RAPHAËL
25 décembre 2023.
Les deux mois qui venaient de s'écouler n'avaient pas été de tout repos.
Ça n'aurait rien changé à mon quotidien de ces dernières années si ça n'avait touché que ma vie professionnelle.
J'avais repris la tournée une semaine et demi après l'avoir quittée, soit sept jours après l'avortement.J'avais été accueilli par une soupe à la grimace générale de la part des garçons qui n'avaient pas compris ma désertion mise sur le compte d'une fugue amoureuse.
Ils avaient fait la gueule, m'avaient accusé d'un manque de professionnalisme et d'implication dans notre projet commun et de tout un tas d'autres choses. Après les avoir sagement écouté me remonter les bretelles, je leur avais honnêtement avoué que je ne leur parlerais pas de ma semaine et demandé d'arrêter de me casser les couilles puisque j'étais de retour.
Piqué au vif par leurs remarques, je m'étais buté quinze fois plus que d'habitude sur la dizaine de concerts qu'il restait.
Crier sur scène était l'exutoire parfait et l'adrénaline la meilleure drogue pour oublier.Je passais des heures entières en dédicaces avant de m'enfermer dans mes chambres d'hôtel pour appeler Eugénie.
Le plus souvent elle pleurait, beaucoup, avant de finir par s'endormir d'épuisement blottie contre Berlioz. Elle me détaillait les douleurs terribles qui lui tordaient l'utérus, les migraines, les saignements et les nausées.
J'étais parti quand elle commençait tout juste à aller mieux psychologiquement. Corporellement, il lui avait fallu plus d'un mois pour se débarrasser complètement des effets secondaires.J'avais culpabilisé de reprendre la tournée comme si de rien n'était. Ça me rongeait mais je n'avais pas eu envie d'en parler avec les garçons, préférant m'enfermer dans une sorte de mutisme quitte à laisser planer une humeur bizarre pendant quelques jours.
C'était certainement ma manière de me flageller pour avoir abandonné Eugénie à "son sort" pour reprendre ma petite vie de rêve.
Lénaïc et Guillaume étaient venus me trouver dans ma chambre un soir pour faire une sorte de mise au point. Ils n'avaient rien appris mais m'avaient convaincu de les suivre en boîte où je m'étais mis une race avant de passer la nuit à pleurer tout seul dans ma chambre.
Au retour de la tournée, j'avais passé deux semaines aux petits soins pour elle ce qui m'avait revalu une crise de la bande qui ne comprenait pas pourquoi j'avais encore disparu.
La paix avait été entièrement faite chez moi lors d'une soirée entre mecs.
Ils s'étaient tous adoucis et totalement calmés après le tournage de nos deux derniers clips.J'avais crains que tout ne change dans mon couple mais notre routine s'était vite remise en marche à un détail prêt : on n'avait pas recouché ensemble.
Ça avait semblé évident au début à cause des effets secondaires puis, quand c'était passé, aucun de nous n'avait tenté quoi que ce soit.-T'es prêt ?
-Hein ?
-Tu es prêt ? Répéta Eugénie en enfilant ses boucles d'oreilles.
-Oui.
-Tes parents arrivent à quelle heure ?
-Ils ne devraient plus tarder.
-Attends. Me retint-elle alors que j'allais sortir de la chambre. C'est mieux comme ça.
Elle avait ouvert un bouton supplémentaire de ma chemise puis passé une main dans mes cheveux pour dompter une boucle avant de poser ses lèvres sous ma mâchoire.
Ses bras s'enroulèrent autour de ma taille et elle leva la tête vers moi, quêtant un baiser que je lui donnais sans hésiter.
Ma main glissa dans ses cheveux pour mieux la maintenir alors qu'elle approfondissait le baiser.

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Comète
Roman d'amourDestin : Puissance qui, selon certaines croyances, fixerait de façon irrévocable le cours des évènements. Et si c'était le destin qui avait mené Eugénie et Raphaël sur cette plage ? Et si c'était encore le destin qui les avait réunis à Paris ? Parce...