Chapitre 52

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¤ ULYSS ¤

Dans ma tête trop de questions tournaient. J'allais réellement parler devant tout ces gens ? Leur raconter des choses intimes... C'était absolument impensable, bien trop difficile à admettre.
Tous assis autour de moi, des sourires pour certains, et d'autres bien plus neutres. Avec au milieu de cette ronde, une femme d'une trentaine d'année, le teint hâlé, des lunettes fines, des cheveux bruns remontés en chignon bien serré, en blouse blanche. Évidemment, c'était la psychiatre de ce groupe de parole. Et même si elle semblait gentille, je ne voulais pas confier mes profonds sentiments de nouveaux.
Puis de toute manière que dire ? Que je suis un addict en pleins sevrage ? Alors que c'est une évidence pour tout ces gens.
Un silence de plomb reigné, pas une respiration comme si le monde c'était arrêté. Le monde était mis sur pause jusqu'à la première prise de parole.

- Bonjour à tous, pour les habitués vous me connaissez déjà et pour les nouveaux bienvenus. Je suis donc votre psychiatre, addictologue : Madame Aïmera. Aujourd'hui nous avons donc deux nouvelles personnes dans notre groupe qui vont se présenter. Mademoiselle ? Vous voulez bien commencer ? avait expliqué clairement celle-ci.

J'étais quelque peu rassuré de ne pas passer en premier, je pouvais ainsi souffler quelques secondes avant le saut dans le vide.

- Euh... eh bien je suis Natasha... J'ai 14 ans. Je suis ici pour addiction à la cocaïne... l'alcool... et la scarification... Avait-elle dit en bègueillant et tout bas.

J'étais choqué, mes yeux étaient grand ouvert. Elle était si jeune... Trop jeune pour ce retrouver face à tout ça. Ça me brisait le coeur, de la savoir si mal à cet âge. Les problèmes d'adultes, infligé à des mineurs mais pourquoi ?

- Je vois ma belle, je sais que c'est difficile mais tu veux bien nous raconter ce qui t'as fait commencer s'il te plaît ?

Cette psychiatre était aussi bienveillante que le mien, c'était reposant et je ne me sentais pas à l'étroit. Mais les autres tous aussi perturbée les uns que les autres m'oppressaient. J'étais entre deux contraire. Sans issues possible...

- Et bien... avais repris Natasha, J'ai été... abusé par le meilleur ami de mon frère, mais j'étais amoureuse alors je l'ai suivie, et pour la scarification cela est beaucoup plus ancré...

Elle parlait tout bas comme par peur d'être jugée, elle avait l'air d'avoir besoin de protection... Elle avait du souffrir tout ce temps. Ça me touchait au plus profond de moi. Il y avait des malades partout, ce n'était pas nous les fous. C'était eux, et il continuait à vivre comme si c'était complètement normal. Je détestais les injustices... Je sentais la tension s'emparer de mon corps.

- C'est à toi de te présenter... avait chuchoté Natasha accompagné d'un coup de coude.

J'étais rapidement revenu à la raison... Je perdais les pédales et ce n'était pas une sensation folle, je détestais ça...

- Alors, je suis Ulyss, dix huit ans bientôt dix neuf. Je suis musicien, je suis tombé dans toutes sortes de substances, mais nous pouvons exclure l'alcool. Je suis ici car j'ai fait une overdose. J'ai commencé entre amis... avais-je dit à la vitesse de l'éclair.

C'était ainsi, que pendant deux longues heures, les malheurs de chacuns étaient exposé pour mettre l'accent sur leurs victoires personnelles. Je ne me sentais plus comme un fardeau. Tout le monde ici, avait fait des erreurs et pourtant on cherchait tous à s'en défaire : c'était beau.
Et s'en que je m'y attende un autre coup de coude m'avait interpellé.

- Tu ne serais pas Blueboy ? me demanda une petite voix.

Je m'étais figé, une statue de pierre. Mon identité avait ressurgit, après tant de temps sans reconnaissance. C'était un sentiment trop complexe, d'un côté j'étais heureux mais de l'autre je savais que les retombé pouvaient être salés...

- Oui c'est bien moi, tu m'as donc reconnu ? lui avais-je répondu en me tournant vers l'adolescente.

- Comment aurais-je pu te louper ? J'écoute vraiment souvent tes sons à vrai dire...

- Oh c'est vrai ? Je suis flatté à vrai dire. Je ne pensais pas être reconnu ici tu sais, tous les gens ici ne doivent même pas connaître l'existance de l' emorap...

- Et bien je suis la, je n'ai pas réellement l'impression de te parler en vrai. C'est troublant surtout dans ces circonstances...

La fillette avait les yeux pétillant, comme si me voir ici venait de lui redonner espoir. Cela me faisait réellement plaisir. C'était pour ce genre de petite chose que j'avais partagé mon univers au travers de ma musique...

- J'avoue que j'aurais préféré une rencontre moins déprimante mais je suis content de voir que tu n'es pas déçu !

- Et bien sache que cela me fait un point de repère ici. Je n'ai le droit à rien... Même pas un stylo dans ma chambre. Je n'ai plus la musique mais tu es la...

- Oui en effet, tu vois positivement les choses c'est un énorme progret, en tout cas si tu as besoin. Je suis la au milieu de ces adultes. Avais-je ajouté en riant.

- C'est parce que te savoir entrain de te battre au même moments que moi pour des choses similaires m'a redonné espoir. J'ai si peur de te déranger mais c'est d'accord.

J'étais heureux, d'aider involontairement cette petite, je suis sûre qu'Alice l'aimerais beaucoup.
Elle me manquait tellement mais savoir que cette première thérapie m'offrait une deuxième chance me faisait le plus grand bien.

Viens On S'évade Où les histoires vivent. Découvrez maintenant