Chapitre 42: Mensonge.

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Six ans plutôt

Myris


- Andréa !!!

- Myris ! Oh mon Dieu c'est toi.

Je traverse le couloir du salon en trombe. Je cherche le corps à qui appartient cette voix. Sa voix. Celle de l'homme de ma vie.

- Myrisa mou, Je suis là.

Je m'arrête nette quand je le vois enfin. Il est juste là. À quelques pas de moi et mon coeur semble revivre. Comme il m'a manqué. Mes yeux sur lui remarquent malgré moi combien il a changé en deux semaines. Mon Andy. Comme il a maigri. Ses joues sont devenues si creuses, ses cheveux plus longs et mal entretenus. Mon coeur se serre quand nos yeux se croisent. Il me sourit mais son sourire est triste. Comme apeuré. Il se tient en face de moi, vêtu d'un pantalon jogging et d'un t-shirt noir qui laisse saillir les muscles de son torse. Je le trouve encore plus beau que dans mon souvenir. Il fait un pas vers moi mais moi je reste sur place. Mon âme me crie de me jeter dans ses bras mais mon corps lui ne réagit pas. Il veut encore s'imprégner de lui, le regarder à loisir avant que la proximité de nos corps ne me l'empêche.

Je le regarde amorcer un autre pas vers moi et quand il est tout près, c'est finalement moi qui abrège la distance qui nous sépare et me colle à lui. Je me laisse tomber dans ses bras et c'est de ses bras fermes qu'il me retient et me serre contre lui comme s'il retrouvait enfin une partie de lui. Et je suis une partie de lui. Comme il est la mienne.

- Je suis désolé mon amour. Je te jure que je regrette amèrement ce que je t'ai fait.

Il me dit en prenant ma tête qu'il lève vers lui. Je vois ses yeux qui brillent de larmes contenues. Je suis émue par ce que je vois. Et je voudrais tellement lui dire que je lui pardonne tout et que je lui pardonnerai toujours tout tant qu'il me tient ainsi dans ses bras. Tant que nos coeurs battront toujours à l'unisson l'un pour l'autre malgré tout. Tant qu'il me reviendra toujours même s'il est parti depuis fort longtemps. J'aimerais tellement lui dire toutes ses choses mais mes paroles meurent dans ma gorge.

- Je sais que je t'ai fait tellement de mal Myris. Mais je te supplie de me pardonner.

- Moi-aussi je t'ai fait du mal Andréa.

- Non ! Tu ne m'as rien fait. Tu avais juste besoin de sortir, de rencontrer d'autres personnes et de voir d'autres lieux. Et moi je n'ai pas compris ça. Quand je suis arrivé, ne te voyant pas j'ai cru que tu m'avais abandonné encore et c'est là que j'ai pris conscience de la gravité de ce que je t'avais fait. Je t'ai cherché partout comme un fou. J'avais si peur qu'il te soit arrivé quelque chose. Myris mon amour, Je ne sais pas ce que je deviendrai si jamais je te perdais.

Il tombe à mes pieds et de ses mains il encercle mes hanches. La tête posée contre mon ventre, il se met à pleurer. Je sens mon coeur se serrer. Et je pleure aussi en silence. Je lui caresse la tête. Je passe mes doigts dans ses cheveux que j'aime tant et le serre contre moi-aussi. Nous pleurons l'un contre l'autre et c'est comme si un poids énorme nous quittait. J'aimerais tellement tout oublié mais j'ai besoin de savoir pourquoi depuis mon départ c'est seulement aujourd'hui qu'il me fait signe. Ça fait plus de deux semaines que je suis partie c'est juste aujourd'hui qu'il se rend compte de mon absence ?

- Pourquoi tu ne m'as pas cherché plutôt Andréa ? J'ai quitté la maison depuis deux semaines. J'ai attendu que tu remarques mon absence, que tu t'inquiètes et que tu me cherches mais tu ne l'as pas fait. Pourquoi ?

Il lève la tête et ses yeux bleu gris entre en contact avec les miens avant qu'il ne me réponde.

- Quand je t'ai quitté la dernière fois. Je suis parti dans la maison de vacances de mes parents dans une autre ville. J'avais besoin de me changer les idées. De réfléchir à tête reposée sur tout ce que nous traversions. C'est ma mère qui me l'a conseillé. Elle m'a aussi dit que couper mon téléphone me permettra de vraiment me concentrer. C'est ce que j'ai fait et je le regrette amèrement. Si je ne l'avais pas fait, Je n'aurais jamais manqué les appels d'Agathe me prévenant de ton départ. C'est aujourd'hui que je suis rentré. La première des choses que j'ai faite était d'aller dans ta chambre pour te chercher. Pour te dire combien j'ai compris mon erreur et te demander pardon mais je ne t'ai pas trouvé. J'ai pris peur. Et je suis allé voir Agathe et elle m'a dit que tu avais quitté la maison le même jour que moi et que tu n'étais pas revenue depuis. Myris mon amour j'ai cru que mon monde s'effondrait. J'ai paniqué. J'ai cru que j'allais perdre la tête. Mais je n'ai pas eu le temps d'arriver à ce stade car Agathe s'est chargée de me passer un savon que je n'oublierai pas d'aussitôt. Elle m'a dit combien j'étais un homme inconscient et immature qui avait fait venir une jeune femme dans son pays pour ensuite l'abandonner à son sort. Prenant conscience de ma bêtise et des risques que tu courais seule dans la ville d'Athènes, Je t'ai écrit. Je t'ai demandé simplement de revenir car je ne savais pas quoi te dire d'autre ma vie. J'avais si honte de moi.

Si J'avais Osé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant