Comète

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EUGÉNIE

Les flots de visiteurs au musée m'épuisaient, c'était le gros inconvénient du Louvre (qui était aussi un avantage quand j'étais bien lunée) : l'exposition ne désemplissait jamais.

On était jeudi et tradition oblige, Lénaïc et Juliette organisaient une de leur célèbre soirée "rencontres de stars du moment".
C'était chez Juliette aujourd'hui, malgré ma fatigue j'allais lui rendre sa robe et surtout voir Raphaël qui ne m'avait donné aucune nouvelle depuis notre retour d'Epinal.
Il avait déjà eu des phases où il me parlait moins mais il n'était jamais allé jusqu'à me zapper totalement sans répondre à mes messages.

Le salon était bien évidemment bondé et je trouvais Clémentine dans un coin.

-Oh Eugénie !

Elle me prit dans ses bras.

-Ca me fait plaisir de te voir !

-Moi aussi.

-Attends je te saute dessus et t'as même pas posé ton sac. Je t'accompagne.

Elle glissa son bras sous le mien pour m'accompagner jusqu'à la chambre. On passa ensuite par la cuisine où elle me montra qu'elle avait fait des progrès en débouchage de bouteille.

-Je vais prendre un coca moi, je suis trop fatiguée pour boire.

-Je bois pour toi alors.

On retrouva Juliette dans le salon.

-Je t'ai rapporté ta robe, elle est dans la chambre.

-T'aurais dû la garder ! Et tu repartiras avec la Chanel aussi je peux pas la porter en tant qu'égérie Dior.

-Vos Fashion Week se sont bien passées alors ?

Elles s'étaient lancées dans le détails de leurs défilés quand Raphaël fit son apparition. Ce fut plus un passage qu'une apparition puisqu'il se contenta de poser ses lèvres sur ma joue avant de disparaître à nouveau, sans un mot.
Je fis mine d'ignorer la bizarrerie de son attitude en me replongeant dans mon écoute de Clémentine qui racontait comment elle avait failli se rétamer au défilé Versace à Milan.

-Non mais les talons de défilé c'est un enfer ! Ils les commercialisent pas parce qu'aucune femme ne peut marcher avec mais les mannequins sont pas des femmes pour eux ! Moi j'étais là, je passais après Gigi Hadid donc déjà pression de malade et ma robe était giga longue donc casse gueule, alors avec des talons de 15 cm j'étais pas sereine ! Je me suis sentis glisser et là dans ma tête c'était "Clémentine ma cocotte c'était ton dernier défilé"

J'étais morte de rire.

-J'étais la première surprise en sortant du podium d'avoir tenu sur mes deux jambes. Et là coup de grâce, Gigi m'a fait un compliment.

-Tout est bien qui fini bien.

-Je te jure j'ai vu ma vie défiler. Et comme c'était ma Fashion Week de la poisse, à Paris j'ai failli me retrouver sein nu en plein défilé Dior.

-Quand j'ai vu la bretelle tomber dans le retour j'ai demandé à l'habilleuse de me rajouter une épingle pour sécuriser ma robe. Ricana Juliette.

-Mince j'aurais vu tes seins, tu m'avais promis. Riais-je.

-Viens avec moi aux toilettes et je te les montre si tu y tiens tant que ça.

-Toi le Louvre ça se passe bien ?

-Je risque pas de me péter une cheville ou de me retrouver sein nu mais c'est chouette.

Raphaël repassa devant moi sans me calculer.
Juliette capta mon regard mais se garda de me demander s'il y avait de l'eau dans le gaz.