Chapitre 10: Pas sans toi

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                                  Dix ans plutôt...

Andréa

- Andréa mon grand, viens manger quelque chose, me supplie mon père en tambourinant légèrement à ma porte pour la cinquième fois de la journée.

Mais rien n'y fait. Je n'ai envie de rien. Ni de nourriture ni de compagnie. Tout ce que je désire c'est elle.

Cela fait déjà deux semaines que je n'ai plus de nouvelles de Myris. Depuis le soir de notre premier rendez-vous où elle m'avait annoncé par texto qu'on devait arrêter de se voir. J'avais alors perdu une partie de moi cette nuit là.

Je me lève de mon lit et plie mes jambes sur le matelas. Je me passe la main sur le visage et mes yeux devenus rouges à force de contenir mes larmes me piquent. Je regarde l'état de ma chambre et je me trouve pitoyable. Tout est dans un désordre fou. Plusieurs piles de vêtements sales sont entassées ici et là. Les bouteilles d'eau vides jonchent le sol et les rideaux qui ne sont pas tirés accentuent la morosité de mon état. Sur le bureau, Je vois mon portable brisé par un excès de colère de ma part et mon coeur se serre dans ma poitrine.

Comment est-ce qu'une personne que je n'ai rencontré que deux fois dans ma vie a-t-elle réussi à occuper une si grande place dans mon coeur ? Je crois que c'est la rhétorique du siècle. Je ne sais vraiment pas comment cela a pu arrivé à cet extrême. Tombe-t-on si vite amoureux dans la vie ? Je me pose cette question chaque fois qu'un nouveau jour se lève.

Je me lève finalement du lit et je vais prendre mon téléphone dont l'afficheur est fissuré pour regarder l'heure qu'il est. Je lis 18h15 et je le jette sur le lit avant de me diriger vers ma salle de bain. Au passage, Je retire les vêtements que je porte et les lance sur un des tas déjà bien formé des vêtements sales qui serpentent ma chambre. J'entre dans la douche et laisse l'eau chaude courir sur mon corps. Je me nettoie et frotte ma peau avec minutie. Je me lave comme chaque soir dès qu'il est 18h.

Rapidement.

Une fois que je me suis rincé, Je sors et me sèche dans une grande serviette qui est étonnamment propre vu la flemme que j'ai de faire la lessive en ce moment. Une fois que c'est fait, Je sors et vais dans ma penderie où je choisis une nouvelle tenue. J'ai l'embarras entre des t-shirts noirs, blancs et marrons et des pantalons jeans. Je me décide de porter du noir complet. Mon humeur n'est pas compatible au port de couleurs vives. Et cela me rappelle aussi qu'il y a un vide dans ma vie qu'une seule personne peut combler.

Je récupère mon téléphone sur le lit et je m'en vais comme tous les soirs attendre dans ce parc où nous nous retrouvions avant. C'est mon rituel depuis notre inattendue séparation. Je m'acharne à aller l'attendre sur ce banc public en espérant qu'elle vienne un jour et qu'elle me rencontre là...

Je descends les escaliers qui mènent au salon de notre villa et je passe devant mes parents attablés. Mon père cesse de manger et me fait un grand sourire qui disparaît aussitôt qu'il réalise que je ne descends toujours pas pour manger mais pour m'en aller.

Je lui fais un signe de tête pour lui dire que je suis désolé et il me répond pareillement car il comprend. Je sors sans un regard pour ma mère qui continue toujours de m'ignorer. Je crois bien qu'il n'y a plus de retour en arrière possible entre elle et moi. Je pense que cela relèverait du miracle si elle et moi parvenions un jour à nous parler comme avant. Déjà qu'avant ce n'était pas le paradis.

Je claque la porte derrière moi et je m'engage vers la sortie. Je passe le portail en saluant le gardien. Si j'étais d'entrain, Je me serai arrêté et j'aurais causé avec lui comme avant. C'est un homme très grand de taille et à la peau pleine de mélanine. J'aime beaucoup sa compagnie. Il est étudiant à l'Université publique de la ville en philosophie. Je trouve parfois qu'il parle comme un homme qui aurait vécu une autre vie, à une autre époque avec des moeurs moins pervertis alors qu'il n'a que deux ans de plus que moi.

Si J'avais Osé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant