Comète

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On avait mangé nos lasagnes en parlant rap, Raphaël m'ayant expliqué plus en détails le marché en cours avec un certain Yakuza, dont je n'avais jamais entendu parler. Il m'avait aussi fait un cours technique que j'avais écouté avec la plus grande des attention.

-T'as encore faim pour un dessert ?

-Ça dépend de ce que tu proposes.

Il me suivit dans la cuisine alors que je posais nos assiettes dans l'évier et j'ouvris le frigo.

-Moelleux au chocolat ?

-Mes préférés.

-Sérieux ?

-Ça ira parfaitement avec le champagne en plus.

-Tu comptes vraiment l'ouvrir ?

Il attrapa la bouteille et entreprit de la déboucher.

-Bien sûr, n'oublies pas : conquête et pardon.

-T'es plus axé sur quel point là ?

-Je dirais que le pardon est déjà oublié pour être honnête.

-Donc maintenant tu veux me soûler pour me mettre dans mon lit ?

L'air se chargea d'un poids qui s'envola quasi instantanément quand le bouchon fut éjecté avant de rebondir aux quatre coins de la cuisine.

-Oups. Lança Raphaël. Je pensais le tenir.

J'explosais de rire et entre la vision du bouchon sautant partout et la tête de Raphaël je n'arrivais pas à me calmer.
Surtout qu'en prime, la pression avait fait déborder le champagne qui baignait en partie le carrelage de la cuisine.

-Je suis désolé.

Sa mine déconfite accroissait mon rire et je fus calmée seulement quand il eu terminé d'éponger le sol.
Je plaçais les moelleux au micro-onde et comme je n'avais pas de flûte mais des bolées (en vraie bretonne qui se respecte) ça ferait l'affaire.

On se réinstalla dans le canapé et il servit le champagne avant de me tendre ma "coupe"

-Trinquons.

-À la conquête ! Lançais-je.

On entama une nouvelle conversation au sujet du chocolat et j'étais pompette après seulement deux bolées.
Mais Raphaël nous resservait sans cesse et une fois qu'il renversa totalement la bouteille pour vider les dernières gouttes son regard accrocha le mien et ma petite voix intérieure refit surface.

Cette fois-ci ma cocotte tu vas bel et bien y passer.

Le champagne avait été prétexte à repousser le moment fatidique et nous y étions.
Je terminais de siroter mon champagne tranquillement en fixant le mouvement de ses lèvres, s'il m'avait demandé de répéter ce qu'il me racontait j'en aurais été incapable.

Je reposais ensuite ma bolée sur la table et me tournais vers lui en m'appuyant contre le dossier du canapé.

-T'as réussi à me soûler. Commentais-je.

-Ce n'était pas mon intention.

-Menteur.

Il semblait super bien calé dans le coin du canapé et je m'approchais donc pour ne pas le forcer à renoncer à son confort.

-C'était quoi la suite déjà ? Demandais-je innocemment.

Ses yeux pétillaient légèrement d'ivresse, certainement comme les miens, mais plus j'approchais et plus je voyais sa pupille se dilater d'anticipation.