Chapitre 35: Léandre

223 22 8
                                    

Six ans plutôt (deux mois après l'arrivée de Myris chez les parents d'Andréa)




Myris

- Bonjour mon amour.

- Bonjour ma vie.

- Tu me manques terriblement Andréa.

- Toi encore plus mon ange. Tellement. Comme j'aimerais pouvoir sauté dans le premier avion en partance pour la Grèce afin de te prendre dans mes bras.

Et ces paroles me font revivre. Mon coeur se gonfle d'air comme s'il avait été longtemps privé de ce souffle de vie. Je suis très heureuse de savoir que la vie sans moi pour lui est aussi horrible que la mienne sans lui.

Voici deux mois qu'Andréa et moi sommes à nouveau séparés . Je n'aurai jamais imaginé qu'en venant ici je me serai retrouvée une fois de plus séparer de lui. Au départ j'ai considéré cela comme un signe. Un signe de la vie qui nous condamnait à ne jamais vraiment profiter l'un de l'autre. Un signe qui nous destinait à une vie sans véritable stabilité. Mais cette fois les choses sont différentes. Et c'est grâce à cela que je tiens le coup. Que je parviens à accepter que cette fois tout ne se terminera pas comme avant. Dans le silence.

Depuis qu'il est parti en Amérique pour implanter leur entreprise familiale, Andréa s'assure de m'appeler au moins deux fois par semaine. Je sais qu'il est très occupé et le fait qu'il tienne à respecter cette routine me comble énormément de joie. Il me manque beaucoup. Et je sais que pour lui aussi c'est réciproque.

- Qu'as-tu prévu de bon à faire ce week-end Myrisa mou.

Il me demande et j'hésite à lui dire. Je sais que je ne suis pas en prison ici, Que je peux faire ce que je veux et aller où je veux mais je sais aussi qu'Andréa préférerais que je reste à la maison. Il dit avoir très peur que quelque chose m'arrive dehors. Comme un accident où n'importe quoi d'autres. Je lui ai déjà dit mille fois que je suis une grande fille et que je sais prendre soin de moi mais il n'est toujours pas rassuré.

Donc j'hésite à lui dire qu'aujourd'hui j'ai décidé de sortir pour aller visiter la ville. Ça fait plus de cinq mois que je suis en Grèce et deux mois exactement que je vis dans cette maison mais je ne connais pas grand chose ni grand monde au dehors. Et je déteste ça. Ne pas savoir certaines choses de mon entourage. Par exemple, le supermarché, le poste de police , le parc, et tant d'autres lieux les plus proches de moi. Je suis une fille très indépendante et ne pas savoir où je me trouve dans les moindres détails est un handicap pour moi. Je n'aime pas ne pas connaître.

Alors j'hésite encore à lui dire. Mais je ne veux vraiment pas qu'il s'inquiète si jamais il ne parvient pas à me joindre s'il appelle à la maison par surprise comme il en a l'habitude. Pour se rassurer auprès d'Agathe si tout va bien pour moi dans la maison. Je n'ai d'ailleurs jamais cru à cette version de son habitude. Dans ce cas pourquoi demande-t-il toujours à me parler quand il appelle ? Je sais au fond de moi qu'il tente par ce geste de garder un œil sur moi.

- Myris ? C'est pour me dire ce que tu comptes faire de ta journée que tu prends autant de temps ?

Sa voix me ramène à moi. J'étais tellement loin dans mes tergiversations que je me suis déconnectée de lui.

- Désolée bébé. Mais je réfléchissais.

- À quoi pedhi mou ? Quelque chose te préoccupe ?

Si J'avais Osé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant