SCARLETT

CHAPITRE 19 : Un Baisé

Je me réveillais dans des bras fortement musclés, je ne me souviens pas de m'être endormie contre quelqu'un. Je relève légèrement la tête et je croise le regard de James.

Il est beau, très beau, même le matin.

Il me regarde et je le regarde, ses yeux verts hypnotiques dans mes noirs profonds, qu'il est beau ! Et, comme, une connexion, nos deux visages se rapprochent celant nos deux lèvres brulantes, un gout épicé et fruité s'empare de mes lèvres et un brasier explose dans mon cœur.

Mes yeux dans les siens, mes mains dans son cou, ma bouche sur la sienne, je fonds sans ses bras.

Je crois que je l'aime, mais je ne devrai pas. Pourquoi en quelques mois, mon amour a commencé à se fonder dans mes entrailles ? Je n'arrive pas à regretter, mon dieu, je n'arrive pas à regretter. Je suis en train de m'attacher au diable, au seigneur des ténèbres, des ténèbres.

Les mains de James se faufilent sur mes hanches et remontent sur ma taille fine. Je me sens bruler, je fonds en même temps. Est-ce normal ? Je suis en train de succomber, et c'est mal, tellement mal. Que dois-je faire ?

Ses yeux verts me captivent, m'éblouissent, tant de beauté m'effraye, pourquoi s'est-il laissé faire ?

Je le regarde, ses doigts dessinent sur ma peau, je suis bien, je me sens bien, mais c'est un meurtrier, c'est un tueur. Et je suis captive, rien de plus, rien de plus dans ce monde.

Je ne sais plus quoi faire, plus quoi penser, je le regarde encore une fois, je crois que lui commence à comprendre la situation, ses mains se détachent de mon corps tel un éclair, un tonnerre s'apprête à gronder. Le vide, le néant s'empare de moi. Il se retire de ces draps de soie noirs et s'en va.

J'ai mal. Mais pourquoi j'ai succombé.

Et comme le monde est grand et comme je suis petite, je ne suis rien face à lui. Et comme le brasier qui est en moi, je vais exploser. Il me fait mal, il me fait mal.

Je décide de me lever et d'aller me doucher. Je veux partir.

En entrant dans la cuisine je croise James et il ne me dit rien. Je me prends un yaourt à boire et une part de brioche au chocolat.

Je ne sais pas comment me comporter. Je ne sais pas.

"Ce soir on sort, sois prête pour dix-neuf heures.

- D'accord lui répondis-je sans le regarder dans les yeux.

Pourquoi ne me dit-il rien ? Pourquoi fait-il comme si de rien était ?

Je ne comprends pas. Je ne veux pas de cette situation.

- Pourquoi tu ne dis rien ?

Il ne répond rien.

- James, je te parle.

Toujours rien.

- Putain James je te parle.

Toujours rien.

- Tu n'es qu'un idiot.

Je le vois, ce n'était pas une bonne idée, je le vois se rapprocher, ses mains se rapprochent rapidement, trop rapidement de moi. Et il va faire ce qui semble être sa passion, se rapprocher de moi et essayer de m'intimider. Mais je ne me laisserai jamais faire.

- Je te l'ai déjà dit Scarlett, baisse d'un ton avec moi. Oublie ce qu'il s'est passé, tu n'es rien, rien du tout, juste une monnaie que j'utilise alors redescends un peu.

Je me prends ces paroles en pleines face, je ne dis rien, il n'y a rien à dire. Je partirai, je veux partir.

Je me réfugie dans ma chambre et décide de me reposer. Je me mets à penser. Je pense... Et j'en viens à cette fabuleuse conclusion que je le déteste.