Chapitre 76

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Et le voyage en Irlande arrive enfin ! Idéal pour tenter de me changer les idées et d'arrêter de penser à la belle Lola. Il faut bien continuer à vivre ! Ainsi donc me voilà à l'aéroport, direction Dublin. C'est la première fois que je prends l'avion seul et il faut reconnaître que cela n'a rien de totalement rassurant. Je ne sais pas pour vous, mais moi, l'avion, ça m'a toujours fichu un peu les jetons. En fait, c'est simple : tout est un peu angoissant dans un voyage en avion, de A à Z. D'abord tu crains d'arriver en retard à l'aéroport, vient ensuite le moment de passer aux rayons infrarouges. C'est un peu comme quand tu sors d'un magasin, tu as toujours peur de sonner et de te taper la honte. Sauf que là c'est bien plus flippant : imaginez que quelqu'un ait planqué une arme ou de la drogue dans mon sac à dos ! Ensuite, il y a la douane, avec un type qui scrute ta bobine pendant de longues secondes et la compare avec la photo de ton passeport, pendant qu'une caméra te suit des yeux dans le même temps... Je n'ose imaginer, pour ces deux étapes, l'état nerveux des « mules », ces passagers chargés de transporter de la drogue d'un pays à un autre... Bon, mais tout ça c'est de la gnognotte par rapport au vif du sujet : le trajet lui-même. J'ai toujours été impressionné par le décollage : le gros coup d'accélérateur que le pilote enclenche juste avant le décollage est impressionnant, et vous remarquerez que le pilote fait avant ce moment « trottiner » son avion pendant un bon quart d'heure, comme pour faire durer le supplice de l'attente. Le décollage, donc, est assez impressionnant, on se retrouve en phase montante, et on se demande toujours comment la queue de l'avion ne se broie pas dans le sol durant cette étape.

Puis il y a le gros du voyage, où l'avion se trouve à je ne sais combien de milliers de mètres d'altitude : on regarde la température au dehors et on a la douce surprise de noter qu'il fait – 50°C. Autant dire que s'il y a le moindre problème, on est un peu plus dans la mouise que pour un trajet en voiture ou même en bateau. Là, on est carrément prisonnier. Et puis on pense à ces histoires d'avions mystérieusement disparus, détournés, etc., ce qui ne nous rassure pas beaucoup plus. Et plus généralement, il y a toujours ces quelques trous d'air qui te mettent un petit coup de pression (au sens propre). Cette sensation de s'écraser sur son siège donne des airs de foire du trône, et il y a toujours dans l'avion deux ou trois personnes, souvent féminines, qui crient de façon hystérique à ces moments-là. Pour ma part, je serais tenté de faire de même, mais étant un mec, je n'en ai malheureusement pas vraiment le droit. Et le pompon vient quand, après quelques trous d'air, le pilote nous dit que « nous survolons une zone de turbulence », sous-entendant que nous ne sommes pas au bout de nos peines. Ça me rappelle quand le dentiste, après avoir commencé à te martyriser les gencives, t'annonce que « ça va être un petit peu douloureux ». Aïe. Et puis il y a l'atterrissage, plus ou moins fluide selon les fois : certains trajets, on ne sent presque rien, tandis qu'à d'autres, on se sent au bord du crash. Il est assez amusant de noter qu'après l'atterrissage, il y a souvent plusieurs personnes pour applaudir le pilote : faut-il en conclure qu'eux aussi ont peur de l'avion, et sont soulagés que leur dernière heure ne soit pas encore pour tout de suite ? Sorti de l'avion, on est en tout cas content d'être sorti en un seul morceau, mais vient ensuite une ultime crainte : les bagages. On a toujours peur qu'ils n'arrivent pas à bon port. Et puis on se demande à ce moment-là pourquoi notre bagage arrive toujours parmi les derniers, comme si les premiers n'appartenaient à personne, et étaient seulement là pour faire joli.

Bref, tout cela pour dire qu'à l'arrivée, le trajet se déroule malgré tout sans gros problème, et que j'arrive à l'aéroport de Dublin indemne. Je suis accueilli par un type qui est chargé de m'amener chez ma famille d'accueil, nommée O'Hara (très original !). C'est quand il grommelle des « Fuck ! » tous les trois mots que je réalise que je suis dans un autre pays. Sans parler évidemment de la radio anglaise et plus encore de la fameuse conduite à gauche, qui nous semble si peu logique, à nous autres continentaux. Me voici donc arrivé dans la famille, composée d'une maman et de deux gamines à elle. La plus grande ne doit pas dépasser les neuf ans, donc si vous vous attendiez à ce que je batifole une fille de la famille, c'est rapé. Mrs O'Hara (pas un canon, entre parenthèses) m'explique que je vais avoir un colocataire et qu'il va bientôt arriver, et dormir dans la même chambre que moi. Celui-ci arrive au bout de quelques minutes, et quelle n'est pas ma surprise lorsque je vois débarquer une jolie demoiselle d'à peu près mon âge : pas très grande, jolie de visage et apparemment aussi de corps : « Flavia » est italienne, et elle me plaît déjà. Mais il n'empêche que cette situation est absurde, puisque, pour des raisons évidentes, les « colocations » ne sont pas mixtes pour ce type de séjour. Mrs O'Hara passe donc un coup de fil à l'école pour comprendre le pourquoi de la situation, pendant que je détaille plus attentivement la belle Italienne : joli visage et sourire, seins moyens en taille mais pas en qualité (sans mettre de top moulant, elle arrive à bien les mettre en valeur), et puis elle a cette fraîcheur et cette joie de vivre apparente qui me conquièrent sur-le-champ. Bien sûr elle ne me fait pas oublier Lola, mais disons qu'il ne me déplairait pas de partager ma chambre avec elle. Et c'est bien parti pour, car d'après ce que je comprends (c'est-à-dire seulement les grandes lignes, vu mon piètre niveau d'angliche) de ce que me dit l'Irlandaise, pour des questions d'organisation et en raison d'un désistement de dernière minute, l'école n'a pas d'autre choix que cette colocation mixte. Enfin, peu importe la raison de toute façon : l'important est que je vais dormir dans la même chambre que cette belle Transalpine. Ça annonce du bon, tout ça...

Des vacances et du sexe (Les aventures de Paulo)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant