Chapitre 54

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Nous voici le lendemain. Comme prévu, je suis au café, non loin de Coralie, qui est installée à une autre table. Une table voisine d'un mec d'à peu près notre âge, qui bouquine tranquillement en reluquant de temps à autre ma sexfriend adorée. Je me remémore les propos de la belle hier :

« Tu te souviens, en colo, quand on s'est embrassés devant le mec pour l'exciter ? C'est une situation que j'aime bien. J'aimerais qu'on la refasse, mais en l'élaborant un peu. Donc si ça te dit, on va se poser, séparés, sur une terrasse de café et tu vas faire semblant de me draguer. Au final, on va finir par flirter. Je suis sûr que ça va passionner et « émouvoir » le spectateur pas loin de qui je me serai installée. Ça peut être un bon moyen de s'amuser, mais sans faire non plus n'importe quoi, il faut que ça reste un minimum crédible. Partant ? »

Bien entendu j'ai dit oui. Ça peut être sympa. C'est un défi intéressant, surtout pour un piètre dragueur comme moi. C'est vrai : les filles que j'ai eues, c'était surtout parce qu'elles sont venues me chercher. Et puis ce sera facile, puisque Coralie est déjà conquise, du coup ça va me donner de l'assurance. Je sais déjà comment ça va se terminer, ce qui est assez agréable. C'est pas mal aussi de me prévenir la veille : ça me permet de préparer un peu mon intervention. Donc maintenant que le moment est venu, je l'aborde comme convenu :

« - Excuse-moi, je peux m'asseoir à ta table ?

- Euh, je sais pas. Y a pas mal de tables vides autour, t'as l'embarras du choix, non ?

- Bon, je vois que tu fais semblant de ne pas comprendre. Ce n'est pas la table qui m'intéresse...

- Ah ok. Désolée, j'avais pas compris.

- Mouais.

- Bon alors dis-moi : pourquoi moi plutôt qu'une autre ? Je ne suis pas la seule fille potable de la terrasse de café.

- Déjà, tu n'es pas « potable », tu es ravissante. Et deuxièmement, tu dégages un truc en plus. Une présence, une sérénité, un charisme, une ouverture d'esprit...

- C'est gentil, mais donne-moi une seule raison de continuer à discuter avec toi.

- C'est une situation flatteuse pour toi. Tu n'as rien à perdre à continuer cette conversation, et comme ça tu pourras frimer auprès de tes copines. En leur racontant cette histoire, non seulement tu mettras l'accent sur ton pouvoir de séduction, mais en plus tu leur montreras que tu n'as pas froid aux yeux et que tu peux affronter ce genre de situation.

- Intéressant. Il faut reconnaître une chose : tu es moins bourrin que la plupart des mecs qui me draguent. Et tu es un minimum capable d'argumenter » dit-elle en me faisant un sourire un peu mystérieux, difficile à cerner. Je vois le mec à côté qui est bloqué sur la même page depuis tout à l'heure. Je le vois tendre l'oreille, il est tout ouïe, et j'irais même jusqu'à dire qu'il a l'air bien excité par la situation. Il doit se dire que je suis un dieu de la drague !

« - Bon, reprend-elle, de quoi veux-tu que nous parlions ?

- Je ne sais pas. Pour être honnête, je n'ai jamais eu un super sens de la conversation. J'ai toujours pensé qu'un silence pouvait être plus parlant que des paroles futiles. »

A ce moment, je m'arrête de parler. Idem pour elle. Elle me regarde fixement de longues secondes, avant de prendre une gorgée de son verre puis de se mordiller la lèvre. Geste relativement discret mais néanmoins très sensuel qui, j'en suis sûr, n'est pas passé inaperçu auprès de notre ami voisin, lequel ne doit pas en perdre une miette ! Je reprends la conversation :

« - Alors, j'ai raison ?

- A quel sujet ?

- Sur le fait que tu n'as pas froid aux yeux ?

- Possible. » répond-elle en passant langoureusement ses mains dans ses cheveux tout en penchant légèrement la tête... « En plus, t'as de la chance, je suis dans une période où j'ai envie de divertissement ». En entendant cette phrase, accompagnée d'un sourire charmeur de la belle, le voisin se met à gigoter sur sa chaise, il doit être en train de bander sévère ! Pour moi en tout cas, ça commence à venir...

« - Comment tu t'appelles au fait ?

- Julie.

- Joli prénom. Comme tous ceux qui se terminent en « lie », d'ailleurs. Moi c'est David. J'aime bien tes mains, Julie, je peux les regarder plus en détail ? En plus j'ai des dons de voyance.

- Super originale, la technique d'approche. Mais comme tu n'as pas été trop mauvais jusque-là, je serai indulgente. J'accepte. »

Je le fais. J'approche ma chaise pour me retrouver juste à côté d'elle. Est-il besoin de préciser que le mec nous observe toujours aussi attentivement. Il a même fait pivoter sa chaise pour avoir un meilleur angle de vue. Je prends la main de Coralie, en lui disant :

« - Bon, je t'avoue que j'y connais rien en lignes de main, mais je peux quand même constater à quel point la tienne est douce, délicate... et je sens aussi chez elle une certaine expérience, je dirais qu'elle est adroite, habile, qu'elle sait ce qu'elle a à faire, et qu'elle le fait avec dextérité... »

Elle me sourit langoureusement, passe lentement sa langue sur ses lèvres, et me répond :

« - C'est vrai. Je suis bonne en piano.

- J'ai affaire à une artiste alors ? Mais en fait, ce n'était pas vraiment à ça que je pensais. », lui dis-je en posant ma main sur sa cuisse.

« - A quoi alors ? » me demande-t-elle en penchant légèrement sa tête vers moi. Je l'embrasse goulûment, sensuellement, avec gourmandise. C'est vrai que cette situation m'évoque celle en colo, mais cette fois-ci c'est encore plus excitant puisque le mec a eu le temps de suivre tout un scénario, il a eu le temps de désirer ce baiser. Il est à la fois excité et jaloux de la situation. J'ai comme l'impression qu'il aimerait être à ma place. C'est bien excitant. Comme la dernière fois, donc, on n'y va pas avec le dos de la cuillère dans nos baisers : on se dévore en faisant bien apparaître nos langues pour que le mec puisse les voir. Coralie pousse en plus un petit gémissement bien émoustillant...

Durant le baiser, je fais traîner ma main sur ses cuisses avant de la promener sur sa joue et ses cheveux. Elle de son côté la passe de temps à autre sur mon entrejambe en feu. Je viens alors titiller son petit string qui dépasse de son pantalon... On s'embrasse encore plus profondément, en faisant toujours plus sortir nos langues – on se croirait dans un film porno ! Puis elle me dit : « J'habite à coté » avant de me faire un sourire très coquin. C'est mieux pour le « scénar » que ce soit elle qui propose d'aller « chez elle », alors qu'au départ, elle était sur la défensive. On se lève, on passe devant le mec, ma main sur le petit cul de Coralie, et on va chez moi. Ce petit jeu m'a donné très très envie...

Des vacances et du sexe (Les aventures de Paulo)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant