Chapitre 48: complice

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Aujourd'hui

Andréa

Le bruit de la porte qui claque contre le mur n'enlève rien à ma colère quand j'entre dans cette maison de malheur. Je scrute la pièce des yeux et la première chose que je vois c'est son vêtement bleu en lambeau à même le sol et je manque défaillir.

Non pas ça mon Dieu!

Je m'approche du vêtement et quand je vois aussi une petite culotte dans le même état que le vêtement, je crois que quelque chose se meurt en moi. Il a sali, il a violé ma Myris. C'est la certitude qui se présente à moi et qui me sert le coeur.

Je serre les poings comme pour contenir ma rage mais tout ce que je réussis à faire c'est enfoncer mes ongles dans ma chair et me blesser. Je me sens bouillir de rage, prêt à casser tout autour de moi mais je me retiens en me raisonnant que l'urgence pour moi est de retrouver Myris. Cette dernière, après avoir encaissé le choc de l'enlèvement de notre fille, m'a indiqué le lieu où elle se trouvait. J'ai accouru le plus vite possible tout en chargeant mon père d'informer ma mère afin qu'ils me retrouvent ensemble.

Je me détourne de ces vêtements témoin de la violence faite à l'amour de ma vie et me lance à sa recherche.

- Myris ? Je l'appelle dans l'espoir qu'elle me réponde et me rassure par la même occasion qu'elle va bien. Je regarde d'abord dans les chambres où elle doit s'être réfugiée pour couvrir son corps. Je ne l'y trouve pas et je décide d'aller voir dans la cuisine. J'approche dont lentement. Mon coeur battant la chamade. Certainement l'appréhension de l'état dans lequel je vais la trouver. Car je n'ai aucun doute qu'elle se trouve ici. Quand je suis à l'entrée de la pièce, je jette un coup d'oeil circulaire mais je ne la vois nul part et mon coeur rate un battement. Ce bâtard serait-il revenu et l'aurait-il amené ?

Non! Je me crie intérieurement. Je sais qu'elle est là. Je sens sa présence. Je m'approche davantage et je promène mon regard dans les moindres recoins de la pièce en l'appelant de nouveau.

- Myris?

Et sur ma droite, j'entends un reniflement et mes yeux se posent sur l'endroit d'où provient le son. Et la vision qui s'offre à moi me détruit. Je reste figé sur le pas de la porte ne sachant pas comment réagir à l'image qui est sous mes yeux.

Ma Myris , les genoux repliés contre son buste, le menton sur ces derniers. Elle les a entourés de ses mains. Elle se balance d'avant en arrière en scandant le nom de notre fille comme si par ce seul fait elle pouvait la ramener à elle. Un noeud se forme dans ma gorge et la colère m'envahit. Voir de mes yeux ce qu'il a fait à la femme de ma vie est plus pénible que de l'imaginer. Je ne souhaite qu'une chose, le retrouver et le tuer de mes mains.

Mais en ce moment, ma priorité c'est Myris. J'enlève ma veste, ensuite ma chemise sans la quitter des yeux. Je m'approche lentement d'elle et vient me mettre à genoux devant elle. Nous ne parlons pas, ce n'est pas nécessaire. Elle sait que c'est moi et je suis reconnaissant qu'elle me laisse lui passer le vêtement sur le corps sans résister. Elle lève la tête et ses yeux marrons, vides et rougis se sont posés sur moi sans me voir. Mon coeur se serre de la voir dans cet état. Je m'empresse de la vêtir de mon vêtement. Je la prends ensuite par les mains pour qu'elle se lève et je boutonne la chemise. Elle m'obéit sans broncher. Une fois debout, je boutonne l'habit en faisant abstraction de sa nudité. Ce n'est pas de cette manière que je rêvais de refaire connaissance avec son corps. Son corps si pur qui a présent a été souillé par ce sale pervers.

Quand je fini de la couvrir, je pose mes yeux sur son visage qu'elle a baisé comme si elle ne supportait pas mon contact visuel.

- Myrisa mou ? Je l'appelle en prenant son menton dans ma main pour qu'elle me regarde. Quand je croise à nouveaux ses yeux, ils sont remplis de larmes et sans que je ne m'y attende, elle se jette sur moi et se met à sangloter en me tenant fort par le cou. Ses sanglots sont déchirants et j'enroule sa taille de mes mains et la serre si fort, très fort contre moi, partageant sa peine.

Si J'avais Osé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant