SCARLETT

CHAPITRE 27 : Vert

Je vagabondais dans mes pensées, je n'arrivais pas à me concentrer.

Mon état psychologique ne me le permettait pas.
Je n'en pouvais plus de toujours me questionner. J'en avais marre de penser à lui. Je voulais l'oublier mais mon esprit s'entêtait. Je pensais au fait que je n'aurais jamais dû tomber pour lui. C'était mal et c'est toujours mal.

Je suis toujours tombée sur des mauvaises personnes. Le premier était comme je l'avais dit Hugo. Il m'avait appris ce que c'était de se tromper, penser qu'on aimait une personne mais qu'au final ce n'était qu'une illusion. Je n'étais pas sortie avec lui. Il ne savait même pas qu'au final je l'avais plus qu'apprécié. J'avais pensé pendant un petit moment que c'était de l'amour puis quand j'avais appris sa vraie personnalité j'avais compris que c'était de la Haine. Je le détestais. Je le haïssais.

Je m'étais jurée de devenir impassible, de ne plus le regarder, de ne plus lui accorder de l'importance. J'avais décidé de redevenir la personne que j'étais avant tout ça, avant lui. Et j'étais contente de le redevenir. Puis, je m'étais rendue compte que non, ce n'étais pas mon premier amour. Juste, juste une obsession. Là était la vérité. J'avais aimé m'imaginer une vie avec lui, m'imaginer avec lui. J'avais aimé accorder de l'importance aux signes qui n'en étaient pas. Je me suis pris un mur, une rafale de vérité quand j'ai appris sa vraie personnalité et je n'ai pas regretté de l'avoir appris. Je n'ai rien regretté. Et heureusement que je ne lui avais rien dit, que je n'étais pas allée le voir pour tout lui dire. Je n'adhérais plus aux mêmes aspirations que lui, je n'avais plus rien en commun avec lui.

Mais ce qui a fait mal c'est de se dire qu'autre son changement de comportement, cet homme était fait pour moi. Mais il vouait une obsession dévorante aux femmes. Je n'avais pas réussi à imaginer cela, où avais-je trouvé ce garçon, que lui avais-je trouvé ?

Mes rêves étaient devenus cauchemars. Je voulais passer l'éponge sur lui, l'oublier mais je n'y arrivais pas. Mon coeur et mon esprit le haïssaient mais mes rêves, mon inconscient le chérissaient encore. Ils me faisaient rêver de lui.

La première étape que j'ai dû traverser une seconde fois à cause de lui c'était le deuil de la relation qui aurait pu s'installer, la seconde chose était de mettre fin à cette haine dévastatrice et la troisième était de rester impassible pour finir par ne plus savoir qui il était.

C'est la même chose pour James, le même processus, sauf que lui je lui ai tout donné.

Il a eu mon premier baisé, mes premiers sentiments. Il a tout eu. Et je n'arrive à ne rien reprendre.

La frustration est devenue mon quotidien.

Je suis tombée amoureuse de la mauvaise personne.

Alors je lui ai écrit.

12 Janvier.

Tu n'étais pas le bon, tu ne l'étais pas et tu ne le seras jamais.

Je n'ai pas réussi à le croire, ce que ma conscience me criait. La folie de l'amour nous fait faire des choses regrettables.

Je me suis trompée, je me suis laissée emporter dans ce tourbillon de superstitions. Mais la prédilection n'a jamais été mon fort.

Mon coeur a mal, il se serre, il saigne. Si tu savais, si tu savais...

Mes larmes dévalent mes joues, à chaque seconde, à chaque battement de ton maudit coeur le mien te hait encore plus.

Tu es un briseur de coeur, tu n'es pas fait pour l'amour. Tu n'es fait que pour la destinée que tu aimes.

Je redeviendrai celle que j'étais, je le redeviens déjà. Je t'en fais la promesse que plus jamais les liens transparents qui faisaient de moi une prisonnière de ton charme ne s'accrocheront à ma peau brillante. Plus jamais tu n'auras le plaisir de caler tes deux pupilles dans les miennes.