Chapitre 37

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¤ ALICE ¤

Ça faisait donc une semaine que je n'avais pas le droit de le voir... J'avais beau appeler ou me déplacer cela ne menait à rien...

J'étais angoissée constamment, quand il était loin de moi, j'avais l'impression de ne plus exister. Une âme errante. J'étais complètement déboussolée par le simple fait de ne pas pouvoir le voir chaque soir. Il était le seul à pouvoir me rendre mon humanité.
Je voulais hurler. Mais je ne parlais plus.

Je passais ma journée au salon pour passer le temps, une de mes collègues s'inquiétait pour moi. Elle avait si peur que je fasses une bêtise qu'elle me raccompagnait dès qu'elle pouvait et me demandait régulièrement des nouvelles.

Le plus dur était de voir les rumeurs au sujet d'Ulyss fuser un peu partout... Certains me tenaient responsables de sz disparition soudaine...
Et au fond de moi, je savais qu'ils n'avaient pas tord. Peut être que si j'avais été la... Il n'y aurait pas eu autant de complications.

Je commençais à être à bout de force, je pleurais en me maquillant, en me voyant dans une vitre. J'étais devenu un monstre. Je voulais m'arracher le visage. Faire apparaître la part d'ombre qui régnait en moi.
Sans réfléchir alors qu'avec Mona nous etions chargées de fermer le salon, je lui avais demandé de me tatouer la même lune qu'Ulyss avait au coin de l'oeil.
C'était de la folie, jamais... Et pourtant la machine résonnait dans ma boîte crânienne. Je savais que je raillais ma potentielle carrière dans le mannequinât. Mais j'en avais plus rien à foutre. Il fallait que je marque le coup...
Peut-être qu'il n'allait plus vouloir entendre parler de moi... Alors je voulais le "voir" à tout jamais sur ma pommette.

Le tatouage n'avait duré que quelques minutes. Et ça m'avait quelques peu libéré. Même si je n'avais pas encore vu le résultat, j'ai pris dans mes bras celles qui tentait de rassembler les débris de mon coeur. Puis j'ai découvert ce nouveau visage.
Je trouvais que ça m'allait tellement bien c'était incroyable.

J'étais si fière de moi, de cet acte débile pour beaucoup mais tellement important pour moi.

Je suis vite rentrée et ma surprise fut de voir Charles une bière à la main regardant un documentaire... Sur César... C'était dénué de sens.
Il s'était levé me regardant avec le regard qu'il avait dans le passé. Il était prêt à me prendre dans ses bras.
Mais d'un coup, son comportement avait changé. Il m'avait attrapé les joues  en hurlant.

- Pourquoi as-tu détruit ce si beau visage ! Putain Alice ! Tu es dégueulasse comme ça ! Tu ressemble à ton drogué d'Ulyss ! Mal-baisé.

Sans m'y attendre, ma joue avait viré au rouge dans un raisonnement intense.

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