Chapitre 57

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Les jours suivants, il ne se passe malheureusement pas grand-chose sur le site de rencontre. Je continue à « prospecter » mais rien. Aucune réponse. Ça me désespère un peu et pour ne rien arranger, je m'ennuie beaucoup. D'autant que tout le monde est parti en vacances, je n'ai rien à faire de mes journées, c'est terrible ! Et franchement, l'appel de la chair commence à me travailler sérieusement. J'en arrive à attendre le moment de me coucher, et même à le considérer comme le meilleur de la journée ! Pourquoi, à votre avis ? Bien vu, c'est le moment où je me soulage mes envies dévorantes de plaisir. J'aime bien alterner les « visions » quand je me caresse. Ce soir par exemple, je jette mon dévolu sur Coralie et son petit cul que j'aime tant, puis sur Célia, qui m'a tant fasciné lorsque je l'ai rencontrée en colo il y a deux ans. Le fait de ne pas avoir couché avec elle m'avait un peu frustré sur le moment, et ladite frustration ne s'est jamais réellement effacée. Le désir augmente du fait de mon état de misère sexuelle.

Je revis la scène où elle m'avait éconduit, mais en faisant bien en sorte qu'elle se montre bien plus docile et accueillante. Je caresse les mémorables seins de la belle Toulousaine, les soupèse et m'en régale avec la langue, sous ses gémissements excitants. Je frotte mon engin contre ses tétons, puis elle m'offre une branlette espagnole. Ma queue est aux anges, si bien entourée ! Je fais un petit cunni à la belle, avant que celle-ci ne me prenne en bouche, puis je la pénètre, tout en lui caressant les fesses et les cheveux, jusqu'à la jouissance mutuelle... qui se révèle évidemment solitaire. Y a pas à dire, le sexe, c'est quand même autre chose à deux ! L'odeur du corps féminin, les gémissements, les caresses intimes, les baisers fougueux, le fait de serrer dans ses bras la fille après l'acte... Même quand les sentiments ne sont pas au rendez-vous, tout cela est infiniment plus intense qu'une vulgaire branlette. Mais bon, quand on n'a que sa main à disposition...

Je me demande après cette amère jouissance ce qui m'attend sur le site. Peut-être que demain une sublime créature viendra me parler, ce serait le coup de foudre et le début d'une merveilleuse histoire... Mais en ai-je réellement envie ? Rien n'est moins sûr. En ce moment, je privilégierais plutôt une multitude d'aventures coquines pour le plaisir des sens dans un respect mutuel. En tout cas je suis à des années-lumière de ces deux scénarios. Dans ce petit moment de déprime, je me prends à regretter plusieurs moments bien sympas en compagnie des filles que j'ai rencontrées ces dernières années. Il y a beaucoup de moments que j'ai adorés avec Coralie, mais celui qui m'a le plus marqué, assez curieusement, c'est le début de la semaine de la colo, à la cantine. Alors que je ne la connaissais pas encore, elle m'avait fait coucou et souri quand j'avais croisé son regard. Ça n'a l'air de rien mais ça m'avait fait chaud au cœur (et pas que...) car je ne m'y attendais pas, pensant que je ne l'intéressais pas. Et quand je pense avec le recul à tous les délicieux moments que ce petit moment présageait...

Quant à la belle Lisa, j'avais beaucoup apprécié ce moment à la gare, où je la tenais par la taille (voire plus bas...) devant tout le monde, me remémorant avec fierté la toute première fois que j'avais passée avec elle la nuit précédente... Et dans un registre encore différent, j'ai comme vous le savez beaucoup été marqué par Lola. Là encore, c'est un moment en apparence anodin qui sort du lot : celui de la fin de notre premier rencard. Lorsque je l'avais raccompagnée jusqu'à la bouche de métro, elle m'avait adressé un sourire merveilleux, plein de douceur, de délicatesse, d'amour et de désir... C'était d'autant plus beau que j'ai su à ce sourire que la balle était dans mon camp, que Lola pouvait dès ce moment être à moi si je le souhaitais. J'avais choisi d'attendre la fois suivante pour l'embrasser et le choix était le bon : pendant la semaine entre les deux rendez-vous, je me souviens comme si c'était hier de mon état d'euphorie rêveuse... Tout cela pour dire que la solitude commence à me peser réellement, sexuellement mais aussi affectivement. J'ai besoin de me sentir important, désiré, et de cette adrénaline si particulière. Bref j'ai besoin de vivre.

Et cette adrénaline, j'ai l'occasion d'en goûter ne serait-ce qu'une simple pincée dès le lendemain, car je suis enfin en contact avec une fille du site ! C'est une brune de mon âge, plutôt jolie d'après ce qu'en disent ses photos. Et elle a l'air plutôt sympa, avec ça. On discute sur le chat et par textos. On décide après quelques jours d'échange virtuel de se voir en vrai. Je l'invite à prendre un verre. On se donne rendez-vous en milieu d'après-midi. Le stress ! Dès l'heure précédant le rencard, je commence à sentir moitir mes mains. Je ne sais pas qui est allé pêcher qu'Internet était fait pour les timides, mais je peux vous dire qu'il n'en est rien. En fait, c'est fait pour les timides uniquement pour l'étape « virtuelle ». Derrière son écran, on peut se lâcher, balancer des vannes, des conneries ou même des messages subliminaux, à double-fond coquin... Mais dès que les choses se précisent ça se complique sérieusement. Déjà qu'un rencard « normal » est stressant, ici c'est encore bien pire, car on ne connaît pas la fille. Et un rencard normal, tu le proposes car tu sens qu'il se passe quelque chose, dans le regard, les propos, l'attitude. Tu te dis, à juste titre ou non, que tu as une « touche » et tu proposes le rendez-vous car tu sens qu'une ouverture est possible. C'est beaucoup moins le cas ici.

Certes cette fille n'aurait pas accepté le rendez-vous si elle n'appréciait pas un minimum ma photo, mais tout reste à faire. Et encore faut-il dans un premier temps que la fille soit là, ce qui n'est pas le cas pour le moment... J'ai eu le malheur de lui proposer de nous rencontrer dans une place à forte affluence, et à chaque fois que je vois une fille brune d'à peu près mon âge, je me demande si c'est elle. C'est horrible, mais lorsque je vois une fille pas très jolie, je prie pour que ce ne soit pas elle... Et a contrario, quand je vois un canon, je souhaite de tout mon cœur qu'elle vienne me demander : « C'est toi Paulo ? ». À un moment une fille super canon pouvant correspondre au profil regarde dans ma direction. Visage d'ange, seins appétissants, fesses bien moulées. Elle me sourit et me fait coucou... Je me dis « Je rêve, c'est pas possible que ce soit elle »... et j'ai bien raison, car la demoiselle regardait en fait son copain, juste derrière moi... Je ne vous raconte pas la tête que j'ai dû faire quand elle a foncé sur lui pour l'embrasser à pleine langue... En plus le mec ne se gênait pas pour tâter les courbes voluptueuses de la déesse...

Au bout de dix interminables minutes d'attente, j'ai déjà eu dix fois la tentation de partir. Au moment même où je suis sur le céder à cette tentation, la « netgirl » arrive enfin et s'excuse de son petit quart d'heure de retard. Elle est un peu moins bien que sur la photo, mais pas mal quand même. On prend un verre. Je ne sais pas si vous avez vu ce sketch interprété par la sœur d'Alexandra Lamy et un humoriste sosie de je ne sais plus quel footballeur, mais c'est exactement ça. Dans le sketch, les deux persos, qui se sont rencontrés sur le net, n'ont rien à se dire « en vrai ». Eh bien on est en plein dedans. Autant on pouvait parler de manière relativement fluide par textos, autant chacun de nous est réservé, pas tout du tout à son aise. Le courant ne passe pas. Les conversations sont bateau, sans âme, sans saveur, sans complicité. Il n'y a rien de naturel là-dedans... Bien sûr tout le monde n'est pas aussi timide que moi, mais c'est à se demander comment des couples peuvent se former de cette façon. En plus c'est bête, car si j'avais rencontré cette fille dans d'autres circonstances, plus naturelles, peut-être que ça aurait fonctionné entre nous, sait-on jamais. Mais là, en tout cas, c'est un vrai désastre, et je pense que la fille le ressent également. Finalement je règle les consos et on s'en va. On se fait la bise en se disant « On reste en contact ? », sans y croire une seconde d'un côté comme de l'autre... J'en connais un qui va encore faire l'amour tout seul, ce soir...

Des vacances et du sexe (Les aventures de Paulo)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant