Chapitre 135

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 « - Qu'est-ce qu'il y a, Lola ?

- Ce n'est pas facile à dire. Mais je n'ai pas trop le choix. Par respect par rapport à toi, il faut que je te le dise.

- Parle, s'il te plaît !

- J'ai rencontré quelqu'un...

- Rencontré dans quel sens ?

- Dans le sens... sérieux.

- Aïe... (je reste stupéfait pendant plusieurs secondes). Ça me fait mal ce que tu me dis... mais...

- Mais ?

- Mais au fond, je suis un peu soulagé.

- Tu veux dire que... ?

- Oui. Moi aussi. Je vis quelque chose de sérieux avec une autre fille. Finalement c'est bien que tu en parles. De mon côté si je n'en ai pas parlé, c'est que je ne t'ai pas non plus franchement oubliée, loin de là. Mais je crois bien que ça s'impose : on habite à des milliers de kilomètres et on a trouvé l'amour ailleurs. Ça me crève le cœur de dire ça, mais je pense qu'on ne peut pas continuer à vivre notre histoire dans ces conditions.

- Je pense la même chose, Paulo. Moi aussi je suis touchée, pour ne pas dire plus, à la perspective de cette rupture, mais j'y ai beaucoup réfléchi de mon côté. Il n'y a pas vraiment d'autre solution. Et le fait que tu aies toi aussi trouvé quelqu'un renforce ma conviction à ce sujet. Ça rend les choses un peu moins difficiles...

- Un peu seulement, alors... Même si je suis un peu soulagé, je suis terriblement ému, Lola ! On est en train de rompre, tu te rends compte ? » (je la serre alors dans mes bras pendant plusieurs longues secondes, puis je réalise que quelques larmes sont parvenues à s'échapper de son cœur endolori). Je suis d'ailleurs moi-même au bord de craquer... Mais je finis par reprendre un peu le contrôle et lui demande :

« - Mais au fait... tu veux dire que tu es venue jusqu'ici pour rompre ?

- Pas vraiment en fait. J'avais quelque chose d'important à régler, du coup je suis là toute la semaine. Mais je me suis dit que c'était l'occasion idéale pour ça. C'est quand même mieux que de rompre par cam, non ?

- Oui tu as raison. C'est mieux de se voir. Tu dis que t'es là toute la semaine ? Ce serait pas mal qu'on puisse se revoir en fin de semaine alors. Là j'avoue que je ne suis pas trop d'humeur à parler de tout ça. Il faut que je digère un peu. Mais j'aimerais qu'on se prenne un peu de temps pour parler de notre relation. Je n'en reviens pas qu'une telle page se tourne Lola... Il y a trop de choses dans ma tête...

- Pareil Paulo... C'est dur pour moi aussi, tu sais. Si tu le veux bien, on peut se voir samedi prochain. On passera l'après-midi ensemble, ça nous laissera le temps de parler de tous les beaux moments qu'on a pu vivre, et qu'on essaie peut-être de s'expliquer ce qui n'a pas fonctionné. T'es d'accord ?

- Bonne idée Lola. D'ici là j'aurai un peu digéré. On aura les idées un peu plus claires. Bon tu m'excuseras mais je crois bien que je vais pleurer, et mon ego démesuré ne veut pas que tu assistes à ça (clin d'œil). Allez j'y vais. » Je lui fais tendrement la bise (première concrétisation de notre retour à la case « amitié ») et je pars. Je lâche quelques larmes évidemment (mon ego démesuré, toujours lui, m'oblige à rester mesuré à ce sujet). Et j'attends ce samedi, qui va je pense être un drôle de moment passé ensemble.   

Des vacances et du sexe (Les aventures de Paulo)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant