Chapitre 3: Destinés ?

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                              Dix ans plutôt...

                    Andréa

- Qui es-tu ? Pourquoi m'appelles-tu bébé ? Me demande-t-elle ?

C'est là que je me rends compte de l'absurdité de ma réaction vis-à-vis d'elle. Je me relève précipitamment et mets un peu de distance entre nous.

- Euh je suis désolé, Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je t'ai vu pleurer et cela m'a tellement touché et sans réfléchir je suis venu auprès de toi pour te calmer. Dis-je en me passant la main dans les cheveux embarassé à mort.

Elle me regarde avec beaucoup d'intérêt. Elle semble elle aussi perdue comme moi.

Dans ma position, Je parviens à l'observer. Elle est juste magnifique. Elle est noire. Ce qui est normal vu que je me trouve dans un pays à majorité noir. Bien que sa peau soit beaucoup plus clair. Elle a les yeux de chats, à cause de l'obscurité je ne parviens pas à déterminer leurs couleurs. Des lèvres petites mais pleines, celle supérieure moins rosée que celle inférieure. On dirait qu'elle l'a si fortement sucée, car elle brille énormément. Son visage est ovale et si beau. Elle s'est tressée de petites nattes. Bref l'ensemble forme une beauté qui fait frémir quelque chose en moi.

- Tu comptes rester là à me regarder ou bien tu comptes me laisser continuer ma prière ? Elle me dit, coupant ainsi mes pensées.

- Ah comme ça tu priais? J'avais plutôt l'impression que tu criais à l'aide tellement tu suffoquais dans tes sanglots. Je lui réponds sèchement, déçu qu'elle me répudie comme un idiot alors que je suis venu à son aide.

- Et même si je demandais de l'aide, Ce n'était sûrement pas à toi mais à Dieu et à ce que je sache tu n'es pas Dieu. Me rétorque-t-elle sans cligner des yeux.

-Et qu'est-ce qui te dit que ce n'est pas Dieu qui m'envoie pour t'aider. J'espère au moins que Dieu ne se promène pas en Prada pour secourir les gens, mais se sert des autres humains pour le faire.

- Je m'en fous complètement de la manière qu'Il a de me secourir. Tout ce que je veux c'est que tu me laisses tranquille, j'ai besoin d'être seule. C'est pour cela que je suis venue ici. Alors s'il-te-plaît laisse-moi tranquille.

Je suis tellement choqué par cette agressivité que je me retourne et vais m'asseoir à ma place juste en face d'elle. Je la regarde joindre ses mains en position de prière et fermer les yeux.

Je n'arrive pas à comprendre. Malgré sa rudesse , Je n'arrive pas à vraiment l'en vouloir. Je crois même que je la comprends. Je l'ai surprise dans un moment d'intimité et je me suis comporté avec elle comme si on avait une certaine familiarité . Je crois que même si cela avait été moi, j'aurai fait pareil. De plus, elle ne me connaît pas. Il y'a de quoi se méfier. On sait tous combien le monde se pourrit chaque jour un peu plus.

Je repousse mon départ. Je veux attendre qu'elle finisse sa prière pour m'approcher encore d'elle. Je ne sais vraiment pas ce qui m'arrive. Je ressens un besoin si grand de la connaître. De plus, Je n'ai aucun ami ici, personne avec qui parler, avec qui partager mon quotidien. Je sens au fond de moi qu'avec elle les choses pourrait être plus soutenables. Encore que j'ai l'impression qu'elle aussi n'a pas vraiment quelqu'un avec qui parler, sinon elle ne serait pas venu pleurer ici si elle avait une épaule amicale.

Je crois que j'ai attendu plus de trente minutes. Et pendant cette attente, je ne l'ai pas quittée des yeux un seul instant. Elle me captivait tellement. Je me posais mille et une question dans ma tête. Est-ce qu'elle accepterait d'être mon ami ? Car oui, j'ai cruellement besoin d'un ami. Est-ce qu'elle va me repousser une fois de plus si je l'approche à nouveau ? Est-ce que le courant passera vraiment ?

Si J'avais Osé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant