Aujourd'hui
Myris
- Voilà , maintenant tu sais tout.
- Seigneur!
Il passe ses mains sur son visage et se tire les cheveux vers l'arrière. Il a les yeux si rouges, la peau également. Tout au long de mon récit je l'ai vu pâlir au point où j'ai cru qu'il allait s'évanouir. Mais Andréa est un homme fort. Il a encaissé toutes mes paroles. Il a réalisé à quel point il a été cruel avec moi dans le passé. Malgré son contrôle de soi.
Mais malgré tout ça je sais qu'il
souffre le martyr. Et moi de même. Me faire revivre ces moments de manière aussi détaillée m'a aussi fait souffrir. Je croyais être devenue plus forte face à mes émotions mais je comprends à quel point mes blessures étaient mal cicatrisées.- Myris je suis vraiment désolée pour tout le mal que je t'ai fait. Il me dit en levant les yeux sur moi.
- Ainsi tu me crois? Je demande, cherchant à retourner le couteau dans la plaie.
- Bien-sûr que je te crois. Comment ne le pourrais-je pas?
- Pourtant quand je te demandais de me croire dans le passé tu ne le voulais pas. Tu refusais carrément. Alors pourquoi me crois- tu aujourd'hui.
Il laisse passer un moment sans répondre. Ses yeux sont si tristes que je regrette un peu ma question. C'est vrai qu'il m'a fait souffrir, c'est cela qui m'a rendu plus forte, pourquoi je ne laisse pas de l'eau couler sous les ponts? Est-ce vraiment nécessaire que je lui fasse davantage souffrir?
- Je sais que la douleur que je t'ai causée est plus que mes excuses ne pourront jamais compenser. Mais je te redemande une fois encore de me pardonner. Myris, je ne me cherche pas d'excuses mais je peux dire pour ma défense qu'à cette époque j'étais un homme en manque d'amour.
- Mais moi je t'aimais! Je lance dans un cri de coeur.
Et il me regarde comme s'il se s'était plus jamais attendu à entendre ce mot de ma bouche. Il a l'air si surpris. Mais une surprise teintée de tristesse. Je sais que je temps auquel j'ai conjugué mon verbe laisse sous-entendre que cela est révolu. Mais l'est-il vraiment ?
- Tu m'aimais? Il me demande, le coeur fissuré sans doute.
- Oui Andréa, je t'aimais. Je t'aimais tellement que je savais que mon amour t'aiderait à oublier et a surpasser le manque d'affection maternelle qui te rongeait. Mais j'ai été idiote n'est-ce pas?
- Non, tu ne l'as pas été. Je t'en prie ne dit pas ça. C'est moi qui a été l'homme le plus imbécile qui soit dans ce monde. Et égoïste. Je t'ai dépaysé, éloigné de ta famille, emmené dans un autre pays, volé ton identité , insulté tes gènes pour en fin de compte t'abandonner sans me soucier une seule seconde de tout ce que tu avais sacrifié pour moi. Myris, je ne sais comment me faire pardonner de toi et savoir que mes actes ont détruit cet amour que tu avais pour moi est je crois mon châtiment ultime.
Ces paroles me touchent tellement. Je le crois . Je crois à la sincérité de l'expression de son visage quand il me regarde et s'excuse. Je crois en ses paroles qui pénètrent mon coeur. Je le crois tout simplement parce qu'il a toujours été une personne sincère.
Mais malgré tout je ne sais pas quoi faire. Dois-je lui dire que je lui pardonne afin de le libérer ou le laisser dans sa culpabilité et ses remords? Suis-je ce genre de femme? De personne ? Qu'est-ce que cela m'apporterait de le faire? Me trouverez-vous faible si je lui pardonne maintenant ? Si je tourne la page et décide de lui permettre de guérir de ces peines de même que moi de mes blessures du passé ?
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Si J'avais Osé
RomanceHier, Andréa , un jeune grec avait 20ns et était tombé amoureux pour la première fois. L'amour, il n'y croyait plus, ayant grandi avec une mère qui ne lui a jamais témoigné que mépris et indifférence. Un soir, Un soir d'exil pas comme les autres...