Aujourd'hui
Annabelle
Il existe deux types de personnes. Deux. Les actifs et les passifs.
Il y a ceux qui passent la majeur partir de leur vie à agir, à poser des actes parfois bons parfois mauvais. Mais les posent quand même. Ils se refusent d'être de simples observateurs, des entonnoirs , des récipients qui ne font que recevoir et contenir. Ils se veulent être de ceux qui remplissent, qui donnent le La.
Et il y a ceux qui attendent, attendent et ne font qu'attendre. Attendre que les choses daignent enfin changer, que la vie veuille bien leur sourire, que demain puisse être meilleur. Ils se laissent aller au gré du vent. Ils ne contrôlent rien.
Pourquoi ?
Parce qu'ils se disent ne pas valoir la peine, ne pas compter assez, n'avoir pas assez de valeur pour espérer davantage que la misérable vie qu'ils mènent. Ils se disent mériter quelque part ce qui leur arrive. Ils se disent être la source de leur condition de vie et alors ils s'enlisent davantage dans leur passivité.
Vous vous demandez sûrement dans quelle catégorie je me situe ?
Alors je vais vous le dire.
Il y a deux mois je me trouvais encore dans cette catégorie des passives. Je ne savais pas comment agir. Je ne savais même pas que je pouvais agir pour quoi que ce soit.
J'ai grandi dans une famille où l'on m'a apprise que je devais être reconnaissante de ce que j'avais, m'estimer chanceuse et me contenter de cela. Ne pas demander plus.
J'ai grandi avec des parents absents et désintéressés. Je n'ai pas connu leur amour qui était exclusivement réservé à mon aîné. Je n'ai jamais su ce que c'était d'être cajolée et aimée. Je n'ai pas su ce que c'était de prendre plaisir à être avec ceux que j'aime et qui m'aiment en retour. Même de mon grand frère, je n'ai pas reçu ça.
Avec une telle situation familiale j'ai cultivé en moi la discrétion, la soumission et l'effacement.
J'évitais de me montrer quand mes parents recevaient des invités à la maison. Je me soumettais quand l'on me reprochait ou m'accusait de quelque chose que je n'avais pas fait. Et je m'effaçais quand je voyais mes parents et mon frère dans leur intimité. Je savais où était ma place. Et elle n'était pas avec eux.
Et ces habitudes ont influencé ma vie sociale. Je n'avais pas d'amis. Quand au collège et au lycée les gens m'approchaient, je les repoussais et m'enfermais dans ma bulle. J'étais la risée de tous. L'ermite de l'école.
Je ne participais à aucune activité scolaire. Je ne mangeais pas à la cantine de peur de me faire voir ou aborder. Je restais dans ma salle de classe ou je ne mangeais pas. Mon passe temps était mon cahier de dessin où je m'inventais mon monde. Je me créais un pays avec ses villes. J'y construisais des maisons comme je les voyais dans ma tête. Je dessinais les habitants qui étaient toujours joyeux et heureux. Dans mes cahiers de dessin, la vie était parfaite.
Personne n'était délaissée. Personne ne vivait seule. Tout le monde avait un ami, un compagnon pour rire ou pour pleurer. Je me refusais de voir sur leur visage cette tristesse qui me collait à la peau.
Oui, il y a deux mois j'étais encore la somme de toutes ses choses que je viens de vous décrire. J'étais là passive. La fille qui ne demandait jamais rien. Qui acceptait ce que la vie voulait bien l'offrir de bon jusqu'à ce que je le rencontre. Lui.
Andréa Gabras
Cette rencontre a changé ma vie. Depuis que mon regard s'est posé sur lui je ne suis plus la même. Je suis animée de sentiments qui jusqu'ici m'étaient totalement inconnus. L'amour , la passion et la possessivité.
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Si J'avais Osé
RomanceHier, Andréa , un jeune grec avait 20ns et était tombé amoureux pour la première fois. L'amour, il n'y croyait plus, ayant grandi avec une mère qui ne lui a jamais témoigné que mépris et indifférence. Un soir, Un soir d'exil pas comme les autres...