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RAPHAËL

Après avoir passé deux heures à élaborer une stratégie pour limiter les dégâts de la sortie du single avec les garçons, Lénaïc m'avait rappelé que j'avais prévu quelque chose avant que toute cette merde ne me tombe dessus.

-On y va Gèn ?

Les garçons étaient sur le point d'attaquer un apéro à 17h et elle sembla surprise que je veuille m'en aller.

-Euh...ouais.

-Tiens mon loulou.

Lénaïc se contorsionna pour extirper ses clés de voiture de sa poche et me les lança sous le regard incrédule de ma copine.

-T'as le badge pour le garage dessus.

-Merci.

Eugénie fit la bise à tout le monde et ils me lancèrent tous des regards d'encouragement quand elle leur tournait le dos.

J'étais mort de trouille.

Elle me prit la main quand on se retrouva dans la rue et ne perdit pas de temps pour rompre le silence.

-Pourquoi tu prends les clés de Len ?

Je m'arrêtais et elle se tourna vers moi.

-Eugénie.

-Oui ?

-Juliette et Len étaient invités dans un hôtel à Deauville mais ils ne peuvent pas y aller alors ils nous offrent leur week-end. Si tu veux pas y aller on y va pas.

-Pourquoi je voudrais pas y aller ?

-Avec toute cette merde.

-Tu veux y aller toi ?

-Bien sûr, je veux toujours passer du temps avec toi.

-Et bien on y va.

-On est attendus pour le dîner.

-Alors en route.

On dû passer par nos deux appartements pour récupérer des affaires avant d'aller chercher la voiture de Lénaïc.

Comme hier, je n'avais pas été très bavard, tentant d'ignorer les regard inquiets que me lançait Eugénie.

J'étais déjà mort de trouille à cause de la sortie du single, de la chanson et de l'énorme campagne d'affichage qu'on avait prévu.
L'album avançait à bon train et si je ne mettais pas un peu la charrue avant les bœufs maintenant, j'allais me laisser le temps de faire machine arrière et de repousser sa sortie d'encore un an.

Les trois dernières semaines avaient été d'enfer.
Annoncer la sortie de l'album impliquait un bon nombre de choix que je n'avais pas anticipé et je m'étais trouvé un peu coincé avec la date de révélation que je m'étais imposée.
Il avait d'abord fallu faire le design de la pochette du single puis celle de l'album puisque je voulais qu'elle soit affichée dans tout Paris.
Aimant me casser la tête, j'avais aussi décider de balancer le single avec le clip : pourquoi faire les choses à moitié ?
Qui dit clip dit : trouver un concept, une équipe de prod et un lieu de tournage puis régler les affaires de montage dans un temps impossible.
Voulant surprendre Eugénie, j'avais aussi décidé de rajouter à tout ça le fait de ne pas lui en parler ce qui avait été une vraie torture.

Elle avait dû me trouver bizarre ces dernières semaines et très absent contrairement au mois de janvier qu'on avait passé collé l'un à l'autre.

J'avais vu le clip une fois, hier matin, avant de recevoir l'appel du commissariat.

Toute la confiance que j'avais développé au cours des trois dernières semaines s'était effondrée quand l'agent de police avait lu les faits qui m'étaient reprochés. Ils avaient du me prendre pour un connard prétentieux vu la confiance avec laquelle je m'étais présenté mais j'étais très vite tombé des nues.
Je n'avais rien vu venir.

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