Chapitre 41: L'appel de l'âme

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Six ans plutôt

Myris.


- Tu ne penses pas que tu devrais décrocher cette fois. Au moins pour savoir ce qu'il te veut.

J'entends la voix de Léandre me parler mais je ne l'écoute pas vraiment.  J'ai les yeux fixés sur mon téléphone qui n'a pas cessé de sonner depuis ce matin. 

Cela fait deux semaines que j'ai quitté la maison des parents d'Andréa et Andréa lui-même. Ça fait deux semaines que je suis partie mais c'est seulement aujourd'hui qu'il m'appelle. Je ne sais pas si je dois m'en réjouir ou pas.

Quand j'ai quitté cette maison pleine de souffrance,  Je me suis rendue à l'hôpital pour pleurer dans les bras de Léandre, la seule personne que je connaisse ici et que je peux considérer comme un ami.  Mais je ne l'ai pas trouvé. On m'a dit à l'accueil que le médecin qui était en charge de lui n'a plus jugé nécessaire de le garder plus longtemps car il n'avait personne pour veiller sur lui et que retrouver un cadre familier lui permettrait de vite se remettre.

J'ai été anéantie de ne pas le trouver.  Je me suis demandée ce que j'allais faire ? Je n'avais pas son contact.  Et j'ai quitté la maison pour me retrouver seule en fin de compte. J'ai tellement été triste que je me suis assise sur une des chaises d'accueil, la tête entre les mains ne sachant pas quoi faire ni où aller. Mais si j'étais certaine d'une chose,  c'était que je ne voulais pas rentrer dans cette maison,  du moins pas ce soir.

Je suis restée là pendant plus d'une heure.  Me demandant ce que j'allais faire.  J'ai passé cette heure à observer l'effervescence des services hospitaliers.  Des ambulanciers entrer et sortir avec des malades.  Parfois en courant ou juste en marchant calmement selon les urgences. J'ai vu des femmes se rendre à la maternité et un membre de leur famille en ressortir le sourire aux lèvres pour certains et le visage incertain pour d'autres. En une heure j'ai eu l'impression d'avoir fait le tour de cet hôpital.  Ce petit moment de distraction m'a fait oublié le chaos de ma propre vie.  Une étrangère dans un pays étranger et ayant quittée le seul lieu qu'elle connaisse pour un autre lieu qu'elle ne maîtrise pas. 

Après cette heure,  j'ai commencé à paniquer.  À me demander si j'avais prise la bonne décision.  Si sur ce coup de tête, j'avais fait la plus grosse bêtise de ma vie. Réalisant que je ne pouvais pas restée là éternellement,  Je me suis donc levée, résignée à retourner auprès de ces personnes qui me font tant de mal. 

Mais au moment de franchir la porte de sortie,  la secrétaire à l'accueil m'a interpellée.  Je me suis donc rapprochée d'elle,  curieuse de savoir ce qu'elle me voulait. Je suis restée là depuis plus d'une heure et elle ne m'a rien dit. Pourquoi le faire quand je suis sur le point de partir.

- Vous savez c'est contraire à la loi de l'hôpital de faire ce que je m'apprête à faire. A-t-elle commencé à dire quand je suis arrivée à sa hauteur.  Je vous observe depuis tout à l'heure et j'ai vu combien le fait de ne pas trouver votre ami ici vous a déstabilisé.  Alors je vais vous donner son adresse afin que vous puissiez le joindre.

J'ai sentis comme un nœud se défaire dans mon coeur.  Je lui ai souris,  tellement reconnaissante de son geste.  Je crois que si on avait été dans d'autres circonstances je lui aurais sauté au cou pour la remercier.

Elle a sourit devant ma joie avant de m'écrire sur un bout de papier son adresse et me le tendre en me souhaitant bon courage. Je l'ai remercié encore avec effusion avant de sortir et d'interpeller un taxi à qui j'ai remis l'adresse et me suis laissée conduire par ce dernier. 

Nous avons parcouru la route en silence.  Le chauffeur n'était pas bavard et moi non plus.  J'ai juste admiré cet autre côté de la ville que je ne connaissais pas.  Et j'ai prié tout au long du chemin de le trouver à cette adresse.

Si J'avais Osé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant