Chapitre 5

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Je me réveille le lendemain en réalisant que c'est le jour J. La belle Lisa, si ce qu'elle m'a dit est vrai, va me dépuceler dans la soirée. Je suis à la fois débordant d'excitation et mort de trouille. Car en admettant qu'elle me rende visite ce soir comme elle me l'a promis, il va falloir que je sois performant. Et quand je me mets à imaginer le nombre de mecs qui ont dû défiler dans son lit, la frousse se transforme quasiment en panique. D'autant que c'est le dernier jour de vacances. Demain c'est déjà le départ. Aujourd'hui est donc le dernier jour où je pourrai avoir une relation privilégiée avec elle. A notre retour à Paris, même si nous y habitons tous les deux, chacun vaquera de nouveau à ses occupations habituelles (surtout elle, qui est j'imagine bien plus overbookée que moi).

Et dans la journée, qu'est-ce que je vais lui dire, à la belle ? Dois-je tenter de faire l'indifférent, ne pas aborder le sujet, bref faire comme si de rien n'était, ou faut-il plutôt jouer la carte de la dérision, en y faisant référence avec humour ? L'après-midi se passe en douceur, je pars en ville avec les parents. Cette escapade me permet de me changer les idées. Et nous dînons tous les six (elle, moi et nos parents respectifs) au restau. La belle Lisa, dans la mesure où la température commence à se rafraîchir, a mis un pull-over. Mais pas n'importe lequel, s'il vous plaît : un pull qui moule délicieusement son harmonieuse et volumineuse poitrine, et qui de surcroît lui laisse les épaules à l'air, détail sensuel qui m'a toujours fait fondre. Bref, Lisa est plus que jamais excitante ! Et je peux d'autant mieux l'admirer qu'elle est installée juste en face de moi.

Mais je suis cependant assez décontenancé. Lisa n'a strictement fait aucune référence, implicite ou explicite, à sa « visite » de ce soir, ce qui installe définitivement le doute dans mon esprit. Pourtant Dieu sait que je suis aux aguets ! J'ai scruté son comportement, attendant le moindre signe de sa part. Pourtant ce dîner, ne se situant que quelques heures avant « l'heure H », était le moment propice pour m'envoyer un petit signal. Et en plus, comme je l'ai dit, la belle était assise juste en face de moi ! Bien sûr, je ne m'attendais tout de même pas à ce qu'elle mange devant moi un éclair au café de façon (s)explicite, en me jetant un regard chargé de concupiscence et en poussant des petits gémissements. Même si cela ne m'aurait, je dois l'avouer, pas déplu, et malgré ma grande propension à la rêverie, je suis encore assez lucide pour faire la distinction entre mes fantasmes libidineux nourris de films « adultes » et la (dure) réalité. Mais j'attendais peut-être des allusions ou « private joke » du type : « mange bien, prends des forces, tu vas en avoir besoin pour... le départ demain ». Ou encore, en rêvant un peu, qu'elle me caresse mon entrejambe sous la table avec son pied. Même si cela relève là encore davantage du fantasme, je l'en sens dans l'absolu tout à fait capable... Je l'imagine aisément frotter mon pénis bien dur avec son pied tout en continuant avec le plus grand sérieux à débattre sur les défaillances de la politique extérieure du pays. Quoi qu'il en soit, c'est le néant total. Rien à me mettre sous la dent.

Nous revenons. Je rentre dans ma chambre. Passé 23h, je consulte frénétiquement ma montre. Je fais mes valises histoire de penser à autre chose, mais l'affaire est vite réglée, et les nullités qui passent à la télé ne parviennent pas à me changer les idées. 23h30. Rien. 23h40. 45. 50. Nada. Je suis stupide. Comment ai-je pu croire à ses sornettes ? Elle jouait avec moi, c'est évident. Je le vis avec un grand désappointement, mais aussi, je dois l'avouer, un certain soulagement : ce stress continu commençait à me peser, à l'image de mes mains moites dû au « trac ». Mais pile au moment où je commence à me déshabiller, j'entends le son magique tant attendu : « toc, toc ».

« - C'est moi. Lisa.

- Entre, c'est ouvert.

- Ça va ? Je t'ai senti un peu distant aujourd'hui. Allez, je vais te détendre un peu.

- Attends. Je veux savoir pourquoi tu fais ça.

- ??

- Pourquoi veux-tu coucher avec moi, alors que tu pourrais avoir tellement d'autres mecs, plus âgés, plus expérimentés, plus séduisants ? Je psychote peut-être pour rien, mais je ne peux pas m'empêcher de trouver cela étrange.

- Tu ne penses quand même pas que je cherche à te piéger ? Tu veux savoir pourquoi j'ai envie de coucher avec toi ? D'accord. Déjà, j'aime le sexe, et je te trouve plutôt mignon. Ensuite, je sais que tu en as envie. Beaucoup plus encore que les mecs plus âgés et expérimentés. Et le fait que tu en aies envie me donne encore plus envie. Il y a aussi le fait que j'ai envie de te faire progresser. Tu passes beaucoup trop de temps à rêvasser dans ton coin, et pas assez à vivre. Et enfin parce que j'ai de l'affection pour toi. Tu n'es pas macho comme les autres. Il y a une candeur et une sensibilité en toi que j'apprécie. Bon on passe aux choses sérieuses ? Regarde comme je me suis faite belle pour toi. Un petit décolleté rien que pour toi et un pantalon moulant, qu'en dis-tu ? Alors on commence ?

C'est vrai qu'elle s'est faite belle. Enfin, devrais-je dire : encore plus belle. Car Lisa est séduisante en toutes circonstances. Le fait est que je l'admire plus encore que d'habitude, ce qui n'est pas peu dire. Cela est autant dû au caractère à la fois élégant et terriblement sexy de sa façon de s'habiller (notamment un merveilleux décolleté plongeant, qui a pour effet « pervers » que je passe plus de temps à mater ses seins que ses beaux yeux, lesquels ne manquent pourtant eux non plus pas d'attrait). Le contexte y est également pour quelque chose. Savoir par exemple que je vais bouffer les seins que je suis en train d'admirer rend encore plus désirable son corps divin.

Comprenant que je suis quelque peu tétanisé par la situation, elle décide de prendre les choses en main. Elle approche ses lèvres des miennes, pour un premier baiser chaste, mais nos langues s'en mêlent (s'emmêlent) vite, et je sens que je suis le point de passer un moment que je n'oublierai jamais...

Des vacances et du sexe (Les aventures de Paulo)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant