Chapitre 108

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Et j'en parle donc à ma petite Lola. Elle semble étonnée, mais se dit d'accord. Mais juste une fois, précise-t-elle, il faut bien garder un peu de mystère, tu ne crois pas ? Pas faux, lui réponds-je. Elle me propose de « coucher » tout cela par écrit : elle m'enverra donc le compte rendu par mail... Celui-ci se fait attendre plusieurs jours, et dès que je le reçois, inutile de préciser que je me précipite dessus. Je commence donc la lecture :

« Le garçon dont il est question s'appelle David. Il est à un de mes cours de rattrapage de cet été. On a vaguement fait connaissance les premiers jours, mais c'est au bout de plusieurs semaines, lorsqu'on a dû faire un exposé ensemble, que l'on s'est vraiment rapprochés. À vrai dire c'est plus lui qui s'est rapproché de moi. Apparemment je ne le laisse pas indifférent, et je dois avouer qu'il y a aussi un peu de vrai dans la réciproque. Jusqu'ici on s'est seulement vus à la fac, mais pour mieux travailler l'exposé, je l'ai invité chez moi. Je me suis habillée pour cette occasion de manière « normale » : ni comme un sac, ni de façon aguicheuse. Comme je suis d'habitude, en fait. Sur mon bureau trône une photo où on me voit, tout sourire, avec mon Paulo. David me demande :

« - C'est ton copain ?

- Oui ! C'est mon chéri !

- Mince, ça m'aurait étonné aussi...

- Quoi donc ?

- Tu sais bien : qu'une si jolie fille soit célibataire...

- Tiens je t'imaginais plus original comme dragueur (clin d'œil)

- Il faut croire que tu me fais perdre mes moyens (clin d'œil). J'en conclus donc que je n'ai pas d'illusions à me faire à ton sujet ?

- Pas sur le plan amoureux en tout cas.

- Seulement sur un plan amical alors ? Ou alors aussi, éventuellement, sur un plan, disons, « entre deux » ? »

Je lui adresse un sourire que j'espère efficace, et lui réponds :

« - I repeat : pas sur un plan amoureux.

- Ça me va très bien à vrai dire. Pour te raconter ma vie, moi aussi j'ai quelqu'un. J'y tiens beaucoup, mais comment dire ? Elle est à 10.000 km, et je ne la revois pas avant de longs mois. Et certaines sensations commencent à me manquer, si tu vois ce que je veux dire !

- Non je ne vois pas du tout ce que tu veux dire (clin d'œil). Bon, on s'y met un peu ? Parce qu'on a quand même du pain sur la planche, là !

- C'est vrai. C'est bien dommage d'ailleurs...

- Eh oui, dans la vie on ne fait pas toujours ce dont on a envie. »

Du coup on se met à bosser. Assez sérieusement, d'ailleurs. Et pendant un temps assez long. Vers minuit, on relit un peu nos notes, côte à côte, assis sur le lit, assez près l'un de l'autre. Je commence à fatiguer, et je l'exprime ostensiblement, en posant rapidement ma tête sur son épaule, ce qui le déroute un peu. Mais avant qu'il n'ait le temps de faire quoi que ce soit, je relève la tête et lui dis :

« - J'en peux plus. On terminera demain.

- J'ai un peu la flemme de rentrer, moi. Je peux passer la nuit ici ? En tout bien tout honneur, bien sûr.

- Oui bien sûr, surtout avec un seul lit ! Je crois plutôt que si tu restes ici, ça risque d'être en tout mal tout déshonneur ! Il vaut donc mieux que tu t'en ailles, l'objectif pour l'instant est de boucler cet exposé.

- Et une fois qu'on l'aura bouclé ?

- On avisera. Bon, pour te donner un petit indice, disons que je pense que je ressentirai peut-être le besoin de me changer un peu les idées.

- Ah ah, attention ! C'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd ! »

Puis on se dit au revoir, en se faisant la bise lentement. Un rapide coup d'œil à son entrejambe me confirme qu'il ne semble effectivement pas indifférent à l'idée de rester à la maison cette nuit...

Des vacances et du sexe (Les aventures de Paulo)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant