SCARLETT

CHAPITRE 16 : Ce que je pense mais que je ne te dis pas

Je me revoyais quelques années en arrière, des années mon dieu non, seulement une. Mais cette année n'avait pas été possible, comme celle que je suis en train de vivre. Je n'avais que seize ans et j'allais en avoir dix-sept mais je ne sais pas, même à cette époque-là je n'étais pas prête, je ne me sentais toujours pas prête mais d'un autre côté j'avais envie.

Je ne sais pas pourquoi, j'ai toujours été comme cela, peut-être que je le serais toujours, mais ce que j'ai toujours su, c'est que je ne m'ouvrirai pas à n'importe qui. J'ai malheureusement trop de principes et trop dégocentrie pour cela, et, bien trop de fierté !

Le problème dans cette situation avec moi, c'est que je sais que j'arriverai à mentir éternellement sur ce que je ressens, malheureusement pas sûr ce que je pense mais seulement sur ce que mon cœur me dit. Je serai peut-être toujours dans le déni.

Le problème je crois, non, je le sais et je l'ai toujours su mais c'est la peur. Le nœud dans l'histoire c'est que j'ai peur d'être déçue, j'ai peur des conséquences, j'ai peur d'être brisée, je ne veux pas être brisée, je ne veux pas être triste, je sais que je ne le supporterai pas. Je sais que j'ai une bien piètre opinion de l'amour, je le sais, toutes ces personnes qui disent que c'est quelque chose de merveilleux.... Mais pour moi, donner sa confiance à quelqu'un c'est lui donner la possibilité et toutes les chances de te briser après.

Alors James avait totalement raison, je voulais simplement aller à son encontre. Je pensais ce que je disais, mais c'est ce que j'aurai dit plus jeune.

Je sais que j'ai une vision pessimiste de l'amour, ce qui est d'ailleurs fortement paradoxal puisque je rêve de vivre la plus belle histoire, mais pas celle où la femme dépend de l'homme celle où les deux se complètent, se comprennent, une histoire complice. Mais je sais que cela n'existe pas et je ne pense pas que tu puisses me l'offrir et je sais encore que ce que je dis est bête et que comme disent Victoire et Chloé je vais finir vielle dans ma maison à plus de trente millions d'euros seule et entourée de ma piscine et mon argent.

Si jamais je parvenais à m'enrichir...

Mais je ne sais pas, l'espoir, je suis une fille d'espoir, une fille qui rêve et malheureusement une fille tellement naïve. C'est simple de se cacher derrière la personne que l'on s'est faite, que l'on s'est construite et que l'on est devenue, à force de subir toutes sortes de choses malsaines et méchantes... Mais finalement c'est nous, on a appris à être comme cela, c'est notre nouvelle enveloppe. Ça aussi, le jour où j'aurai la force de le dire à quelqu'un, de m'exprimer sur ce que je ressens réellement, mes pensées, mes doutes et mes peurs, cette personne aura une chance et j'aurai cette chance de me sentir bien avec elle.

Mais cette naïveté m'a coutée, elle m'a tant coutée et je t'avais prévenu, je te l'avais dit que je ne pourrais pas encaisser une trahison, un coup méchant je te l'avais dit que c'est dur de savoir que la personne avec qui on s'est ouverte si facilement nous a trahie et fait tellement de mal. Je ne pourrai d'ailleurs jamais comprendre la raison pour laquelle j'ai continué de te parler...

De base, je ne voulais pas, je ne voulais même pas continuer à te parler, j'aurai voulu juste aimer ton message et passer à autre chose. C'est ce que j'aurai dû faire, mais malheureusement, je choisis toujours le danger. J'avais des barrières, j'avais une carapace que je m'étais construite pour éviter ce genre de situation. Tu t'imagines, si avec cette histoire je parviens toujours à réfléchir mais que se passera-t-il quand mon cœur sera brisé, mais par qui ? Hein par qui ?

Ma tante me l'a raconté cela, que j'avais toujours haï les garçons à cause de ce qu'ils m'ont fait subir au collège. Je ne voulais pas croire qu'il y en avait de biens. Pour moi les garçons qui m'approchaient étaient synonymes de peines, de mal. Je ne leur faisais pas confiance.