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RAPHAËL

Quatre jours avaient passé.
Les garçons commençaient à tous me harceler, ne comprenant pas pourquoi une fuite d'eau me prenait autant de temps. J'avais fini par envoyer un message Len lui disant juste que "je reviendrais quand je reviendrais".

Après un rendez-vous au planning familial et un rendez-vous chez une sage femme pour qu'Eugénie ait un arrêt de travail, on avait prit rendez-vous dans une clinique privée aujourd'hui pour l'avortement.

J'étais tout seul dans le lit en me réveillant, chose rare, parce qu'Eugénie était une vraie marmotte en temps normal.
Un bruit que j'avais appris à reconnaître de très loin ces derniers jours me vint du salon : un sanglot.

Ni une, ni deux, j'étais debout et la tête me tourna un instant avant de la rejoindre.

Elle venait de raccrocher quand j'entrais dans la cuisine, m'empressant de lui ouvrir mes bras pour qu'elle vienne s'y blottir.

-J'arrivais pas à le garder que pour nous.

J'embrassais le dessus de sa tête.

-J'ai appelé ma mère.

Je me crispais un peu.

-J'étais obligée de lui dire. J'arrive pas à me défaire que je suis une gamine qui a fait une bêtise et on a besoin d'un adulte pour nous aider.

-Tu as bien fait.

Si ça la rassurait, je supporterais le regard réprobateur de sa mère.

-Tu ne m'en veux pas ?

-Jamais.

Ça me broyait assez le cœur de la voir dans cet été là depuis cinq jours, il n'y avait aucune place pour de la rancœur. Enfin si, mais contre moi pas contre elle.

-Je lui ai demandé de venir.

Mes bras se resserrèrent autour d'elle en sentant l'humidité de ses larmes contre mon torse.

-C'est bientôt fini.

-Ce qui veut dire que tu vas repartir.

-Je ne repartirais que quand tu ne pourras plus me voir et que tu me demanderas de m'en aller pour avoir la paix.

-Tu repartiras jamais alors. Mais les garçons ?

-Je leur ai dis que je reviendrais quand je reviendrais.

-Tu sais que ça ne va pas les empêcher de te poser des questions.

-Je m'en fou de leurs questions.

-On voulait le garder pour nous mais je pouvais pas le cacher à ma mère. Je ne peux pas faire ça sans elle.

-On fera tout comme tu le veux mon cœur.

-Je ne peux pas le faire sans toi non plus tu sais.

-Je sais.

-Tu viens avec moi à la douche ?

C'était comme ça depuis quatre jours, on ne faisait rien l'un sans l'autre et si je m'éloignais d'elle plus de trois minutes, elle m'appelait dans tout l'appartement.
On était sortis juste pour faire quelques courses et je ne sais pas par quel miracle on avait croisé aucun fan.

Après la douche, on se vautra en peignoir sur mon lit jusqu'à ce qu'on doive s'habiller quand sa mère sonna à l'interphone.

Une boule de stress s'installa dans mon estomac quand elle passa le pas de la porte. Elle s'empressa de prendre sa fille dans ses bras qui s'effondra à nouveau.

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