Chapitre 20: Jalousie

232 28 0
                                    

Sept ans plutôt...

Andréa.

"Je rentre ce week-end bébé."

"J'ai trop hâte de te voir mon amour. J'espère que je t'ai manqué autant que tu m'as manqué."

"Si tu savais à quel point tu m'as manqué mon ange tu n'en douterais pas."

Je suis dans la voiture pour Douala. Et ma Myris ne le sais pas.

Cela fait six mois que Myris et moi sommes séparés. J'ai réussi mon concours d'entrée à l'école d'architecture dans la capitale Yaoundé. Et depuis j'y vis dans un appartement que mon père a mis à ma disposition. Grâce à mes capacités assez élevées, Je suis un cursus d'un an. Et mon calvaire d'être loin d'elle s'arrêtera bientôt.

Quant à elle, elle a réussi son baccalauréat il y'a de cela trois mois et est en première année à l'Université de Douala. Elle suit un cursus en littérature. Ce n'était pas vraiment le choix de son coeur mais elle ne pouvait pas arrêter les études pour s'inscrire dans une école d'art. Sa famille ne l'aurait pas tolérée.

Je communique par messagerie avec elle parce qu'elle est en cours. On se parle beaucoup à chaque fois qu'on a la possibilité. Elle me raconte sa vie et moi la mienne. On se manque énormément. Mais moi je lui réserve une belle surprise.

Je vais m'arrêter dans son école pour la chercher. Je sais qu'elle finit aujourd'hui à 20h. J'y serai dans une heure trente. Je regarde ma montre pour confirmer ma pensée. Je me penche et préviens mon chauffeur qu'on va s'arrêter dans un supermarché. Je vais lui offrir des chocolats qu'elle aime beaucoup. Je veux voir ses yeux briller quand elle les verra.

Le chauffeur acquiesce et nous roulons doucement car la route est très embouteillée. Pendant ce temps ma Myris a arrêté de m'écrire
parce qu'elle avait besoin de se concentrer.

Je regarde le paysage de cette ville que j'affectionne beaucoup depuis que j'y ai rencontré l'amour de ma vie. Je me laisse captiver par la douceur de la nuit et les bruits de la circulation qui me sont devenus si familiers. Ce que j'aime davantage dans cette ville c'est qu'elle semble ne jamais dormir. En soirée, les rues et espaces communs sont aussi peuplés qu'en plein jour, pour ne pas dire même plus. Les buvettes et les snacks sont pleins à craquer et les petits restaurants ne sont pas en reste. La vie est relativement abordable pour le peuple même si ce n'est pas le cas pour tout le monde.

Pendant que j'y pense. Mes yeux rencontrent un groupe de mendiants qui demande l'aumône. C'est une femme d'un âge indéterminé. Elle est vêtue d'un pagne de couleur sombre. Je ne sais en fait pas si c'est dû à la saleté ou c'est sa couleur propre. Elle tient dans ses bras un bébé tout couvert sans doute pour le protéger au froid auquel il est exposé en cette nuit. Seule sa main dépasse de sa protection. Elle est si frêle que l'on comprend vite qu'il est mal nourrit. Je porte mon regard à nouveau sur cette femme qui demande de l'aide en vain. Personne ne semble faire attention à elle. On dirait même qu'elle n'existe pas. Je suis très tenté de descendre pour l'aider quelque billets mais je me souviens que ma Myris me disait de ne jamais faire cela.

Non pas que l'on ne soit pas sensible à leur état, mais tout simplement parce que l'on ne peut plus faire confiance à ces sans abris. Parmi eux se cachent des voleurs, des malveillants et mêmes des sorciers. Ces gens qui une fois l'aide apportée vous font disparaître pour servir d'esclaves dans un monde parallèle. Je n'y crois pas vraiment mais je ne sais rien de la culture de ma Myris. Elle connaît mieux son peuple et ses pratiques que moi même. Donc par mesure de prudence je décide de ne rien faire pour cette famille en peine.

Je me détourne de ce tableau si affligeant. La route se dégage juste à l'instant comme pour me donner raison. Juste à ma gauche je vois un supermarché et demande à mon chauffeur de se garer pour que j'aille faire mes achats. Une fois que c'est fait, Je descends et me dirige vers les rayons de friandises pour chercher mes chocolats. Quand j'ai trouvé ce que je cherche, à savoir une variété de chocolats Suisses , Je me dirige vers la caisse pour payer lorsque mes yeux frappent sur des produits alimentaires pour bébés et mon cerveau me renvoie l'image de cette mendiante et son bébé. J'ai le coeur qui se serre. Quand je pense que je viens d'acheter des choses pas si importantes que ça pour ma Myris alors que dehors se trouve une famille qui manque du stricte nécessaire. Sur un coup de tête, J'achète tous les produits consommables et non périssables pour cette famille. Je suppose qu'elle n'a pas d'abris et par conséquent pas d'endroit pour les cuire ou les réchauffer, Je prends juste les aliments qui ne nécessitent pas d'être préparés.

Si J'avais Osé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant