Chapitre 42

268 12 0
                                    

¤ ULYSS ¤

Les pieds au sol, le pas lourd, je marchais enfin de nouveau. J'avais l'impression d'être complètement engourdi, chacun de mes mouvements était un effort considérable. Rester alité autant de temps ne m'avait clairement pas réussi.
Tout ce sport, pour me rendre dans un endroit que je redoutais. La salle commune, remplie d'addicts, de personnes comme moi en plein cevrage. Je n'étais pas serein du tout à l'idée de voir tout ce monde, mais il le fallait. Pour le bien, de l'obtention des droits de visite donc des permissions de sorties occasionnelles.

Mon obsession, c'était Alice. Je la voyais partout, tout le temps. Mais je voulais pouvoir la toucher... Qu'elle ne disparaisse pas lorsque que je fais une tentative de contact physique. Qu'elle ne soit plus une hallucinations. Que je retrouve les notes de roses qui émanaient de sa peau. Je voulais me droguer à elle.
Mais avant ça il fallait que je fasses des progrès miraculeux pour avoir de nouveaux privilèges.

Quand la porte s'était ouverte, je fut surpris. De grandes fenêtres un peu ancienne, un carrelages veillot, de grosses bibliothèques. Cette unité semblait hors du temps. Un mur était recouvert de dessins, tous plus complexes les uns que les autres, des gribouillis torturés, des traits haineux, de la finesse mélancolique et même... une intensité amoureuse étrange. C'était une sacrée claque artistique, chaques émotions était représenté avec une exactitude troublante. Le véritable art c'était cette atmosphère. Je n'avais même pas pris le temps de regarder les personnes aux alentours. Je restais bloqué face à cette pièce jamais rénovée, face à l'art douloureux des patients. Je m'étais métamorphosé en enfant curieux.

- La salle va fermer pour ce soir Ulyss. Raisonna une voix masculine derrière moi.

Je la connaissais bien, mon repère à l'intérieur des murs qui m'ont longtemps angoissée. Bastian, celui qui se battait pour faire vivre Lihanna en sauvant des addicts.

- J'ai pas envie de sortir de cette salle, je m'y sens bien. Avais-je dit tristement.

- Je n'ai pas le choix de te sortir d'ici, en plus il est l'heure de te servir le repas. Allez Ulyss, appuie toi sur mon épaule. Je te promets que demain tu reviendra.

C'était surprenant d'être compris, et son aide m'étais indispensable. Sans Alice, j'étais vide, mais grâce à lui j'avais envie de me battre. Et prouver à Alice que même si j'avais plonger je pouvais me relever sans rechuter.

- Au fait, pourquoi es-tu resté assis tout ce temps ? Sans activités ? Avait-il demandé toujours me soutenant pour me faciliter le pas.

- J'observais cet endroit tellement apaisant. Mais malgré mon inspiration, je n'ai pas mon carnet de poche dans lequel j'écris habituellement et l'idée d'écrire sur des feuilles que je vais probablement perdre ne me va pas tant que ça.

J'étais assez surpris par le nombre de mots que j'avais reussi à dire certes lentement mais sans trop de mal. C'était impressionnant comme le moindre progrès me rendait fier. Il fallait que je continue et que je ne perde pas espoir. Je pouvais réussir à m'en sortir.

- J'aime bien cet endroit aussi même si j'y suis rarement. Mais ils veulent rénover les salles de l'unité. Ils se sont concentré sur le reste de l'hôpital, mais ici c'est toujours la vieille hospice avec simplement des chambres modernisées. Pour ton carnet je ne sais pas quoi faire... Je vais trouver une solution.

Sa bienveillance habituelle me faisait du bien au moral. Et je pensais moins au coup potentiel de la vie. Je voulais lui offrir la joie de sauver une personne  supplémentaire. Et d'être une extension de Lihanna à mon tour dans son esprit. C'était un véritable ami.

J'attendais assis comme un débile, attendant l'arrivée de mon accompagnant. Celui qui m'avait accompagné hier soir. Et ma surprisz fut grande quand il rentra énergiquement mon journal à la main. Mon journal...

- Où l'as tu récupéré ?! hurlais-je complètement heureux.

- Et bien écoute j'ai été dans ton casier d'effet personnel et j'ai regardé dans ta veste. J'avais aucun espoir mais par chance il attendait sagement.

Vraiment ce carnet... Il allait d'abord me permettre de découvrir le néant de ma mémoire. Puis enfin ne pas perdre se passage de ma vie qui ma foi était bourré d'inspiration.

Viens On S'évade Où les histoires vivent. Découvrez maintenant