Chapitre 29

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Le lendemain au réveil, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter au sujet du déroulement de la journée, en particulier de la réaction de Célia. Comment celle-ci va-t-elle se comporter à mon égard, après le malaise d'hier soir ? Je descends prendre le petit déj et vois Édouard, déjà installé et occupé à engloutir ses tartines.

« - Hey Paulo, ça va ? J'ai une de ces dalles ce matin. Il faut dire qu'avec ce que j'ai fait avec Caro cette nuit ... Au fait, ça s'est bien passé avec Célia ? Elle n'est pas avec toi ?

- Ben en fait, c'est un peu plus compliqué que ce que je pensais, et...

- Ah là voilà ! quand on parle du loup... »

Effectivement Célia se dirige vers notre table. Jusqu'au bout je pense qu'elle va me snober et choisir une table voisine, mais non, elle s'installe bien à la nôtre. Mieux : elle s'assoit même, à ma grande surprise, à côté de moi. « Alors, tu ne me dis pas bonjour ? », me dit-elle avec un sourire. « Si bien sûr », lui réponds-je avant de l'embrasser tendrement. C'est sans doute le meilleur baiser que nous avons échangé jusqu'à présent. Il faut dire que je savoure ce doux contact buccal à partir du moment où je pensais que je n'en aurais peut-être plus jamais avec elle. C'est un beau baiser de quelques secondes qui se termine par un tendre smack puis un sourire complice. Je lui chuchote « p'tit cœur » à l'oreille, et pose ma main sur sa cuisse. Un vrai bonheur. On mange avec appétit, et plus tard dans la matinée, on discute de tout ça.

« - J'ai beaucoup souffert hier, me dit-elle. Quand tu m'as un peu brusquée j'ai eu l'impression de revivre la scène avec l'autre con. Et quand tu m'as dit que tu avais une copine à Paris, ça a aussi été très dur, même si je m'en doutais un peu. Mais j'ai aussi réfléchi au fait que tu n'étais pas comme mon ex : même si tu m'as un peu brusquée, tu t'es ensuite rattrapé, et tu as en plus joué la carte de la sincérité en me répondant honnêtement (même si j'aurais préféré que tu sois célibataire). Et puis je tiens beaucoup à toi, je dois le reconnaître.

- J'en suis ravi, tu sais. J'ai mal dormi de ce qui s'est passé hier.

- Moi aussi, je suis très heureuse avec toi tu sais. Mais je préfère être claire avec toi, Paulo : on ne couchera pas ensemble, je ne me sens pas prête.

- Pas de problème, bébé : comme je te l'ai dit hier, j'en ai envie, mais je saurai faire avec, ou plutôt sans. L'important c'est qu'on soit ensemble ! »

Ce n'est pas une phrase toute faite, je le pense vraiment. Certes, c'est une grande frustration de côtoyer une fille au corps si fascinant, mais j'arrive globalement à me satisfaire de l'embrasser (activité fort agréable qui nous occupe beaucoup), de la prendre dans mes bras (c'est une fille très câline) et, aussi, de la peloter un peu de temps à autre : il m'arrive régulièrement de lui caresser les seins lorsque je l'embrasse dans l'intimité.

Malheureusement, la fin de la semaine arrive trop vite à notre goût. On est déjà samedi, jour de départ de la plupart des jeunes, dont Célia, Édouard et sa copine Caro. C'est déjà l'heure du départ. J'accompagne ma belle jusqu'au car qui est chargé de la ramener à Toulouse, ma main dans la sienne, mon autre main occupée à porter sa valise, que je mets dans la soute à bagages. Depuis quelques minutes, elle ne dit plus rien. « Tu vas tellement me manquer », finit-elle par me dire en se serrant contre moi un long moment. Je l'entends renifler : je devine que ma belle est en train de pleurer, ce qui se confirme quand elle se libère de mon étreinte. La voir en pleurs me touche beaucoup (et me flatte aussi : je dois reconnaître, même si ce n'est pas forcément le moment opportun, que c'est toujours bon pour l'ego !). S'ensuit un long et beau baiser, où chacun joue intensément avec la langue de l'autre, et où l'on se serre très fort, mes mains sur ses hanches, et ses bras autour de mon cou. Au moment où le car klaxonne pour dire que tous les passagers doivent prendre place, on termine notre baiser, on reste face à face, les mains dans les mains, avant que je lui réponde : « toi aussi tu vas me manquer, mon bébé » et la gratifie d'un dernier smack. « Je t'écrirai, mon amour ! », me dit-elle avant de s'installer dans le car, qui finit par partir, et je vois la silhouette de Célia me distribuant des baisers à distance s'éloigner peu à peu...

C'est à ce moment qu'Édouard vient à ma rencontre :

« - C'est émouvant, hein, moi aussi j'ai fait mes adieux à Caro. Je vais d'ailleurs devoir moi aussi y aller, le rassemblement pour le train est pour très bientôt. En tout cas, nos conversations métaphysiques vont beaucoup me manquer, mon pote. J'essaierai de monter sur Paname d'ici le mois de septembre. Ça pourrait être bien sympa de se faire une petite virée, tu crois pas ? En tout cas, profite bien de ta deuxième semaine de vacances, mec. T'as bien de la chance, je serais bien resté aussi. Il va y avoir des gens nouveaux, des filles nouvelles... Je t'envie, mec ! Allez à plus, cher Paulo !

- A bientôt ! Je compte sur toi pour me rendre visite à Paris, alors ! »

Et voilà, tout le monde est parti, je suis quasiment l'un des seuls à rester au centre. Je dois dire que prendre dans mes bras ma petite Célia me manque assez, même si je ne peux m'empêcher de penser à la nouvelle semaine qui s'annonce, et d'espérer qu'il y aura une petite nana tout aussi douce et sexy que ma Toulousaine, mais peut-être aussi, dans l'idéal, un peu plus... libérée... J'espère, j'espère...

Des vacances et du sexe (Les aventures de Paulo)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant