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EUGÉNIE

Comme souvent, je me réveillais la première et me glissais délicatement hors des draps pour ne pas réveiller Raphaël qui semblait plongé dans un sommeil paisible.
J'enjambais les deux peignoirs qui jonchaient le sol ainsi que la bouteille de champagne qui avait été notre dernière victime. L'appareil photo que je lui avais offert avait aussi été posé par terre au moment où les choses s'étaient réchauffées et je le ramassais avant d'aller dans la salle de bain.

Une hésitation me prit : je testais l'immense baignoire ou l'immense douche à l'italienne ?
Va pour la douche je n'étais pas vraiment d'humeur pour un bain.

Quand Raphaël m'avait proposé ce week-end j'avais eu peur qu'il n'arrive pas à décrocher et que je passe une Saint-Valentin non pas avec mon copain mais avec une porte de prison.
J'allais envoyer un message à Juliette pour la remercier du bon plan.

La pression de la douche était vraiment parfaite et des lèvres se posèrent sur mon épaule alors que je venais de mettre l'eau un peu plus chaude.

-Tu prends une douche sans moi.

-Tu dormais je voulais pas te réveiller.

Après une douche pleine de douceur, on ré enfila nos peignoirs pile au moment où l'on frappa à la porte pour nous apporter le petit déjeuner.
La desserte qui entra dans la chambre était indécemment remplie pour seulement deux personnes et le majordome coula un petit regard amusé face à nos airs ébahis avant de dresser l'immense table présente dans la suite.

-J'ai l'impression d'être dans la belle et la bête !

Il attrapa son appareil et je tapais mes meilleures poses de duchesse devant mon festin avant de nous servir deux tasses de café.

-Raphaël, je peux carrément m'habituer à vivre comme ça.

-Passer les journées à faire l'amour avec du champagne et à manger des buffets ? Je peux aussi m'y habituer.

On commença notre festin et le voile de mystère que j'avais eu tant de mal à lever hier semblait avoir reprit sa place dans sa tête.

-Il est quelle heure ? Demanda t-il.

-J'en ai aucune idée.

-T'as vue ma montre ?

-Non.

Il se leva pour la chercher.

-Elle est pas sur la table basse ?

-Non.

-A côté du jacuzzi ?

Il s'agitait dans tous les sens.

-Raph, regardes sur mon téléphone il doit pas être loin.

Il la trouva dans la salle de bain.

-Il est quelle heure alors ?

-10h15.

Je pensais qu'il allait se rasseoir pour finir son croissant mais il retraversa la chambre pour aller fouiller dans son sac à dos.

-Qu'est-ce que tu fais ? Ton café va être froid.

Mais il ne m'écoutait pas et s'asseya sur le lit avant de taper je ne sais quoi sur son clavier.
Je devais avoir l'air conne avec ma tartine suspendue entre la table et ma bouche depuis quasiment une minute.

Après un long soupir, je cru qu'il allait daigner me répondre mais, il se leva avant de déblayer la table pour poser son Mac face à moi, toujours en évitant mon regard.
J'allais lui demander une nouvelle fois ce qu'il avait mais il se rasseya avant d'appuyer sur la barre d'espace.
Je m'attardais seulement sur l'écran et une image succéda au fond noir : c'était lui !

ComèteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant