Des vacances et du sexe (Les aventures de Paulo)

Chapitre 73

Les quelques jours suivants, impossible de retrouver Lola. Elle a disparu : merde ! Je n'aurais pas dû lui mettre la pression comme ça, j'ai évidemment dû la faire fuir avec mes phrases de roman de gare. « Il y a quelque chose d'unique entre nous », et blablabla. Bon, même si je le pense, il faudrait un peu que j'arrête de voir le monde comme un drame permanent. Mais en même temps, j'étais obligé de lui dire ce que j'avais sur le cœur, pas vrai ? Et de bien lui faire bien prendre conscience qu'elle pensait pareil de son côté, consciemment ou non. Mais à l'arrivée, la voir absente les jours suivant cette déclaration n'a rien de très rassurant. Peut-être que je lui ai fait peur, après tout. Sans doute que je n'aurais pas dû tant la brusquer... Cela dit, bonne nouvelle, qui vois-je arriver dans le hall de la fac la semaine suivante ? La belle Lola ! Ouf, son absence aura finalement été de courte durée. Je vais la voir et lui fais la bise, une double bise douce, lente et langoureuse :

« - Hello Lola, ça me fait bien plaisir de te revoir, j'ai cru que je t'avais fait fuir.

- C'était un peu le cas, à vrai dire. J'ai dû faire un peu le point après tout ce que tu m'as dit. Mais pour tout te dire, je n'en ai tiré aucune conclusion.

- Pas grave, ma Lola ! Je saurai attendre (clin d'œil).

- Je ne peux rien te garantir, tu sais. Mais ne brusquons pas les choses. Laissons-les se faire naturellement... si elles doivent se faire.

- T'as bien raison, Lola. Et puis le simple fait de te revoir, pas fuyante en prime, me fait tellement plaisir... »

On se met à côté en amphi. Je la regarde de temps en temps à la dérobée, j'imagine que même si elle fait sa studieuse, elle s'en rend compte. Quel beau visage, tout de même. Je ne m'en lasserai jamais. Tellement doux. J'admire notamment son nez, fin et parfait. J'adorais l'embrasser et le frotter avec le mien quand on était ensemble. Quelle belle époque. Pour la distraire et aussi la titiller un peu, je décide de lui écrire un conte (légèrement autobiographique) :

« Il était une fois un garçon qui s'appelait Paulo. Un jour il tomba follement amoureux d'une fille merveilleuse et sublime qui s'appelait Lola. Il l'aimait de tout son cœur, mais n'étant pas très sérieux du fait de son jeune âge, et pour ne rien arranger pas franchement courageux, il déçut sa belle, qui partit avec un autre garçon. Ce fut une terrible période pour Paulo, qui, même s'il accumula les conquêtes avec un certain plaisir, réalisa la tristesse de son existence quand le destin lui fit de nouveau croiser cette femme extraordinaire, l'oxygène de sa vie ».

Elle le lit et modifia des petites choses, indiquées en caractères gras :

« Il était une fois un beau garçon qui s'appelait Paulo, un drôle de garçon, doux et rêveur, qui ne manquait pas de charme. Un jour il tomba follement amoureux d'une fille merveilleuse et sublime qui s'appelait Lola. Il l'aimait de tout son cœur, mais n'étant pas très sérieux du fait de son jeune âge (circonstance atténuante), et pour ne rien arranger pas franchement courageux (comme tous les hommes ;)), il déçut sa belle, qui partit avec un autre garçon. Ce fut une terrible période pour Paulo, qui, même s'il accumula les conquêtes avec un certain plaisir (le glouton n'a pas perdu le nord), réalisa la tristesse de son existence quand le destin lui fit de nouveau croiser cette femme extraordinaire, l'oxygène de sa vie (il ne faut pas exagérer non plus), qui réalisa avec le temps qu'il était en effet important de profiter de sa jeunesse, et finit par pardonner les infidélités de Paulo. Mais il lui fallait du temps pour digérer la situation, assez compliquée car elle était encore en couple. Cela dit, elle devait se rendre à l'évidence : depuis qu'elle avait recroisé le chemin de Paulo, elle repensait à lui de plus en plus souvent. Finalement, elle se dit que le beau Paulo n'avait qu'à faire preuve d'un peu de patience pour que sa belle replonge dans ses bras si réconfortants. »

Eh bien, voilà un échange qui me fait bien plaisir !