Destin : Puissance qui, selon certaines croyances, fixerait de façon irrévocable le cours des évènements.
Et si c'était le destin qui avait mené Eugénie et Raphaël sur cette plage ?
Et si c'était encore le destin qui les avait réunis à Paris ?
Parce...
-Tu sais que tu peux sortir ton second degré de ta valise Sab.
Notre week-end commençait bien. On avait toujours rêvé de visiter les musées madrilènes et par un magnifique hasard des calendriers, on s'était toutes les trois retrouvées avec un trou de quatre jours nous permettant de concrétiser notre rêve. A peine descendues de l'avion, on se rendit dans le Airbnb qu'on avait loué pour poser nos valises avant d'aller manger un morceau puis de se rendre au Louvre espagnol : le Prado.
J'étais surexcitée. J'avais lu et relu le livre que Raphaël m'avait offert sur le musée au point que je connaissais déjà la majeure partie des œuvres par cœur.
-Gèn si tu nous fais ton numéro de guide touristique je t'abandonne. Me prévint Sabrina.
-Fais la maligne, si tu ne dors pas chez moi à Paris t'es à la rue.
-Bah moi je te le demande alors.
-Je savais que j'aurais dû venir ici avec Raphaël.
-S'il ne t'avait pas abandonné il se serait fait un plaisir de venir.
-Il ne m'a pas abandonné.
-T'as dû lui faire trop de visites guidées.
Elles se marrèrent.
-Vous savez pas ce que vous allez rater à ne pas vouloir de mes explications.
-J'ai assez bouffé de Velasquez pour une vie entière pendant la licence.
J'adorais Velasquez, mais je ne fis pas de commentaire. Tout comme le temps de notre visite. Je passais de longs moments devant certains tableaux pour apprécier les détails invisibles sur les photographies dans les livres. Les coups de pinceaux, les reflets de la peinture dans les motifs, je me délectais de ces petits bonus en silence pour ne pas perturber mes deux accompagnatrices. Les espagnols avaient une règle qu'ils s'appliquaient à faire appliquer : pas de photos. La salle des Ménines était bondée mais contrairement aux visiteurs du Louvre face à la Joconde, les gens regardaient les tableaux avec leurs yeux et non à travers leur écran de téléphone.
On s'aventura ensuite dans les galeries de Goya, que préférait Sabrina. Même si elles ne voulaient pas de moi comme guide, on était toutes les trois passionnées par l'art et on s'arrêtait devant certains tableaux pour les commenter et lancer des débats sur tel ou tel type de peinture ou de représentation. On se prit une claque en arrivant devant un tableau immense. "Exécution de Torrijos et de ses compagnons sur les plages de Malaga" du peintre Antonio Gisbert Pérez.
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