Chapitre 59

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Et me voici donc à la fac ! Ça y est, c'est la rentrée. Après ces plusieurs mois de somnolence et de rêverie, me voici donc à ce premier jour tant attendu de ma vie universitaire. « Universitaire » : voilà un mot qui sonne bien, vous ne trouvez pas ? Pour rappel, je suis en éco-gestion, voie que j'ai choisie car elle est plus ou moins en continuité avec mon bac ES. Enfin, assez parlé cours et venons-en vite à l'essentiel : les filles ! Eh bien pour mes premières impressions je suis un peu déçu. Je m'attendais sans doute à trop (eh oui, c'est ça quand on rêve !). Je m'attendais à une foultitude d'étudiantes toutes plus séduisantes les unes que les autres, représentant chacune une idée de la beauté et du charme féminins. Bof. Déjà il est assez difficile d'avoir une vision d'ensemble, tant l'amphi est gigantesque. Combien sommes-nous ? Au moins cinq cents. Voire même beaucoup plus. Bien sûr il y en a quelques-unes qui sortent du lot, mais la majorité ne sont pas si terribles que ça. J'aurais dû m'y attendre, en même temps. Mais même en dehors de la gent féminine, je dois dire que je suis un peu déçu de l'ensemble. La vie étudiante est plus froide et anonyme que je ne le pensais. Je ne connais personne et la plupart des clans semblent déjà s'être formés. L'endroit lui-même est assez froid, et laid : on dirait un parking ! Au final, les premières semaines sont d'un ennui total. Je ne connais personne, aucune fille ne me calcule. La seule fois où l'une d'entre elles m'a prêté attention, c'était parce que j'étais à côté d'elle en amphi, et que j'avais les yeux rivés sur son décolleté plongeant. Elle m'a alors dit : « Tu peux arrêter de me regarder ? Non mais j'y crois pas... » avant de changer de place... Aïe !

Bref, ces premières impressions ne sont pas franchement positives, pour le dire modérément. Sans parler des cours en eux-mêmes, terriblement ennuyeux et hermétiques... Je suis déjà largué après seulement quelques semaines. J'ai assez peu de contacts avec mes congénères, du coup j'écoute les conversations des autres. Cela donne du « Putain, la soirée de ouf, samedi dernier ! », « Regarde, je me suis acheté un nouveau sac à main », « Y a un mec de l'amphi il arrêtait pas de me mater. D'une lourdeur ! », « Ton copain doit en avoir, de la chance... Ah t'en as pas ? », « Ce but de malade, hier soir ! », « Moi j'ai mis tous mes cours de la semaine sur deux jours, du coup, week-end mardi à 21h ! », « Mate-moi la bombe là ! », « T'es dingue, ils vont pas ensemble ! », « Tu regardes ces conneries, toi ? », « C'est quoi ce café dégueulasse ! », « Tous des connards ! », « Merde, le secrétariat est encore fermé ! », « C'est de la bonne came, tu peux me faire confiance », « On a quoi, là ? », « J'y comprends RIEN ! ». Bref, on va dire que je développe mon esprit contemplatif. Il paraît qu'il faut toujours positiver dans la vie. N'empêche que cette impression d'être l'homme invisible commence à me lourder sérieusement. Pour ne pas me répéter, je ne m'attendais vraiment pas à ça. Les premières semaines ont donc été pour moi fantomatiques. C'est seulement au bout d'un mois qu'il se passe ENFIN quelque chose d'un peu différent dans ma soporifique existence d'étudiant lambda...

Des vacances et du sexe (Les aventures de Paulo)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant