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"De : Raphaël 🥰
Alors cet entretien ?
Je bosse chez Len si tu veux passer 🖤"

Je sortais du Louvre et m'engouffrais directement dans le métro pour aller chez Lénaïc.
Deux semaines étaient passées depuis la Saint-Valentin et c'était ma dernière chance de voir Raphaël avant qu'il ne parte en tournée après demain alors j'allais bien évidemment aller passer quelques heures à entendre parler de rap pour mériter une bonne soirée en amoureux.

Je répondis aux messages de ma mère et des filles demandant comment c'était passé mon entretien avant d'arriver devant l'immeuble de Lénaïc.
J'avais finis par mémoriser le code en ayant vu Raph le faire un jour pour éviter de me geler le cul le temps que quelqu'un daigne répondre.

Brian m'ouvrit la porte.

-Salut jeune demoiselle.

-Ça va Brian?

Le salon était vide, c'était la première fois que je voyais l'appartement de Lénaïc si vide et je me rendis compte d'à quel point il était grand.

-Ton Jules est dans le studio.

Il se trouvait dans la petite cabine alors que Medhi et Lénaïc étaient penchés sur tout un tas de boutons devant un écran d'ordinateur.

-Hey ! On est à toi dans deux secondes il a bientôt fini sa prise.

Je m'asseyais patiemment dans le canapé et l'écoutais rapper. Sa voix était très éraillée et j'imaginais sans peine qu'il bossait sans relâche depuis plusieurs jours.
Je ne voyais pas son visage à cause de sa casquette mais j'imaginais une nouvelle fois les cernes sous ses yeux.
On ne s'était pas vus de cette dernière semaine et à en juger aux messages que j'avais reçu de sa part à toute heure du jour et de la nuit, il n'avait pas beaucoup dormi.
Le rythme qu'il s'était imposé depuis le 1er janvier avait volé en éclat depuis le scandale d'agression sexuelle, malgré les certitudes qu'il dégageait après notre week-end et le message qu'il avait posté, cette histoire le rongeait encore bien plus qu'il ne le laissait paraître et se noyer dans le boulot semblait être le seul moyen de s'empêcher de cogiter.

-Bonjour amour.

Je relevais la tête vers son sourire, qui, additionné à sa voix abîmée envoya directement des signaux dans mon bas ventre.
Il me tendit sa main que j'attrapais pour m'aider à me relever avant que ses lèvres ne capturèrent les miennes possessivement. Ce n'était pas seulement un baiser de manque, j'y lisais aussi une forme de détresse et s'il n'y avait pas eu trois de ses copains dans le studio, il m'aurait certainement étendue sur le canapé dans la seconde.

-Ton entretien alors ?

Ses bras restèrent fermement noués autour de moi, j'en profitais pour lui retirer sa casquette pour passer mes doigts dans ses cheveux.

-J'ai l'impression que ça s'est bien passé, ils doivent me recontacter dans la semaine.

-T'es contente ?

-J'essaye de ne pas trop m'emballer. Guide pour la nouvelle expo du Carrousel ça me paraît encore un peu improbable.

-C'est quoi l'exposition ?

-La mécanique de la passion au XVIII ème siècle.

-Intéressant, j'ai hâte d'entendre ton petit discours.

-Si ils m'embauchent, ce qui n'est pas encore sûr.

-Salut Eugénie sinon.

-Bonjour Lénaïc.

Raphaël ne semblait toujours pas enclin à me lâcher.

-Salut Medhi.

Je voulus ajouter une banalité mais Raphaël m'embrassa ce qui me fit rire.

ComèteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant