Chapitre 8: Lueur d'espoir

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                                  Aujourd'hui    

                  Annabelle

Seule.

Je me sens si seule.

Autour de moi que du noir. L'obscurité, la solitude.

J'ai si mal. Mais à qui me confier ?  Qui m'écoutera? Avec qui vais-je sourire ? Qui saura lire en moi comme dans un livre ouvert ?

Je n'ai plus de famille.  Je n'ai personne.  Mais je meure chaque jour un peu plus.  J'aimerais tant que quelqu'un voit ce que cache si bien mon coeur, mon visage,  Mon maquillage, Mon sourire et mes rires.  Ne voyez vous pas combien je saigne ?  Ne voyez vous pas que derrière mes airs de femme fatale se dissimule une âme en peine ? Ne portez plus vos regards sur mon physique, regardez au delà je vous en prie.

            I need someone to love me...

Laissez vos tasses de cafés,  enlevez vos casques de travail,  ôtez vos lunettes de sécurité,  regardez moi je vous prie.  Je suis là et je meure.  Votre indifférence me tue.  Je ne compte pour personne.  Personne ne me tend la main. Personne ne regarde en moi. 

Comme j'aimerais être tel que vous.  Pouvoir raconter ma soirée d'hier avec vous en plein travail.  Vous dire combien j'ai aimé ma sortie au restaurant avec mes amis le week-end dernier ou encore vous dire qu'un mec super canon à poser les yeux sur moi sans arrière pensée sexuelle.  Toutes ces choses qui égaient la vie. J'aimerais tant vous dire que je vis cela comme vous.

Mais ça serait vous mentir.

Je suis au travail. Je suis assise sous la tente réservée au staff technique de la construction de la clinique en l'honneur de ma nièce. autour de moi,  des techniciens s'affairent chacun à sa tâche.  Ils sont éparpillés dans la tente par groupe de deux ou trois. La tente n'a pas une décoration particulière.  Elle est assez simple.  Des petits bureaux sont posés de partout dans la salle où se regroupent les travailleurs.  Et dans un coin une table couverte d'une nappe blanche et chargée de petits fours à grignoter et une machine à  café.  C'est moi qui m'en suis chargée.

Les conversations vont bon train autour de moi.  La construction avance bien. Je fais semblant de me concentrer sur mon ordinateur où je fais un rapport de l'avancement du travail en ce dernier jour de la semaine, alors que je ne cesse de prêter attention aux papotages de mes collègues.  Juste en face de moi,  il y a monsieur Scott.  Il est âgé du soixantaine d'années.  Il a la barbe et les cheveux déjà bien blancs.  Son visage rond et joufflu le rend si adorable. Il a les yeux qui se ferment complètement quand il rit et le son de son rire est si chaleureux que l'on aimerait l'entendre rire sans cesse.

Je regarde monsieur Scott et je l'entends raconter à son voisin les caprices de sa petite fille de quatre ans.

- Tu ne me croiras jamais mon ami.  Cette petite diablesse m'a menacé de dire à  sa mère qui est ma fille que je mange des sucreries quand elle a le dos tourné si je ne lui en donnait pas aussi.  Tu peux croire que du haut de ses quatre printemps elle me menace ?  Hein ?

Il éclate de rire et son ami l'accompagne. Et moi je souris.  Il continue de lui raconter d'autres faits domestiques qui provoquent davantage leur hilarité. C'est tellement amusant que j'ai parfois envie de rire au éclat avec eux mais je parviens à me retenir à  temps.

Je les quitte du regard pour regarder le plus jeune du staff.  Il s'appelle Jérémie. Il est actuellement en cycle Master dans une grande école d'ingénieur du pays.  Il a 24ans et il effectue avec nous son stage académique.  Aujourd'hui il est de très bonne humeur.  Ses vêtements en sont le reflet.  Il est vêtu d'un pantalon jean marron et d'une chemise blanche. Et aux pieds il a des converses.  Je l'écoute parler au téléphone avec -je suppose- sa petite amie car il est de très existé.  Il lui promet de passer après le boulot pour qu'ils aillent faire une sortie dans un coin de son choix.

Si J'avais Osé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant