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Étendus tous les deux sur le lit, sa tête posée sur mon ventre se levait et s'abaissait sous les lents mouvements de ma respiration.
Le blanc immaculé de la chambre, combiné au lent mouvement des voilages du lit à baldaquin, créait une atmosphère d'une sérénité absolue.

Je ne savais pas depuis combien de temps on était étendus comme ça mais le gargouillement du ventre de Raphaël brisa notre silence serein.

-Tu veux boire ou manger quelque chose ?

Un léger grognement quitta ma gorge quand il se redressa.

-Je serais pas contre du coca.

Ses cheveux dans tous les sens le faisait ressembler à un gamin empli d'innocence, ce qu'il n'était absolument pas.
Il enfila son short de bain avant de descendre.
Je n'avais aucune force pour tenter de me redresser, j'avais tout donné pour me traîner jusqu'à la salle de bain avant de revenir m'étendre mollement dans les draps froissés.

Il mettait un temps fou pour revenir et je compris pourquoi en l'entendant parler tout seul : l'homme overbooké avait retrouvé son téléphone.

Il ré apparu avec un plateau chargé de gâteaux, de coca et de son fameux carnet.

-Julien t'a répondu ?

-Ouais.

Il s'échoua à côté de moi en me tendant le paquet de biscuits.

-C'est tellement beau.

-De ?

-Les rideaux, la vue sur la mer, j'ai l'impression d'être soit dans un film, soit d'être une influenceuse.

-Tu ferais un carton dans l'influence.

-J'aurais des abonnés juste parce que t'es mon mec. Et faire des placements de produit foireux non merci. Je préfère encore le chômage.

-Tu pourrais vivre à mes crochets.

-C'est un peu ce que je fais en étant ici et ça me plaît bien. Répliquais-je en mordant dans mon gâteau. Je vais changer ma bio pour "michto de Raphale"

-Je mettrais "entreteneur d'Eugénie Kersalé" dans la mienne.

-Avec le smiley qui a les dollars dans les yeux.

-Tu sais que t'es magnifique comme ça ?

Il avait toujours le don de passer du coq à l'âne.

-Avec les cheveux en bataille et mes bourrelets qui pendent parce que je suis allongée sur le côté ?

-T'as pas de bourrelets et ça te va bien les cheveux en bataille.

-A toi aussi.

-Faut que je les coupe ils deviennent trop longs.

-Ouais mais pas trop.

-Je pensais à une boule à Z.

-Ce serait dommage de massacrer tes boucles mais tu serais toujours aussi beau.

Je passais ma main sur sa joue qu'il n'avait pas rasé depuis quelques jours.

-Ça te va bien cette petite barbe.

-Tu trouves ?

-Ouais.

-J'ai tellement l'habitude de ma raser mais j'ai oublié mon rasoir à Paris.

-J'aime bien ça fait comme si t'étais vraiment en vacances.

Il rit avant de s'allonger sur le dos.
Il contemplait le plafond alors que moi je le détaillais lui.

ComèteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant