Un an plus tard...
Douala-Cameroun
MYRIS
Aujourd'hui cela fait onze ans qu'on s'est connu. Et pour cet onzième année d'anniversaire, j'ai voulu que ma fille connaisse l'endroit où ses parents se sont rencontrés pour la première fois.
Les derniers mois ont été les mois les plus durs de ma vie et jusqu'aujourd'hui, j'en garde encore des séquelles. Pour m'éloigner de cette vie pleine de douleur, j'ai décidé de rentrer dans mon pays natal, de retourner à mes racines, de faire la paix avec ma famille et pourquoi pas d'y trouver la place que je n'y ai jamais eu.
Mon retour a été une grande surprise pour mes frères avec qui je n'avais plus de contact. Le premier soir de mon arrivée, j'ai voulu y aller seule. Je voulais les revoir seule. Je n'étais pas encore prête à leur présenter ma famille. Celle que je m'étais faite loin d'eux.
Quand j'ai franchi le portail vert bouteille de notre maison familiale, j'ai trouvé, réunis dans la cour, mes frères, leurs femmes et leurs amis entrain de festoyer. Je ne savais pas ce qu'ils fêtaient mais je leur enviais leur joie et bonne humeur. J'eus un pincement au coeur de savoir qu'ils étaient heureux ainsi sans moi. Mais je me ressaisis bien vite en me disant que je n'avais pas à me plaindre puisque c'est moi qui était parti. Je ne pensais vraiment pas qu'ils allaient suspendre leur vie parce que j'avais pris le large? Si?
Ils ne me remarquèrent pas d'abord. Ainsi, je pus les observer à loisir. Le poids du temps ne les avait pas loupé. Notre aîné, Honoré, avait vieilli et pris beaucoup de kilos. Contrairement aux autres membres, il était le plus heureux. Il tenait dans ses bras un enfant d'un an. L'enfant tentait de lui échapper des mains mais il le retenait fermement.
Je n'eus pas le temps d'approfondir mon observation car l'enfant me vit et s'écria comme s'il me reconnaissait.
-Ta...ta. en me pointant du doigt.Toutes les têtes se retournèrent vers moi et le temps sembla se figer. Ils me regardèrent tous comme on croirait voir un fantôme, la bouche ouverte et le regard incertain.
- Bonsoir, les salué-je timidement en notre langue maternelle et ce fut des cris de joies qui accueillirent ma salutation.
Ils se levèrent et vinrent m'embrasser chacun à son tour. Ils me demandèrent où j'étais et ce que j'étais devenue. Dans leur voix, je devinai du soulagement, de la joie -surement celle de me savoir vivante- mais surtout de la colère. Mon aîné me gronda de m'être comportée comme une enfant capricieuse. Qu'en Afrique chez nous, on ne disparait pas, abandonnant sa famille sans nouvelle pendant plus de sept ans seulement parce qu'on est incomprise et maltraitée. Qu'ici, la famille c'est sacrée et que par mon acte, j'avais brisé ce lien. Que je m'étais comportée comme une adolescente des séries américaines que je passais mon temps à voir à la télé. Que j'avais fugué croyant que l'on allait remuer ciel et terre pour me retrouver? Ils m'avaient cherché bien-sûr mais ils n'avaient pas les moyens pour remuer ciel et terre pour moi. Las, ils avaient tout remis entre les mains du Seigneur, priant jour et nuit que je me porte bien où que je sois. Ils me rappelèrent encore l'importance du lien familial pour enfin me dire qu'ils me pardonnaient parce que j'avais retrouvé la raison et que j'étais revenue même si c'était après autant de temps.
Je ne tentai pas de me justifier. J'étais tellement heureuse qu'ils m'aient pardonnée et ne m'aient pas rejetée. Avec du recul, je réalisai que les raisons de mon départ avaient été un peu excessives. Mais c'était du passé. Cela faisait désormais partie de mes erreurs de jeunesse. Il me fallait passer par là pour être celle que je suis aujourd'hui.
Ce jour-là, ils fêtaient les un an de vie du fils d'Honoré. Aussi loin que je m'en souvienne, ce dernier croyait qu'il était stérile et qu'il ne pourrait jamais avoir d'enfant. Mais la nature et Dieu avaient décidé autrement. Il avait une femme qui lui avait donné un magnifique garçon. Il était le dernier de mes frères à être père et sa joie était inégalable.
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Si J'avais Osé
Roman d'amourHier, Andréa , un jeune grec avait 20ns et était tombé amoureux pour la première fois. L'amour, il n'y croyait plus, ayant grandi avec une mère qui ne lui a jamais témoigné que mépris et indifférence. Un soir, Un soir d'exil pas comme les autres...