien, trop concentré sur son téléphone. Je me demande ce qu'il regarde comme ça. - Zack ! Dis-je plus fort. - Mmh... Fit-il en se tournant vers moi.

- Une idée pour le devoir ? je le vois ranger son portable. Enfin !

- La conscience... Commence-t-il, avant de réfléchir un instant puis il reprend. - Pour moi, ça c'est quelqu'un qui a la capacité de se décrire, de choisir et de penser, contrairement à l'inconscience, qui parle d'absence de jugement. Enfin, c'est ce que j'ai compris pendant les deux cours de philosophie... Finit-il par dire. Eh bien. Je ne pensais pas qu'il écoutait en cours.

- Ok, oui on peut commencer par-là, mais on doit développer. Dis-je en le regardant, il soutient mon regard avec insistance et je finis par détourner les yeux, je l'entends émettre un léger rire face à mon geste, puis on commence notre mini dissertation sur la conscience.

Sauve moi de Toi - Tome 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant