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Julien, Lénaïc et Juliette étaient partis dans l'après-midi.
J'avais proposé à Raphaël de rester pour la soirée, ce qu'il avait accepté.
On avait parlé de tout sauf de cette histoire et j'avais essayé de le distraire tant que je pouvais sans grand succès puisqu'il s'était muré dans un silence pensif.

Un grand moment de gêne s'était produit quand Jeanne était rentrée mais ma sœur avait opté pour sa réaction préférée face à Raphaël : s'enfermer dans sa chambre.

On avait fini par commander deux pizzas pour regarder les Victoires de la Musique, j'avais bien évidemment  pleuré comme une madeleine devant la chanson de Camille Lellouche et Grand Corps Malade puis on était allé se coucher, Raphaël prenant soin de se tenir le plus loin possible de moi.

L'ambiance n'était pas plus détendue le lendemain matin et alors que j'allais lui demander ce qu'il avait en tête, Jeanne fit son apparition.

-Vous avez bien dormi ? Demanda t-elle en se servant une tasse de café.

-Oui. Répondis-je.

Raphaël se contenta d'un haussement d'épaules avant de sortir son téléphone.
Je remarquais du coin de l'œil qu'il venait d'ouvrir Twitter.

-Ça s'est calmé ?

-C'est pire.

Il reposa le portable sur la table mais il sonna à peine une demi seconde plus tard.

-Allo ?

-...

-Oui c'est moi.

-....

-Je suis chez ma copine je serais là dans une demi heure.

-....

Jeanne me lança un petit regard circonspect puis Raphaël se leva avant même d'avoir raccroché.

-C'était qui ?

-Le commissariat, ils veulent me ré entendre.

-Ils t'ont déjà gardé 3 heures hier.

-Ils peuvent me garder 3 jours si c'est ce qu'il leur faut pour prouver que j'ai rien fais.

Il enfila ses baskets en deux-deux.

-Je t'appelle quand je sors.

-Raph...

Il était parti.

-Comment tu peux être sûre qu'il est innocent ?

-Il me l'a dit.

-Et parce qu'il te le dit tu le crois ?

-Jeanne....

-Le fait que tu sois en couple avec lui ne te rend pas objective.

-Parce que le fait que tu le juges sans le connaître te rend objective ?

-Plus que toi.

-Donc tu partages l'avis des gens sur les réseaux sociaux qui trouvent normal de les descendre sans réelles preuves ?

-Il y a des preuves.

-Ça peut être des montages.

-Eugénie...

-Il est allé voir une fille en sortant de scène à Lyon, il a un alibi. Et même s'il n'en avait pas, personne ne mérite d'être jeté en pâture sur la place publique ! C'est à la justice de s'en occuper, pas à des petits cons qui se planquent derrière leur compte Twitter.

-Il a vu une autre fille ?

-On n'était pas ensemble.

-Un peu quand même.

ComèteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant