Chapitre 37: Une famille

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Aujourd'hui.

Andréa.

Après cinq ans d'absence, cinq ans de vie sans toi, sans vous, me voici près, tout près à présent. Tu es si près mais pourtant si loin, tellement loin que je me demande si je pourrais encore un jour t'atteindre.

Je suis assis dans ma voiture et je te regarde vaquer à tes occupations comme à chaque fois. Incapable de venir vers toi. D'assumer mes erreurs.

J'ai une pensée pour Annabelle. Si je suis ici aujourd'hui c'est grâce à elle. Elle s'est sacrifiée pour que je puisse être là. Elle s'en est allée afin que je retourne auprès de vous. Ma vrai maison. Ma seule famille. Mais quand je réalise combien il est difficile pour moi de sortir de ma voiture j'ai peur que son sacrifice ne soit vain.

Je baisse les yeux sur mes bras posés sur le volant et soupire bruyamment. J'ai tellement envie de sortir d'ici et d'aller frapper à cette porte qui me nargue. Mais j'ai tellement honte de moi. De la manière dont je t'ai traité ma Myris. Quand tu es venue vers moi, Je t'ai rejetée, maltraitée simplement parce que devant toi j'étais faible. Incapable de contrôler mes sentiments pour toi, ce malgré le mal que tu m'avais fait en me quittant.

Mais aujourd'hui bien de choses ont changé. Par miracle nos chemins se sont rencontrés à nouveau. J'ai sauvé sans le savoir la vie de notre fille. Mon Dieu notre fille ! Nous avons une fille Myris. Esi... Si j'avais su que la petite mendiante me parlait d'elle je crois que j'aurais investi plus de temps et d'énergie à vous retrouver.

Pourtant vous n'étiez pas si loin. Juste au Nord de mon propre quartier. Juste à Soho et moi à Greenwich village. Si je t'avais cherché comme il le fallait c'est que peut-être tu n'aurais pas fait entrer un autre homme dans ta vie ni dans celle de ma fille. Rien qu'à l'idée de penser que tu as pu être intime avec lui, j'ai envie de défoncer tout autour de moi. Mais je réalise très vite que je n'ai pas à t'en vouloir. Si je suis passé à autre chose, Si j'ai accepté de faire entrer dans ma vie une autre femme que toi, combien de fois toi qui dès lors était encore si seule ?

Je relève la tête et la secoue pour chasser dans mon esprit ces idées et images que j'ai de toi. Tout ça c'est le passé. Aujourd'hui tu n'as plus d'attache avec lui. Tu vis avec ma mère et ma fille. Tout porte à croire que nous sommes liés toi et moi. Mais ce qui me reste à faire c'est juste de te conquérir. De te faire comprendre que nous sommes destinés et que nous ne pouvons vivre l'un sans l'autre.

Myris.

Je lève donc la tête pour continuer à t'observer par la fenêtre comme j'en ai l'habitude quand mes yeux rencontrent leurs reflets à travers la vitre de ma voiture.

Mon coeur rate un battement et si je n'avais pas immédiatement reconnu ce sentiment dans mon coeur j'aurais sursauté de surprise.

Quand je comprends ce qui m'arrive, ce qui se passe, Je suis envahi par une si douce paix.

Comme tu es belle mon ange ! Je pense dans mon coeur quand de tes petits yeux tu me regardes avec fascination. Tu me regardes longuement comme si tu te souvenais de moi alors que l'on ne s'est vus qu'une seule fois.

Tu lèves ta petite main et tu la poses sur la vitre de la voiture et je fais de même. La mienne recouvre entièrement la tienne. Serai-je fou si je disais ressentir la chaleur de ton corps malgré la vitre qui nous sépare ?

Tu me souris quand je réponds à ton geste et la seule chose que je désire plus que tout c'est te prendre dans mes bras, sentir ton petit corps contre le mien. Cette pensée me fait réaliser que je ne sais pas ce que ça fait de t'avoir contre moi. La dernière fois j'ai juste effleuré ta peau.

Si J'avais Osé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant