CHAPITRE 39 : Elle est elle.

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Le jour où j'avais appris mon éligibilité aux oraux avait été un jour sans attente.

Je me souviens que j'avais mangé le midi avec mes amis, je ne me posais même pas de questions car je pensais que je n'allais pas les avoir, alors je m'étais dit que la première chose était d'avoir une vision pessimiste.

Je ne m'y attendais même plus. Lorsque j'ai reçu l'appel de ma maman, alors que je regardais La Grande Vadrouille avec la classe d'Allemand.

J'étais à des années de savoir que j'allais devoir me rendre dans cette école, où, j'allais rencontrer Alex et que j'allais lui parler.

Nous avions parlé plusieurs jours après notre rencontre... Mes amies étaient presque toutes parties en vacances. On s'envoyait des messages avec des heures de décalages, de remis.

Et j'avais osé, au bout de trois jours lui demander s'il voulait que l'on se voit sur Paris.. Chose qu'il avait bien entendu accepté. Mais je ne sais pas... Je n'avais plus tellement envie, l'idée ne me convenait plus autant... Je me souviens que j'avais peur que ça soit nul, j'avais peur de ne pas aimer, j'avais peur de m'être imaginer une personne qui au finale ne me plairait pas.

Je n'ai jamais eu peur, j'ai toujours été entreprenante, je ne veux pas regretter les choses que je fais. Mais je ne sais pas, avec lui j'avais l'impression que ce n'était pas voulu, pourtant il répondait à mes messages... Mais je me posais cette question, cette question qui était : Est-ce qu'au final c'est vraiment ce que j'ai envie.

Est-ce qu'une connaissance, un ami ne serait-il pas mieux ? 

D'un côté je voulais tellement être avec lui, passer du temps avec lui, mais le fait qu'il ne soit pas entreprenant me freinait tellement dans mes choix... Je voulais de la fusion, de la passion, du défis, de la pêche, du fruité.

J'avais l'impression que la personne avec qui j'avais parlé à l'école ne disparaisse. Il n'était pas le même par message,  il ne me faisait pas rire. 

Après lui avoir proposé que l'on se voit sur Paris, on avait convenu d'une date, un vendredi six mais. Soit huit jours après ma demande. Mais j'avais peur que nous ne nous trouvions plus rien. Plus rien d'intéressant. J'avais peur qu'il se lasse de moi mais au final j'avais l'impression que moi j'allais me lasser de lui.

Je lui avais demandé ce qu'il voulait faire sur paris, moi je voulais me promener, me balader, nous étions en plein mois de mai, il faisait beau.

Je me souviens que la nuit où je lui avais envoyé ce message, j'avais rêvé de lui, j'avais rêvé que nous étions ensemble, nous étions biens... ensemble. Mais lorsque je m'étais réveillée j'avais eu l'impression que même si je le voyais en vrai, cela n'allait qu'être une idylle, un songe, une illusion. Que j'allais être déçue ou bien que j'allais me lasser.

J'avais l'impression de paraître tellement chiante. Alors je me posais la question de si ce date était une bonne idée.

Je ne voulais pas ruiner une possible amitié pour une erreur. Même si, nous apprenons de nos erreurs.

Je m'inquiétais trop de mon futur, de mon futur inutile.

Comme en ce moment même, je suis censée m'endormir, je reprends les cours demain, je revois mes amies demain, je rencontre de nouveaux professeurs, j'apprends de nouvelles choses.

Mais je me questionne...

C'est de nouveau une rentrée sans lui, une rentrée où je dois faire comme s'il n'avait jamais existé, comme si rien ne s'était passé quelques années auparavant.

Cela ressemblait à la vie invisible d'Addie Larue, que je venais de relire, et ce livre me procurait toujours autant de peine. Il y a quelques années il avait réussi à me procurer des larmes... Là, mon cœur à mal de savoir qu'il me procurait ces perles d'eau ; qui ne souhaitent plus couler de mon être...

SCARLETTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant