Des vacances et du sexe (Les aventures de Paulo)

Chapitre 99

Les jours suivants, j'essaie de recontacter Lola, mais comme je m'y attends, elle ne me répond pas. Comment lui en vouloir ? Qu'est-ce qui m'a pris de lui parler comme ça ? J'étais en train de filer le parfait amour avec elle, et voilà que je fiche une nouvelle fois tout par terre. Je me désespère, parfois... Il faut dire que ce n'est pas facile d'imaginer sa dulcinée dans les bras d'un autre, mais ce n'est pas une raison ! Honnêtement, je me demande comment je vais arranger le coup... J'essaie de l'appeler, mais impossible de la joindre... Du coup je lui laisse des messages, où je m'excuse et lui explique à quel point elle me manque. Des messages romantiques où je lui dis tout ce que j'ai sur le cœur... Finalement ma persévérance finit par payer, puisque ma belle finit par me répondre. D'un ton assez distant, évidemment... Mais elle accepte tout de même de me voir, et me laisse une chance de m'expliquer. Ouf ! Mais il va falloir que j'assure... On se voit donc au parc où on a l'habitude de se retrouver, sur un banc. Je prends le soin de lui acheter un joli bouquet de fleurs. Lorsqu'elle le voit, je perçois sur son visage une brève expression de douce surprise, mais qu'elle réprime quasi instantanément. On se dit bonjour assez froidement, sans s'embrasser, et j'entame les « hostilités » :

« - Tiens. Un petit quelque chose pour toi... Quel plaisir de te revoir en tout cas, Lola ! Tu m'as tellement manqué !

- Merci... Bon, tu voulais t'expliquer ? Alors explique-toi !

- Je ne sais pas ce qui m'a pris... T'imaginer avec un autre m'a fait mal. Je sais que c'est un peu absurde, mais voilà, ça m'a blessé. Mais évidemment, je n'aurais jamais dû te parler comme ça.

- C'est le moins qu'on puisse dire... C'est ton refrain habituel, ça. Tu t'excuses, on oublie... jusqu'au prochain dérapage de ta part...

- Je t'assure qu'il n'y en aura pas d'autre ! J'ai bien conscience que je t'ai blessée et que mon comportement a été inexcusable !

- Bon. Alors je ne te le dirai pas deux fois, Paulo. Je peux accepter certaines choses, mais en aucun cas le fait que mon copain me manque de respect. Alors sache-le : si jamais tu me parles de cette façon une nouvelle fois, tu n'entendras plus jamais parler de moi. Je te le JURE ! Est-ce que c'est bien clair ?

- On ne peut plus clair, Lola, lui dis-je en lui caressant rapidement sa douce main, qu'elle finit par enlever après un moment d'hésitation.

- Maintenant j'aimerais savoir ce qui t'a pris de me parler comme ça. Je te connais : ce n'était pas une remarque totalement macho, il devait y avoir quelque chose d'autre derrière. Je me trompe ?

- Non... Disons que ça me dérange un peu que tu fricotes avec d'autres mecs. Enfin, je ne t'en veux pas, évidemment, ce serait plus que déplacé de ma part, mais quelque chose me dérange.

- C'est de la jalousie ? Ou autre chose ?

- Non ce n'est pas que de la jalousie... C'est difficile d'en parler...

- Eh bien tu vas faire un petit effort. Tu me dois bien ça.

- Bon. Disons que j'ai peur qu'en te confrontant à d'autres garçons, tu te rendes à l'évidence...

- Quelle évidence ?

- Que je ne suis pas à ta hauteur, Lola... En fait, j'ai peur que tu me trouves ennuyeux, dans un domaine... comme dans d'autres...

- Mais encore ?

- Tu vois bien comment je suis. Un peu routinier, casanier, solitaire. Je n'aime pas trop sortir.

- Et c'est un problème, ça ?

- Disons que j'ai peur que tu ne me trouves un peu plan-plan, à la longue...

- Je t'en ai déjà fait le reproche ?

- Non, mais peut-être que ça aurait fini par arriver...

- Tu sais Paulo, si tu veux que notre couple dure, il va falloir que tu fasses confiance, à moi comme à toi-même ! C'est vrai que tu es un peu routinier, mais c'est comme ça que je t'aime ! Je te prends comme tu es. Avec tes qualités, tes défauts, tes différences. Si tu étais comme tous les autres, peut-être que tu ne m'intéresserais pas autant.

- Ça me fait tellement plaisir de t'entendre dire ça, Lola !

- Bon. Et il y a autre chose qui te turlupine, si je comprends bien ?

- Oui mais c'est encore plus délicat d'en parler... »