Chapitre 123

53 2 2
                                    

Et je ne remets pas trop de temps à la revoir, car je la recroise vite, au bout de quelques jours seulement, non pas dans la boutique (puisque mon contrat est terminé), mais dans l'ascenseur. J'en déduis que la jolie blonde va rendre visite à Christelle. J'avoue que durant ce court passage dans l'ascenseur, je suis tiraillé entre plusieurs conduites à adopter. D'un côté j'ai une grande envie d'engager la conversation avec elle et de lui conter fleurette, de l'autre je préfère garder mes distances, et d'un troisième côté, même si j'avais envie de lui parler, je n'y parviendrais pas vraiment, car je suis réellement intimidé par elle. Je me contente donc de la regarder, que dis-je, de l'admirer, à travers le reflet du miroir. Quelle beauté. Et encore une fois, pour ne pas me répéter : quels beaux yeux. Ils sont tout bonnement fascinants. Je les regarde pendant un temps non négligeable, mais la belle finit par se rendre compte que je la fixe : je détourne alors les yeux, vainement j'imagine, puisque j'imagine qu'elle n'est pas dupe !

Finalement on arrive à bon port, et on se dit au revoir sur le palier, juste avant qu'elle ne sonne à la porte de Christelle. Je rentre avec le petit regret de ne pas avoir parlé avec elle. Je vais dans ma chambre pour réviser un peu ma compta, dans le but d'anticiper les cours de la nouvelle année de fac qui se profile (bon, je suis plein de bonnes intentions mais je sais bien que cela va rester au statut d'intention vite étouffée par ma flemme légendaire). J'essaie donc tant bien que mal de me plonger dans ces livres de malheur, quand je vois du mouvement sur la terrasse d'en face. C'est Christelle et Diane ! Elles ne peuvent donc pas me laisser tranquille ces deux-là ? Bon, il faut bien avouer que ce « harcèlement » ne me déplaît pas. Je les salue sobrement et fais mine de paraître absorbé par mes formules et autres comptes en T, mais les belles demoiselles me taquinent régulièrement, notamment Christelle, qui dit ne m'avoir jamais vu avoir un air aussi sérieux. Et on commence à discuter comme ça, de tout et de rien. Je lui demande d'ailleurs où elle s'était absentée ces derniers jours :

« - A un mariage, me répond-elle. Pourquoi, je t'ai manqué ?

- Héhé, pas impossible. Ma porte est toujours ouverte, tu sais (clin d'œil).

- Je sais bien, mon Paulo, mais ce soir je peux pas en tout cas. Je vois mon copain.

- Ah le veinard, et encore je reste poli !

- Mais Diane m'a dit qu'elle serait peut-être intéressée pour te rendre une petite visite, pas vrai Diane ?

- T'es bête, répond-elle. Je ne suis pas une fille facile comme certaines, moi !

- Moi une fille facile ? Non, je dirais plutôt une fille... légère. Et dis donc, Diane, t'étais pas un peu légère la dernière fois qu'on est allées en boîte ?

- J'avoue ! Mais de toute façon je dois voir mon copain moi aussi, mais pour d'autres raisons que toi, Christelle !

- Du coup t'es sûre de toi Diane ? Tu vas rompre ?

- Oui, ce n'est qu'une banale histoire de vacances pour moi, alors que lui est à fond sur moi. D'ailleurs, tu peux me donner des conseils pour rompre, Paulo ? Comment je peux faire ça en douceur ?

- Honnêtement, c'est impossible. Même s'il n'était pas en kiff sur toi, ça blesserait son amour-propre, ce qui ne fait jamais plaisir. Et en plus, là s'il a des sentiments pour toi, ça va lui faire encore plus mal. Donc il n'y a pas de solution miracle. Essaie juste d'être un minimum sincère avec lui.

- C'est noté, Paulo. Merci de ta franchise et de ton humilité. Dis donc il est intéressant ce Paulo, tu trouves pas Christelle ? Ça peut être une sorte de grand frère pour nous, non ? Il va pouvoir nous donner de bons conseils.

- Je t'avoue, Diane, que mon Paulo m'apporte plus de choses en matière de... distraction, je dirais (clin d'œil).

- Sacrée Christelle, toujours portée sur la chose ! Et du coup, Paulo, Christelle m'a dit que tu as une copine ?

- Oui, elle s'appelle Lola.

- C'est le grand amour, à ce que j'ai compris ?

- On peut dire ça. En fait je pense même que c'est la femme de ma vie !

- Ah super ! Et comment tu en es arrivé à cette conclusion ?

- Ce n'est pas rationnel. Ça ne s'explique pas vraiment. Disons que sa main est faite pour être dans la mienne.

- Oh c'est joli ça ! Tu trouves pas Christelle ?

- C'est un beau parleur oui ! Il y a encore cinq minutes, il était en train de me proposer de venir pour qu'on fasse des folies ce soir. En plus, tu ne vois pas qu'il mate mes seins depuis tout à l'heure ? Pas si romantique le Paulo, je peux te le dire (clin d'œil) !

- Héhé. Disons que j'ai une partie romantique et une part plus... animale, comme tous les mecs finalement. Quant à tes seins ma chère Christelle, j'avoue que j'en suis complètement dingue. Surtout quand tu les mets en valeurs avec un t-shirt moulant comme ça, miam !

- Sacré Paulo. Mince, il faut que j'aille voir mon mec, moi, dit Christelle. C'est sympa en tout cas de discuter tous les trois...

- On pourrait se revoir demain, si vous voulez ? (je propose)

- Bonne idée ça, dit Diane. Demain aprèm, on va chez toi, Paulo ? On pourra échanger nos petits secrets comme ça.

- Ouhlà je n'en ai pas tant que ça, vous risqueriez d'être déçues ! Mais c'est une bonne idée, à demain alors ! Comme ça en plus, tu me diras comment s'est passée ta « rupture ».

Et elles s'en vont. C'est sympa cette complicité naissante avec ces deux jolies demoiselles, qui m'a en plus permis de briser la glace avec la sympathique (entre autres qualités !) Diane. J'espère juste que ça ne va pas trop déraper, surtout avec Diane d'ailleurs, puisqu'avec Christelle ça a dérapé depuis longtemps, mais ce n'est pas grave puisqu'il s'agit de dérapages contrôlés. Vivement demain en tout cas !

Des vacances et du sexe (Les aventures de Paulo)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant