CHAPITRE 4 : Cauchemars

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Je rentrais dans cette fameuse chambre magnifique et je me ruais sur le lit. Mon dieu qu'il était confortable. J'avais l'impression que cela faisait des jours que je n'avais pas dormi, tout allait trop vite. En y repensant, ma vie est passée du rêve américain au carnage... ou plutôt au cauchemar le plus terrible.

Je m'allongeais donc dans ce gigantesque lit et me laissais tomber dans les bras de Morphée, sans grande difficulté puisque j'avais toujours aimé dormir.

J'étais dans une voiture, je conduisais, il n'y avait personne sur le siège passager. J'écoutais de la musique. Je rigolais en repensant à des souvenirs. Les yeux toujours rivés sur la route. C'était paisible dans la nuit noire mais les phares bien allumés.

Mais cela n'allait pas durer, tout bascula très vite.

Quelque chose, qui cogne ma voiture, mes mains qui quittent le volant. Mon tléphone qui vole dans la voiture, les éclats de verre, la portière qui se détache. Un accident. Tout simplement un accident, puis, le trou noir. Je me réveillais dans une chambre blanche, pure et claire avec une odeur de propre. Mes bras et mes jambes endoloris.

L'infirmière entrait et me dit que tout allait bien se passer. Je ne comprenais pas, je ne comprenais rien. Je demandais que l'on m'explique, puis tous les souvenirs revinrent. Je pleurais et c'était la dernière fois de ma vie que je pleurais. J'étais censée être en conduite accompagnée... Mais j'étais seule. Seule.

Et j'hurlais davantage quand l'infirmière me confirma mes pensées, j'étais au bord du gouffre, les profondeurs n'attendaient plus que je me laisse tomber dans ce trou béant. Alors j'hurlais encore tout mon désespoir jusqu'à ce que je sente deux bras musclés me secouer, je n'arrivais pas à me calmer, mon cœur était serré.

Je parvins à ouvrir les yeux et je remarquais que deux bras tatoués m'encerclaient. Je ne reconnaissais pas ce lieu, je ne savais pas où j'étais. Je perçus cette voix que je reconnus.

J'étais comme paralysée, je ne savais pas quoi faire, j'entendais des "chhhhh" mais ça ne me calmait pas, alors, je laissais des petits cris dans un souffle lorsque ces deux bras attrapèrent ma taille.

Je détestais que l'on me fasse un câlin, je n'aimais pas que l'on me touche, alors je criais, je criais de désespoir, de haine, de peur.

Point de vue de James.

J'arrivais dans la chambre de la gamine suite à ses cris, je ne savais pas ce qui l'avait mise dans cet état mais ses cris étaient insupportables, m'empêchant de travailler. J'ouvris donc la porte de cette chambre et la vis en sueur, les draps étaient au bout du lit et elle avait toujours les yeux fermés.

On aurait dit qu'elle essayait de pleurer mais aucune larme ne coulait. Je m'approchais doucement d'elle et lui attrapais les bras et la secouai légèrement, elle finit enfin par ouvrir les yeux. J'entourais mes bras sur sa taille mais elle se dégagea aussitôt. Elle détestait tant que ça les contacts ? D'habitude lorsque je prends une fille dans mes bras elles sont totalement heureuses. Elle, elle était vraiment étrange cette fille. J'essayais de la calmer parce que son état me faisait vraiment pitié. Je lui chuchotais des petits mots, j'essayais de ne pas la brusquer. Une fois que je vis qu'elle se détendait, je repris un peu de distance. Elle était toujours adossée contre la tête de lit, je la regardais et je décidais de prendre la parole.

"On arrive dans trente minutes, rassemble tes affaires et rejoins-moi dans la cabine principale ok ?

- Oui ça va aller vite puisque je n'ai pas d'affaires me dit-elle d'une voix enrouée."

Je la regardais avec un sourire provocateur et m'en allais.

Point de vue de Scarlett.

C'est magique à quel point ce mec m'insupportait. J'étais énervée contre moi-même, qu'il ait pu me voir dans cet état. Un état de chose fragile, de faible, je détestais que l'on me voit comme cela. Mes cauchemars, je les cachais, je faisais en sorte que personne ne me voit lorsque je reprenais conscience. En effet, après la mort de mes parents, suite à l'accident, j'en ai voulu à la Terre entière, j'ai coupé tout lien avec ma famille restante, d'où le fait que je sois partie aux Etats-Unis. Je ne parlais plus à ma famille... Seules mes amies sont les personnes avec qui je suis restée en contact. Je ne sais pas pourquoi mais c'est avec elles que j'étais heureuse et en sécurité et encore je ne les vois pas tout le temps mais je me devais de tout quitter et recommencer ma vie à zéro. Après leur accident, où plutôt notre accident puisque j'en ai fait partie mais je n'ai pas eu de séquelles très graves, juste une ou deux cicatrices que j'ai recouvertes de deux tatouages, une enquête a été ouverte car à l'aide des caméras, la police a pu voir qu'une voiture nous avait foncé dessus. Cependant, la piste d'un accident volontaire avait été écartée, même moi je n'y avais pas cru.

SCARLETTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant