Chapitre 90

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Le reste de la journée, je suis un peu ailleurs. Je pense à Lola. Édouard me chambre gentiment sur mes moments d'absence, puis le soir, aux alentours d'une heure du matin, on va dans la boîte où il bosse. L'avantage, c'est qu'il connaît tout le monde, à commencer par les videurs : du coup on passe devant tout le monde sans problème. J'ai l'impression d'être un VIP ! On va au bar mais je suis toujours pensif, mélancolique. À vrai dire, ce petit tête-à-tête avec ma Lola m'a assez bouleversé. J'ai beau admirer les jolies petites nanas qui se trémoussent sur la piste, je n'ai même pas envie d'en savoir plus...Puis une fille plutôt canon vient parler à Édouard. Elle est brune, 1,65m, plutôt mimi et franchement sexy, avec des courbes bien enivrantes, et se tourne vers moi, me fait un sourire un peu coquin avant de lui dire « Alors c'est donc lui, le mystérieux Paulo ? ». J'en déduis qu'il s'agit d'Alexia, la fille avec laquelle il m'a arrangé le coup. Elle me propose d'aller danser, mais je suis toujours avec mon verre à la main. Je temporise en lui répondant que je ne vais pas tarder à la rejoindre. Je l'observe sur la piste, elle sait mouvoir son corps, notamment son joli petit cul bien rebondi. Elle ne laisse pas indifférente la gent masculine environnante, qui tente vainement des tentatives d'approche.

Régulièrement elle se tourne vers moi pour me réclamer. Édouard me dit : « Vas-y, elle attend que ça ! C'est dans la poche, mon Paulo ! ». Alors j'y vais, en plus il faut bien reconnaître qu'elle est bien à mon goût. Édouard m'a bien cerné ! Je danse avec elle, elle est plutôt tactile, alors que de mon côté je suis plus réservé. Elle me dit : « Eh n'hésite pas à oser un peu plus tes caresses, tu sais, je ne serais pas choquée si tu faisais preuve d'un peu plus d'audace... ». Alors je ne me fais pas prier, je déplace mes mains de ses hanches vers ses fesses. Doux contact. Puis la belle Alexia me regarde langoureusement avant d'approcher ses lèvres des miennes. Je me laisse embrasser, mais le cœur – ni autre chose d'ailleurs ! – n'y est pas. C'est un baiser mécanique, sans âme, ni sensualité, bref un baiser d'une tristesse... La belle Alexia me demande alors : « Qu'est-ce qu'il y a, je te plais pas ? ». Je lui réponds « Si, t'inquiète pas. J'irais même jusqu'à dire que tu es... très appétissante ». « Ah quand même » me répond-elle, déroutée par la situation, mais aussi un peu rassurée par ma dernière réplique. Puis je l'emmène dans un coin plus tranquille de la boîte pour lui expliquer la situation :

« - Tu n'y es pour rien, ma belle. Je suis sincère quand je te dis que tu es très sexy, et de toute façon j'imagine que tu es pleinement consciente de tes qualités physiques ! D'ailleurs, en temps normal, je n'aurais fait qu'une bouchée de toi (clin d'œil), mais bon, sans entrer dans le détail, disons que je viens de revoir mon ex, et que je réalise qu'elle est encore dans mon cœur.

- D'accord je comprends mieux... T'as la tête ailleurs...Et ça fait longtemps que vous n'êtes plus ensemble ?

- Un certain temps, oui. Enfin, c'est une longue histoire, mais je ne veux pas te gonfler avec ça. Tu as peut-être autre chose de mieux à faire, non ? (clin d'œil).

- Héhé, non ça va. Tu as suscité ma curiosité. Et tu penses pouvoir la reconquérir ? »

Et là je lui raconte tout. Ça me fait du bien d'en parler, même à une fille que je ne connais ni d'Ève ni d'Adam, et qui était prévue pour être un simple « plan ». D'autant qu'en racontant tout dans le détail, je ne saurais dire pourquoi, mais mon amour pour Lola devient de plus en plus évident, et même réciproquement ! On est faits l'un pour l'autre ! Du moins est-ce l'intuition que j'ai. Bref, je discute longuement avec Alexia, qui est à l'écoute, me pose les bonnes questions. De temps en temps, je jette un œil sur la piste, et je vois l'ami Édouard avec une nana différente à chaque fois. Sacré Édouard. En tout cas, on discute longuement. Puis Edouard vient vers nous : « Alors les jeunes, vous êtes bien sérieux ! Je ne m'attendais pas à un contact aussi cérébral entre vous ! ». Alexia répond : « Moi non plus à vrai dire, mais finalement je ne suis pas déçue, même si c'est vrai que sur certains points je reste un peu sur ma faim ! » Puis elle me donne son numéro : « Bon courage avec ta copine, et si jamais tu veux me revoir, n'hésite pas ! Je suis toujours open pour parler... ou autre chose ! A bientôt Paulo ! ». Puis on rentre chez Édouard. Au moment de me coucher, je me dis que finalement, j'ai passé une bonne soirée, même si elle s'est passée différemment de ce qui était prévu.

Le lendemain, à l'aube (vers 11h30), je prends mon petit déjeuner. Édouard me rejoint :

« - Alors mon Paulo, t'as quand même un sacré sens du contre-pied. Je ne m'attendais pas vraiment à un tête-à-tête entre toi et Alexia, plutôt à un « sexe-à-sexe ».

- Sacré toi ! Comme elle l'a dit, j'avais la tête ailleurs. C'est dommage d'ailleurs, parce que c'est vrai qu'elle est bien sexy.

- Preuve que tu n'es pas dans ton état normal depuis que t'as recroisé ta ptite Lola ! Tu penses que c'est jouable avec elle ?

- C'est mon intuition, mais je ne peux pas en dire vraiment plus. Et toi t'en penses quoi ?

- Difficile de répondre mon Paulo, mais j'ai quand même ma petite idée...

- Ah, dis-m'en plus !

- Déjà quand je vous ai vus enlacés au moment de vous dire au revoir, j'ai trouvé ça mignon. Pourtant tu sais combien je ne suis pas un romantique ! Mais là je ne sais pas, j'ai trouvé ça touchant, j'ai senti qu'il y avait vraiment quelque chose entre vous. Et deuxièmement...

- Oui ?

- Deuxièmement...

- Alors ça vient ? Tu me rends dingue, là !

- Je sais, c'est bien marrant d'ailleurs. Allez, j'arrête le supplice. Eh bien disons que, juste après que vous vous êtes quittés, j'ai eu la bonne idée de suivre ta dulcinée pour scruter sa réaction. Comme elle ne me connaît pas et que j'ai fait preuve d'une discrétion digne d'un agent secret de la CIA, elle ne s'est rendu compte de rien. Bref, en tout cas, je peux te dire qu'elle ne semblait pas indifférente, loin de là. Je la sentais même profondément troublée, enivrée... Elle avait l'air heureuse, tout simplement. Après je peux me tromper, évidemment, mais c'est vraiment ce que j'ai ressenti. La vérité mon Paulo, c'est que je crois sincèrement que tu peux la reconquérir, ta petite Lola ! »

Eh bien, me dis-je, voilà des paroles fort agréables à entendre !

Des vacances et du sexe (Les aventures de Paulo)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant