Chapitre 4: Seule.

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Aujourd'hui

Annabelle

Je sors de ma voiture avec rage en claquant la porte. Je monte vite fait dans mon appartement. Je n'ai pas envie de prendre l'ascenseur, les escaliers me permettent de mieux défouler ma rage.

Comment mes parents ont-ils pu me piéger de la sorte. Pourquoi ?

Arrivée à ma porte, Je l'ouvre, balance mes escarpins dans le couloir et cours à la cuisine me servir un verre de vin. Il n'y a que cela pour me calmer.

J'ouvre mon frigo, prends la bouteille de vin et claque la portière. Je me sers un verre de vin blanc et emporte la bouteille avec moi dans le salon. Je m'assoie sur mon canapé et pose mes pieds sur ma table en verre. Je souffle bruyamment et renverse ma tête sur le dossier du canapé.

Je sens les larmes venir. Je ne veux pas pleurer. Non Seigneur je ne veux pas. Je ne suis plus une enfant. J'ai 26 ans maintenant, Je dois être capable de me contenir. Mes parents m'ont encore blessé et je n'ai pas eu le courage de me rebeller. Je sais que j'aurai dû. Je sais que ce n'est pas en étant complaisante que je vais réussir à m'imposer.

Mais j'y arrive pas. C'est dur. Je ne veux pas les décevoir. Je ne veux pas leur faire du mal. Je ne veux plus qu'ils souffrent. Le drame passé n'est pas encore digéré, Je veux leur épargner plus de douleurs.

Mais ce sont mes parents. Ils sont sensés savoir quand je vais mal. Ils sont sensés lire en moi. Mais comme toujours, je passe en second. Ce qui m'importe ne leur concerne pas. Je sais qu'ils m'aiment, qu'ils ne le font pas vraiment exprès mais ça me fait mal qu'en même.

Depuis la mort de mon frère et sa femme dans ce crache d'avion, quelque chose s'est éteint en eux. Et comme pour couronner le tout, ma nièce est morte d'une insuffisance rénale à seulement 11 ans et quelques mois après ses parents. Le simple fait d'y penser me donner de nouveau des larmes aux yeux. Helena était un vrai rayon de soleil. Je n'arrive toujours pas à croire qu'elle n'est plus là.

Mes larmes ont finalement coulé. Je ne les retiens plus. Je me laisse aller. J'aimerais parfois effacer tous ces malheurs mais qui suis-je ?

Je repense à mon rendez-vous avec mes parents dans ce restaurant. Ils n'ont pas du tout changer.

Depuis la mort de mon frère, Ils ont déménagé dans les Hampton, pour prendre des vacances et gérer à distance l'entreprise familiale. Je ne les ai pas suivis bien sûr. Et c'est là que nos problèmes ont vraiment commencé. Ils ne viennent à New York que pour des rencontres d'affaires ou encore pour trouver de nouveaux investisseurs. C'est d'ailleurs ce qu'ils sont venus faire cette fois ci. Rencontrer l'illustre et redouté homme d'affaires Andréa Gabras.

Je sens la migraine qui m'a prise lorsqu'ils m'ont informé que je devais travailler en étroite collaboration avec cet homme si jamais il acceptait leur proposition de travail me revenir. Je ne veux pas de cette collaboration. Je ne veux pas d'un supérieur. Ce projet était sensé être le mien. J'étais sensé être celle qui superviserais la construction de ce centre hospitalier. Ils me l'avaient promis mon Dieu !

Je suis très en colère. Surtout que lorsque je me suis insurgée contre cette injustice ils m'ont menacée de m'ôter de ce projet si je ne m'alignais pas.

- Tu sais très bien que notre patience à des limites Annabelle. Me menaça mon père. Si tu ne veux pas te tenir, mettre ton orgueil decôté afin de travailler avec Andréa Gabras, Tu ne feras donc pas partie du projet.

- Mais papa. Je suis parfaitement capable de m'occuper et gérer tout le staff sans problème. Je te rappelle que j'ai une formation efficace et des aptitudes prouvées dans ce domaine. Pourquoi ne me faites-vous pas confiance ?

Si J'avais Osé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant